Noureddin Bongo exfiltré de la Présidence … pour mieux revenir demain

Nourredin Bongo a été remercié de son poste de coordinateur général des affaires présidentielles lors du conseil des ministres du 13 septembre dernier pour être installé dans des fonctions au sein du parti au pouvoir, passage olbigé vers la Présidence. Une façon de le protéger, alors qu’à la tète d’une hypothétique « task Force », il avait tenté, en s’exposant aux critiques, de piller une partie des fonds publics gabonais à son profit

Par Jocksy Ondo-Louemba

La « nouvelle » qui a été largement relayée par une presse aux ordres du type de « Jeune Afrique »a fait grand bruit au Gabon et a été annoncée le 13 septembre 2021 peu avant minuit par l’élégante Madeleine Berre, porte-parole du Gouvernement du Gabon : « Coordination Générale des affaires présidentielles : est remis à la disposition de son administration d’origine. Nourredin Bongo Valentin ». 

Très vite la toile gabonaise s’enflamme. Certains médias vont même jusqu’à évoquer une « éviction ». En réalité, il n’en est rien. Le jeune Bongo part pour mieux revenir au coeur du pouvoir.

La fin d’un « stage »

En vrai, la suppression du poste de Coordinateur Général des Affaires Présidentielle correspond à la fin d’une sorte de stage pour être plus précis. Le poste a constitué pour Nourredin Bongo une première expérience du pouvoir et de la gestion des affaires publiques.

Dans sa lettre ouverte à son père Ali Bongo, Nourredin Bongo, le remercie et se félicite d’avoir atteint les objectifs que ce dernier lui avait fixé tout en évoquant non pas « la fin d’une histoire, mais le début d’un nouveau chapitre ». Nourredin Bongo s’est  également  félicité du fait que son action aux côtés de son père en affirmant avoir  « posé des bases fondamentales » qui ont permis de mettre le Gabon « sur une trajectoire qui lui permettra, à l’avenir d’affronter les défis et mieux saisir les opportunités ». En réalité, son action à permis de montrer qu’il s’inscrit – lui aussi – dans une logique de prédation

L’intronisation par le parti

Membre du bureau politique du Parti Démocratique Gabonais (PDG) au pouvoir), le jeune Bongo vient d’être nommé « Conseiller stratégique » du Président du Parti, qui n’est  autre que son père, Ali Bongo, Nourredin Bongo affirme d’avantage sa présence et sa mainmise sur l’ancien parti Etat

Nourredine Bongo devra œuvrer à éviter que le parti démocratique gabonais ne génère une opposition aussi puissante que celle qui a secoué le régime de son père après la mort d’Omar Bongo en 2009 et qui a failli l’emporter en 2016.

« Le travail continue »

Content du stage effectué par son fils bien aimé et « héritier désigné du Royaume du Gabon », Ali Bongo a tenu à lui décerner en personne sous les dorures du Palais Rénovation une médaille pour montrer urbi et orbi qu’il est fier de ce si bon fils.  Père particulièrement aimant, Ali Bongo a écrit à propos de son héritier sur sa page Facebook officielle : « Le travail continue » …

Noureddin Bongo Valentin va continuer de servir le président de la République » comme l’a’affirmé le porte- parole de la Présidence Jessye Ella Ekogha. Il pourrait occuper très vite, dit-on, le poste de Haut-Commissaire de la République Gabonaise dont la création a été annoncée à l’issue du conseil des ministres du 13 Septembre dernier.

Ce haut-commissaire aura pour mission d’assister « le président de la République dans l’évaluation, le suivi, la mise en œuvre de son action politique ». Ainsi, « dans le cadre des prérogatives reçues du président de la République », il pourra «interagir avec les institutions politiques et acteurs de la vie publique sur la stabilité et le maintien des valeurs démocratiques » ou « proposer les modalités de réalisation de l’action politique du président de la République ».

Autant dire qu’après un retrait provisoire, Nourredin Bongo reviendra en force  

Noureddin Bongo Valentin, le régent du Gabon (« Les fils de » 3/6)