Les déclarations embarrassées d’ « Al-Karama » après l’attentat commis par Jamel Gorchene

Aussi bien sur les réseaux sociaux que dans le JDD, hebdomadaire français, le jeune assassin de l’agent du ministère français de l’Intérieur, Jamel Gorchene, est présenté comme proche d’Al-Kamara, un des trois partis qui participent à la majorité gouvernementale en Tunisie. Ce que les responsables de ce mouvement démentent catégoriquement, mais avec une certaine gène.

 Le mouvement radical Al-Karama (« Coalition de la dignité »), très proche des islamistes d’Ennahdha et qui participe au gouvernement tunisien actuel, avait été mis en cause après l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty en octobre 2020. Un de leurs députés proches de Daech et connu pour ses positions hostiles à la France, Rached Khiari, avait en effet justifié, à travers un post, l’opération terroriste. L’élu qui est aussi enseignant avait montré à ses élèves les caricatures dégradantes du prophète Mohamed, en assurant que « l’atteinte au prophète est le plus grand des crimes et que celui qui ose le faire doit en assumer les conséquences qu’il soit un Etat, un groupe ou une personne » ! Le Parquet de Tunis avait ouvert une enquête.

C’est l’époque où le terroriste tunisien Jamel Gorchene avait eu d’après les services français des contacts, via Internet,  avec des terroristes en Syrie, et où il avait publié un certain nombre de messages sur les réseaux sociaux. Le jeune tunisien avait-il lu les invectives de Rached Khiari? On peut l’imaginer !

Déclarations embarrassées d’Al Karama

Or dans sa livraison d’hier dimanche, le Journal du Dimanche (JDD), nous apprend que sur le plan politique, Jamel Gorchene « penche pour « Al-Karama ». Interrogé par « Mondafrique », l’ancien bloggeur et aujourd’hui député d’Al-Karama, Maher Zid, répond de façon assez embarrassée: « Nous ne sommes pas un véritable parti, personne n’est vraiment partie prenante de notre organisation ». Les déclarations de Rached Khiari ne provoquent chez lui  » aucun souvenir ». Et de botter en touche en suspectant les autorités françaises d’avoir pu organiser une telle mise en scène macabre. « Il arrive que des services de renseignement organisent de tels attentats pour détourner l’attention de l’opinion publique lorsqu’ils sont déstabilisés ». Et le même Maher Zid d’ajouter: « Al Karama n’a donné aucun ordre d’assassiner cette fonctionnaire de police ». Cela va encore mieux en le disant !