Les élections libyennes du 24 décembre de plus en plus hypothétiques

Le ministre de l’Intérieur libyen a évoqué lors d’une conférence de presse le mardi 30 novembre la possibilité d’un report des élections en raison de la dégradation de la situation sécuritaire.

 

La candidature du fils du guide de la défunte Jamahiriya Libyenne le 14 novembre, Seif Al Islam Kadhafi, a suscité une certaine mobilisation chez les nostalgiques du dictateur

Le climat se dégrade en Libye à l’approche des élections qui devraient avoir lieu dans trois semaines.Le Conseil présidentiel a décidé d’appeler des unités de lutte anti terroriste à prendre position dans Tripoli en raison da volonté d’un certain nombre de milices islamistes de s’opposer par tous les moyens à une Présidentielle où le maréchal Haftar serait candidat 

La dégradation du climat sécuritaire a débuté avec l’annonce de la candidature du fils du guide de la défunte Jamahiriya Libyenne le 14 novembre dernier.   Le nom même de Seif Al Islam Kadhafi a suscité un espoir au sein de ses partisans à Syrte et certains quartiers de Tripoli. 

Le fils Khadafi, un casier judiciaire vierge

Les élections du 24 décembre sont les premières dans l’histoire du pays, depuis la monarchie des Senoussi au XIXème siècle  suivi du règne de 42 ans de la dictature de Mouamar Kadhafi. Le nombre pléthorique des candidatures (98) a été réduit de 25 membres par la commission électorale en Libye. Or parmi les exclus, figure Seif Al Islam Kadhafi.

Sa candidature en efet ne fait pas l’unanimité auprès des parrains du processus de normalisation, notamment les Américains et les Français. La commission électorale libyenne ne s’appuie pas sur le droit international, alors que Seif Al Islam est officiellement recherché par la cour pénale internationale (CPI) pour « crime contre l « humanité », mais sur le droit strictement National. Le rejet du fils Kadhafi serait justifié par les interventions écrites du procureur général, du chef de la brigade criminelle de la Police, et du directeur de la direction des passeports et de la nationalité. Or les partisans de seif Al Islam Kadhafi, eux, dévoilent le certificat pénal exempt de toute condamnation et  délivré par la direction des investigations pénales dépendant du ministère de l’intérieur (voir le document au dessus).

Vers une reprise des violences.

Autre rebondissement, le tribunal militaire de Misrata, une région qui a combattu le maréchal Haftar quand il a tenté de faire main basse sur la Libye,  reprend, le 25 novembre, une condamnation par contumace dans l’affaire des charniers de Tarhouna, des images encore dans les mémoires de beaucoup de libyens. Ces magistrats s’opposent au maintien de la candidature du chef de l’armée nationale libyenne. Le document de la condamnation porte l’entête du ministère de la défense du Gouvernement d’union nationale (GUN).

Le pari fait par la communauté internationale d’organiser des élections dans un pays profondément divisé et devenu le terrain de jeu militaire de plusieurs États étrangers, qu’il s’agisse de la Turquie, des Émiratis ou de l’Égypte, représente un pari plus qu’hasardeux.