La ministre centrafricaine des Affaires étrangères, Sylvie Baïpo-Témon, et son homologue émirati, Adullah Bin Zayed Al-Nahyane, ont signé, à Abou Dabi le 8 septembre 2019, un accord dispensant désormais de visa leurs ressortissants désirant voyager dans leur pays respectif. Sur fond de trafics de diamants entre les deux pays.
Cette facilité diplomatique qui permet aux riches centrafricains de se rendre facilement à Dubai, paradis fiscal renommé, réjouira non seulement les autorités actuellement au pouvoir à Bangui mais aussi certains chefs rebelles, comme Nourredine Adam, qui apprécient particulièrement les Emirats Arabes Unis. Nourredine Adam, ancien leader de l’ex Seleka, toujours à la tête du FPRC dans l’Est centrafricain mais signataire de l’Accord de Khartoum, fut jadis un des responsables de la sécurité de l’Emir d’Abou Dabi puis expert en sécurité dans cette fédération d’Emirats (2003-2008).
Les Emirats, centre d’écoulement des diamants
Dubaï est devenu, avec Anvers, le principal centre d’écoulement des diamants de Centrafrique. La bourse du diamant de Dubaï n’est pas trop regardante sur la provenance des diamants. Comme le disent certains spécialistes des « diamants de sang », ces pierres précieuses brillent davantage à Dubaï qu’à Anvers.
Le diamantaire belge Peter Meus, ancien responsable des bourses du diamant à Anvers puis à Dubaï, ne pourra que se réjouir de cette suppression de visas, lui qui est, depuis juin 2018, conseiller spécial du président Touadera pour le processus de certification de Kimberley et le spécialiste du diamant centrafricain.