Une chape pénale anti-gay tombe sur l’Afrique

Le Parlement ougandais a voté une loi qui punit de prison toute personne s’identifiant comme gay, lesbienne, transgenre ou non binaire. À l’image de ce qui se passe dans l’ensemble de l’Afrique

Les peinescontre l’homosexualité  peuvent aller jusqu’à 10 ans de prison. Cette loi est votée près d’une décennie après que la plus haute cour ougandaise a annulé une loi antérieure qui punissait des actes homosexuels à des peines de perpétuité.

L’Église d’Ouganda anti gay

Le nouveau projet de loi criminalise également des actions telles que toucher une autre personne « avec l’intention de commettre l’acte d’homosexualité » et prévoit des peines de prison de deux à cinq ans pour la promotion, le recrutement et le financement d’activités LGBTQ.

Aujourd’hui, en Ouganda, de nombreux membres de la communauté LGBTQ vivent dans le secret en raison de la stigmatisation et de la violence ambiante antigay. Le mois dernier, les dirigeants de l’Église d’Ouganda ont rejoint les archevêques anglicans conservateurs qui ont exprimé le souhait de rompre les liens avec l’Église d’Angleterre depuis qu’elle a donné sa bénédiction aux relations homosexuelles . 

Basalirwa, le député de l’opposition qui a présenté le projet de loi, a déclaré : « nous devons protéger notre société du cancer posé par l’homosexualité. Nous ne pouvons pas rester assis et regarder nos valeurs être érodées par des groupes occidentaux qui recrutent activement nos enfants dans l’homosexualité. »

Cette chape de plomb anti-gay qui tombe sur Afrique a vraisemblablement une dimension anti-occidentale qui ne doit pas être sous estimée.

Voici la liste des pays d’Afrique qui criminalisent l’homosexualité

  • Algérie, deux mois à deux ans d’emprisonnement, 500 à 2 000 dinars d’amende
  • Burundi, trois mois à deux d’emprisonnement 50 000 à 10 000 francs d’amende
  • Cameroun, six mois à cinq ans d’emprisonnement, de 20 000 à 200 000 francs d’amende
  • Tchad, trois à deux ans d’emprisonnement, 50 000 à 500 000 francs d’amende
  • Comores, un à cinq ans d’emprisonnement, 50 000 à 500 000 francs d’amende
  • Erythrée, dix jours à trois ans d’emprisonnement
  • Ethiopie, dix jours à trois ans d’emprisonnement, avec extension possible à cinq ans
  • Gambie, quatorze ans d’emprisonnement
  • Ghana, de cinq à vingt cinq ans d’emprisonnement en cas de viol, jusqu’à trois ans en cas de relations homosexuelles consenties
  • Guinée, de six mois à trois ans d’emprisonnement
  • Kenya, jusqu’à 14 ans d’emprisonnement, 21 ans en cas de viol
  • Lesotho, l’homosexualité n’est pas un délit, mais la sodomie oui
  • Libéria, jusqu’à un an d’emprisonnement
  • Lybie, jusqu’à cinq ans d’emprisonnement
  • Malawi, jusqu’à quatorze ans d’emprisonnement avec possibilité de punitions corporelles
  • Mauritanie, peine de mort par lapidation
  • Maurice la sodomie est punie de cinq ans d’emprisonnement au maximum
  • Maroc, de six mois à trois ans d’emprisonnement et de 120 à 1000 dirhams d’amende
  • Namibie, la sodomie est considérée comme un délit pénal
  • Nigeria, jusqu’à quatorze ans d’emprisonnement
  • Senégal, de un à cinq ans d’emprisonnement, de 100 000 à 1.5 million de francs
  • Sierra Leone, prison à vie
  • Somalie, de trois mois à trois ans de prison
  • Sud Soudan, jusqu’à dix ans d’emprisonnement
  • Soudan, cent coups de fouet et cinq ans d’emprisonnement, peine de mort à la troisième condamnation
  • Swaziland, la sodomie est considérée comme un délit de droit commun
  • Tanzanie, prison à vie
  • Togo, d’un à trois ans d’emprisonnement, de 100 000 à 500 000 francs d’amende
  • Tunisie, trois ans d’emprisonnement
  • Ouganda, (voir article)
  • Zambie, de 15 ans d’emprisonnement à la prison à vie, vingt cinq ans minimum sur la sodomie est commise sur un enfant
  • Zimbabwe, jusqu’à un an de prison
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