Gabon, le colonel Frédéric Bongo radié de l’armée

 Le colonel Frédéric Bongo a été radié de l’armée gabonaise par le Général Brice Oligui Nguema le 23 octobre 2023

 
 
Publié au journal officiel  de la République Gabonaise du 23 octobre 2023, le décret N°0024 /PR/MDN/CAB -MD- PT du  19 octobre 2023 signé par le Général Brice Oligui Nguema  qui officialise la radiation du Colonel  Frédéric Bongo de l’armée gabonaise  a eu l’effet d’une bombe. Ancienne pièce maîtresse de l’appareil sécuritaire du Gabon à qui Ali Bongo doit sans doute sa prise de pouvoir 2009, Frédéric Bongo, homme réputé pour ses méthodes pour le moins brutales, était pendant très longtemps un homme puissant mais surtout craint. Patron du plus puissant service de renseignements du Gabon (La Direction Générale des Services Spéciaux, DGSS- Garde républicaine), il n’hésitait pas en personne à mener des opérations parfois des plus condamnables pour défendre le pouvoir que son père Omar Bongo avait légué à son frère  Ali Bongo. 
 
Ancienne pièce maîtresse 
 La vie de Frédéric Bongo bascule lors de l’AVC d’Ali Bongo à Riyad le 24 octobre 2018 où il entre en conflit avec Sylvia Bongo et son clan. Il finit par  obtenir qu’Ali Bongo aille en convalescence au Maroc au grand dam de Sylvia Bongo, la première dame du Gabon (aujourd’hui en prison) qui aurait aimé l’emmener à Londres.  La  tentative du coup d’Etat du lieutenant Kelly Ondo ( de la Garde Républicaine)  du 07 janvier 2019, sonne  le glas pour Frédéric Bongo qui prend part à l’assaut contre la télévision où les mutins sont retranchés. A partir de ce moment, il perd la main et malgré quelques soubresauts ne la reprendra plus. Remplacé à la tête de la direction Générale des Services Spéciaux par un autre colonel rappelé de l’étranger un certain Brice Oligui Nguema, Frédéric Bongo est  nommé attaché militaire en Afrique du sud, poste qu’il n’occupe  jamais préférant à la place aller se former à l’école de guerre de Paris. 
 
Retour manqué 
 
Le  11 mars 2022, il avait été décidé de sa radiation de l’armée. Ali Bongo n’avait toutefois pas signé le décret et Frédéric Bongo, gendarme de formation (En plus de Saint Cyr, il est diplômé de l’École des Officiers de la Gendarmerie Nationale de Melun) avait été reversé à la Gendarmerie gabonaise. Peu avant les élections présidentielles d’août 2023 au Gabon, Noureddine Bongo (fils aîné d’Ali Bongo, aujourd’hui en prison lui aussi ) avait pensé à lui pour la une reprise en main du dispositif du renseignement gabonais qui prévoyait la création d’un mastodonte réunissant plusieurs  services de renseignements. Le projet qui aurait signé un retour aux affaires de l’un des fils chéris d’Omar Bongo, n’aboutira jamais.  Mis à l’écart, dans l’armée où se prépare déjà le renversement d’Ali Bongo affaibli , on ne veut pas le voir  revenir. Alors qu’il avait joué un rôle déterminant en 2009 et en 2016, Frédéric Bongo n’est même pas au Gabon lors de la campagne de l’élection présidentielle d’août dernier. Lorsque le 30 août 2023 on annonce la « victoire », puis le renversement d’Ali Bongo, Frédéric Bongo se trouve aux Antilles. Il rentre à Paris mais apprend qu’il n’est pas le bienvenu à Libreville. 
Prince déchu et  banni, Frédéric Bongo est désormais un civil. 
Une page se tourne.