Tunisie, la crise politique paralyse le pays

Le président tunisien Kaïs Saïed envisage de dissoudre l’Assemblée si le gouvernement proposé par Elyes Fakhfakh n’obtient pas le vote de confiance des députés.

Les négociations battent leur plein ce 17 février en Tunisie, après que le principal parti parlementaire Ennahdha a décidé de ne plus participer au futur gouvernement constitué avec l’appui de Kaïs Saïed, ni de le soutenir, rendant improbable son approbation par le Parlement.

Deux jours auparavant, le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh désigné par le président Kaïs Saïed avait annoncé la composition d’un gouvernement comprenant des membres de ce parti d’inspiration islamiste, en dépit de son retrait. Depuis, les spéculations vont bon train. Elyes Fakhfakh a jusqu’à vendredi 21 février pour soumettre son cabinet au vote des députés.À LIRE Tunisie : Elyes Fakhfakh annonce un gouvernement au sort déjà très incertain

À défaut de gouvernement validé par le Parlement, Kaïs Saïed pourra dissoudre l’Assemblée à partir du 15 mars. Ennahdha, qui tente de reprendre la main, a évoqué la possibilité d’une démission d’Elyes Fakhfakh pour relancer les négociations, voire celle d’une motion de censure contre le gouvernement sortant, lancée par des députés soutenus par Ennahdha et proposant un nouveau Premier ministre.

Luttes de sérail

Mais le président Kaïs Saïed a coupé court aux discussions. « Si le gouvernement qui sera présenté au Parlement n’obtient pas sa confiance, il y aura une dissolution du Parlement et un recours au peuple qui détient la souveraineté », a-t-il martelé. Puis d’estimer qu’une motion de censure ne serait pas constitutionnelle contre un gouvernement simplement chargé des affaires courantes.

La Tunisie se trouve dans une situation politique d’autant plus délicate que les députés, déchirés par des luttes de pouvoir, n’ont toujours pas formé de Cour constitutionnelle chargée de trancher sur les interprétations de la Loi fondamentale.

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