Présidentielle Madagascar, treize candidats et une tension croissante

Arrestations en série, destitution du président du Sénat, report du premier tour de l’élection présidentielle… Après une semaine de rebondissements politiques à Madagascar, la communauté internationale a signé un nouveau communiqué lundi 16 octobre, le quatrième en moins d’un mois. Les partenaires de la Grande Île y expriment leur « préoccupation », face à la tournure que prend cette campagne électorale.

Le président Andry Rajoelina avait répondu dans un premier temps aux troubles nées de la campagne présidentielle en mettant en avant les « velléités de certains candidats de diviser les Malgaches ». Il avait insisté sur la nécessité que la présidentielle ait lieu, pour accepter que la date soir reculée d’une semaine et fixée au 16 novembre.

Le 8 octobre, le même persiste et signe dans sa volonté de tenir l’échéance électorale. Le président sortant et candidat à la présidentielle fustige le collectif des candidats après les manifestations de la semaine passée. « La population constate les velléités et des tentatives de certains candidats de semer des troubles au pays et de diviser les Malgaches », dénonce-t-il dans une allocution.

Des candidats malmenés

Union européenne, États-Unis, Royaume-Uni, Japon, Corée, Suisse : ce sont neuf chancelleries qui ont déploré à nouveau, lundi 16 octobre, le « climat politique tendu », à un mois du premier tour de l’élection présidentielle (le scrutin a été reporté au 16 novembre, NDLR). Les pays signataires du communiqué s’inquiètent notamment de « l’usage disproportionné de la force pour disperser les manifestations de l’opposition ».

Il reste que la police locale est sans états d’âme face aux manifestants, fussent-ils candidats à la prochaine Présidentielle

Andry Raobelina, un des 11 candidats, blessé le lundi 2 octobre
L’ex-président Marc Ravalomanana, qui fait partie des 11 candidats, blessé lui aussi lors de la manifestation du 6 octobre dernier…

La pauvreté au coeur de la Présidentielle

Le combat pour la sécurité alimentaire est devenu une urgence absolue depuis des années, renforcé dans un contexte mondial instable : face aux catastrophes naturelles, aux conséquences de la pandémie, à la crise économique mondiale, à la guerre en Ukraine et l’inflation en découlant.

Disposant de ressources naturelles importantes, le pays affiche encore pourtant l’un des taux de pauvreté les plus importants au monde. Le Président Andry Rajoelina a dû prendre le problème à bras le corps et demander dès sa prise de fonction l’aide des Institutions Internationales pour mettre en place une politique active de soutien à la population. Ainsi, le « Plan Emergence Madagascar», mis en place par le Gouvernement sous l’impulsion du  Président Andry Rajoelina, cherche à accélérer le développement économique et social du pays, afin de répondre au plus vite aux besoins essentiels de la population. Actuellement, les populations les plus paupérisées se trouvent dans les villes, depuis qu’une partie de celles-ci ont quitté les campagnes dans l’espoir d’une vie meilleure. L’objectif clairement affiché est de hisser Madagascar au niveau des pays émergents et rattraper au plus vite le retard de développement accumulé depuis des décennies.