Frédéric Bongo, pièce maitresse du pouvoir gabonais

Alors que de nombreux observateurs de la vie politique gabonaise avaient prédit sa chute, le Colonel Frédéric Bongo, patron du plus puissant des services de renseignement du pays, fait toujours partie du premier cercle du pouvoir du Gabon.

Le 17 Août 2019, lors de la grande parade militaire célébrant l’indépendance du Gabon, Frédéric Bongo, athlétique, impeccable dans son uniforme rouge et noir bardé de décorations, était assis à deux pas d’Ali Bongo, son frère dont il reste le premier garde du corps. Preuve s’il en est qu’il appartient toujours au premier cercle du pouvoir au Gabon.

Cet officier qui fait trembler les opposants gabonais par ses méthodes brutales demeure même l’une des pièces maîtresses du sérail à Librevlle. C’est lui qui a supervisé le retour « triomphal » de son frère en Avril dernier.

Un rescapé des purges

Le Colonel Frédéric Bongo, Directeur Général des Services Spéciaux (DGSS, le service de renseignement de la Garde Républicaine), est toujours un homme qui compte au Gabon. Il a résisté à la « purge » des « services » gabonais opérée selon certaines sources par le très puissant Directeur de Cabinet d’Ali Bongo Brice Laccruche Alihanga. Opposé à ce dernier, Fréderic Bongo n’avait pas hésité à le frapper d’une interdiction de quitter le territoire en pleine « affaire de l’AVC » de son frère Ali Bongo qui se trouvait alors en Arabie saoudite.

Opposé également à Sylvia Bongo, la puissante première dame du Gabon, il avait imposé qu’après Ryad Ali Bongo soit suivi médicalement à Rabat au Maroc et non à Londres comme le voulait son épouse.

Fragilisé après l’appel à l’insurrection lancé par des éléments de la Garde Républicaine dirigés par le Lieutenant Kelly Ondo Obiang le 07 janvier 2019, Frédéric Bongo a échappé à la première vague de la « purge » ordonnée par Sylvia Bongo qui avait atteinte plusieurs personnages clés de l’entourage d’Ali Bongo parmi lesquels Park Sang Chul « Monsieur Park » et Steed Rey. Toutefois, bien que maintenu dans ses fonctions, il avait été à l’époqueinterdit d’accès à la résidence privé d’Ali Bongo.