Sylvia Bongo, la régente du Gabon (1er volet de notre série)

Sylvia Bongo, une franco gabonaise qui fut l’épouse du président déchu a été jetée dans la prison centrale de Libreville, le jeudi 12 octobre 2023. Mondafrique revient en deux volets sur le parcours de cette reine d’Afrique désormais déchue et que ses amis français ne semblent pas très mobilisés pour la défendre.
 

«Tout ce qu’ils veulent, c’est de l’argent!» lançait avec mépris Sylvia Bongo, née Sylvie Marie Valentin lorsqu’on lui apprenait les critiques du régime de son mari Ali Bongo. « Méprisante » est un adjectif qui revient souvent lorsqu’on s’intéresse à la vie de celle qui est depuis le 12 octobre dernier la plus célèbre pensionnaire de la sinistre prison centrale de Libreville communément appelée « sans-famille ».
 
Une enfance africaine
 
Née à Paris le 11 mars 1963, la future Sylvia Bongo qui se nomme à la naissance  Sylvie Marie Valentin découvre l’Afrique très tôt.  Le Cameroun d’abord où son père Edouard Valentin né le 18 juin 1938 à Gérardmer (Vosges- France)   qui a servi dans les « paras » tente de s’installer puis au Gabon où il s’installe en 1974. Deux ans plus tard, il crée une compagnie d’assurances et grâce aux liens qu’il parvient à tisser avec le maître du pays Omar Bongo, il est rapidement à la tête d’une fortune colossale.
La jeune Sylvia suit ses études secondaires à Libreville à l’Institut Immaculée Conception où elle obtient son Bac avant de repartir en France poursuivre ses études puis de revenir au Gabon.
 
Promise au pouvoir
 
Lorsqu’elle épouse Ali Bongo en 2000 en présence d’un certain André Mba Obame, Sylvia Valentin qui devient alors Sylvia Bongo sait qu’elle est promise à régner un jour sur le Gabon. Son mari Ali Bongo est ministre de la Défense depuis 2 ans et est l’héritier désigné du « Royaume du Gabon » voulu par Omar Bongo dès les années 70. Ali Bongo s’était d’ailleurs rendu à Paris au milieu des années 80 chez Jacques Chirac et Jacques Foccart pour plaider l’établissement d’«un royaume du Gabon » dont il serait bien sûr l’héritier…
 
Première dame
 
Lorsqu’Omar Bongo meurt en juin 2009, Sylvia Bongo devient la première dame, mieux reine du Gabon. Elle se charge de donner un aspect « glamour » au règne de son ténébreux et sanglant mari qui s’installe au pouvoir au prix d’une très sanglante répression notamment dans la ville de Port Gentil où selon plusieurs témoins des corps de manifestants sont jetés par hélicoptère dans l’océan Atlantique.
Sylvia Bongo essaie aussi de donner une dimension caritative au régime prédateur auquel elle prend part via sa « fondation Sylvia Bongo » financée selon les informations en notre possession par de l’argent public. Sylvia Bongo prend également une part active à la gouvernance du Gabon. Dans le cadre de la « lutte contre la pauvreté » par exemple, c’est elle qui demande au cabinet Mc Kinsey un rapport sur l’état de la pauvreté au Gabon qui a été rapidement enterré.
Sylvia Bongo mène aussi  des actions de gouvernement et réunit même les ministres qui sont trop heureux de montrer qu’ils sont dans ses bonnes grâces. Ce qui constitue dans ce régime un véritable « totem d’immunité ».
 
Shopping à un million d’euros
 
Dépensière, Sylvia Bongo est une fashionista adepte des marques de luxe. Une fois, elle dépense 1 million d’euros (soit 650 millions de Francs CFA) pour faire son shopping à Paris ! Bon mari, Ali Bongo la défend sur France 24 en disant : « Ce n’est pas un crime de posséder une carte de crédit ! » (sic)
Sylvia Bongo délaissera peu à peu sa France natale où les journalistes  sont un peu trop curieux à son goût pour s’installer à Londres où son mari possède un très somptueux   « bien mal acquis »  dans le quartier de Mayfair.
Londres où son fils Noureddine passé par le très sélect Eton College a suivi  ses études supérieures  à l’université de Londres et à la London Business School et aussi où il possède des « affaires ». 
Londres que son mari préfère de plus en plus à Paris où il a de plus en plus d’amis (dont le plus illustre est sans doute l’actuel Roi Charles III) et surtout où se trouve le célèbre studio d’Abbey road cher aux Beatles où il sera filmé par France 2 lors d’une session d’enregistrement… 
 
 
 
 
 

4 Commentaires

  1. Vous pouvez supprimer le 1er commentaire publié ici (et celui-ci bien entendu) dans cet article M. Beau et garder le 2è commentaire. Merci!

  2. Ce journaliste Jocksy Ondo-Loemba (un Gabonais il me semble) est un bon, il rédige les choses clairement avec une satire qui rend le lecteur fou de rires, qu’il continue comme ça avec son style. Je cite quelques parties satiriques du présent article: “Ali Bongo s’était d’ailleurs rendu à Paris au milieu des années 80 chez Jacques Chirac et Jacques Foccart pour plaider l’établissement d’«un royaume du Gabon » dont il serait bien sûr l’héritier…”, “Lorsqu’Omar Bongo meurt en juin 2009, Sylvia Bongo devient la première dame, mieux reine du Gabon”, trop drôles. Et bien d’autres parties qui sont aussi satiriques dans cet article, que j’ai pas citées.

    Pour ce qui est de cette visite d’Ali Bongo à Chirac (1er Ministre à l’époque de Mitterand), j’en parle même dans mon travail scientifique sur les 3 familles dynastiques présidentielles africaines à savoir les familles Eyadema Gnassingbé du Togo, Bongo Ondimba du Gabon (même si Ali Bongo n’est plus mais en quelque sorte c’est toujours la même famille qui est au pouvoir, juste le noyau détenteur du pouvoir qui a changé, et je l’avais même prédit dans mon travail,ce drame shakespearien dans la famille Bongo, avant même le coup de force de Oligui, rires), et Obiang Nguema en Guinée équatoriale. Voici le lien de cet article pour les intéressés: https://www.academia.edu/105664836/EYADEMA_GNASSINGBE_BONGO_ONDIMBA_et_OBIANG_NGUEMA_Trois_Familles_Présidentielles_Dynastiques_Africaines_Uniques_au_Monde
    Je dois dire que, exceptés certains nouveaux faits notamment sur la famille, l’enfance, le parcours de jeunesse et le mariage de Silvia Bongo avec son futur mari Ali, pour le reste de ce qui est écrit sur cet article sur Sylvia, à mon avis, il n’ya rien de nouveau. Cela a été déjà dit ici dans plusieurs articles traitant de Sylvia Bongo, articles écrits justement par ce même journaliste. Donc une nouveauté serait la bienvenue.
    Merci au moins pour la répétition de ces faits déjà écrits ici dans ce magazine, sur Sylvia Bongo, pour ceux qui n’ont pas encore lu ces faits, ne dit-on pas que: “la répétition est la mère des sciences?!”, donc voilà. Cela étant dit, c’est toujours bien de répéter parfois certaines choses pour ceux qui les savent, et surtout pour ceux qui les savent pas.

  3. Ce journaliste Jocksy Ondo-Loemba (un Gabonais il me semble) est un bon, il rédige les choses clairement avec une satire qui rend le lecteur fou de rires, qu’il continue comme ça avec son style. Je cite quelques parties satiriques du présent article: “Ali Bongo s’était d’ailleurs rendu à Paris au milieu des années 80 chez Jacques Chirac et Jacques Foccart pour plaider l’établissement d’«un royaume du Gabon » dont il serait bien sûr l’héritier…”, “Lorsqu’Omar Bongo meurt en juin 2009, Sylvia Bongo devient la première dame, mieux reine du Gabon”, trop drôles. Et bien d’autres parties qui sont aussi satiriques dans cet article, que j’ai pas citées.

    Évidemment pour ce qui est de cette visite même d’Ali Bongo à Chirac (1er Ministre à l’époque de Mitterand), j’en parle dans mon travail scientifique sur les 3 familles dynastiques présidentielles africaines à savoir les familles Eyadema Gnassingbé du Togo, Bongo Ondimba du Gabon (même si Ali Bongo n’est plus mais en quelque sorte c’est toujours la même famille qui est au pouvoir, juste le noyau détenteur du pouvoir qui a changé, et je l’avais même prédit dans mon travail,ce drame shakespearien dans la famille Bongo, avant même le coup de force de Oligui, rires), et Obiang Nguema en Guinée équatoriale. Voici le lien de cet article pour les intéressés: https://www.academia.edu/105664836/EYADEMA_GNASSINGBE_BONGO_ONDIMBA_et_OBIANG_NGUEMA_Trois_Familles_Présidentielles_Dynastiques_Africaines_Uniques_au_Monde
    Je dois que exceptés certains nouveaux faits notamment sur la famille, l’enfance, le parcours de jeunesse et le mariage de Silvia Bongo avec son futur mari Ali, pour le reste de ce qui est écrit sur cet article sur Sylvia, à mon avis, il n’ya rien de nouveau. Cela a été déjà dit ici dans plusieurs articles traitant de Sylvia Bongo, articles écrits justement par ce même journaliste. Donc une nouveauté serait la bienvenue.
    Merci au moins pour la répétition de ces faits déjà écrits ici dans ce magazine, sur Sylvia Bongo, pour ceux qui n’ont pas encore lu ces faits, ne dit-on pas que: “la répétition est la mère des sciences?!”, donc voilà. Cela étant dit, c’est toujours bien de répéter parfois certaines choses pour ceux qui les savent, et surtout pour ceux qui les savent pas.

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