L’État Islamique fait régner le chaos dans le Kurdistan syrien

SYRIA. 12 September 2022. Al Hol Camp. Al-Hol is a detention camp for Islamic State families. Since the fall of the terrorist organization in 2019, the camp has housed Syrians, Iraqis and foreigners of 57 different nationalities. Islamic State women in abaya niqab and their children point their fingers to the sky shouting "Islamic State remains" as they wait to check in during a counterterrorism operation in the camp.

L’influence et la violence religieuse de l’Etat islamique perdurent dans dans les camps du Kurdistan syrien, où les déplacés des derniers conflits sont mélangés aux familles des djihadistes. Plus de 70 % de la population est âgé de moins de 12 ans. Les ex-guerrières de l’Etat Islamique refusent d’accepter la défaite du Califat et mettent de jeunes garçons en coupe réglée, les exploitent sexuellement et tentent de fabriquer de futurs guerriers

Le groupe terroriste État islamique a établi sa réputation en partie sur ses capacités de prédation sexuelle. Des centaines de femmes yézidies, chrétiennes, chiites et même sunnites, capturées, violées en série, réduites en esclavage sexuel, vendues à des miliciens ou officiers de l’EI, sont là pour en témoigner. Au Kurdistan syrien, dans les camps qui abritent aujourd’hui jusqu’à 10 000 femmes et enfants étrangers affiliés à l’EI, une nouvelle pratique sexuelle est apparue. Des femmes qui ne se sont pas remises de la défaite de l’Etat Islamique, se livrent à une exploitation sexuelle sans vergogne des garçons adolescents. 

Le Pr Anne Speckhard, psychiatre à la Georgetown University School of Medicine à Washington D.C, rapporte qu’au camp d’al Hol, en Syrie, Ahmet, 13 ans, et Hamid, 14 ans, ont supplié un garde de les retirer de l’emprise des femmes pro-EI, qui les forcent à se marier temporairement avec quatre femmes à la fois, avant de les remarier à nouveau à quatre autres femmes sitôt leurs obligations sexuelles accomplies.

Les autorités qui gèrent ces camps de prisonnières connaissent le comportement prédateur des femmes pro-EI. On sait qu’elles vandalisent l’équipement des ONG qui mettent en place des services d’éducation et de déradicalisatio;, elles lapident et brulent les tentes des femmes qui refusent d’obéir aux diktats et aux codes vestimentaires de l’EI, elles montent des unités combattantes et patrouillent à l’intérieur des camps.

À Camp d’al Hol, ces militantes pro-EI exigent le paiement de la zakat (taxe de l’EI) et obligent les bénévoles des associations au port intégral du niqab. Elles menaçant de décapiter celles et ceux qui ne paient pas, elles endoctrinent les jeunes de l’EI ; elles montent des tribunaux de la charia qui prononcent des punitions, et parfois même des exécutions.

Des gangs agressifs

Les ONG qui travaillent dans ces camps affirment qu’un grand désordre règne dans tous ces endroits où sévissent des gangs de garçons agressifs poussés à des actes de violence par leurs mères. L’AANES (Autonomous Administration Of North And East Syria) préconise aujourd’hui la séparation entre les mères et leurs enfants mâles.

Cette politique de séparation est déjà entrée en action/ Les garçons affiliés à l’EI quittent leurs mères et les camps pour des centres de réhabilitation.

Quand les femmes pro-Etat Islamique ont compris que leurs garçons pouvaient leur être enlevés, elles ont organisé leur évasion. Elles cherché des fonds par l’intermédiaire des réseaux sociaux et ont réussi – dans certains cas – à faire évader ces jeunes garçons en direction de zones ou des commandos de l’Etat Islamique sont encore actifs.

Le plus inquiétant est que les gouvernements européens – notamment français – rapatrient ces louves de l’Etat Islamique au nom de principes humanitaires qui risquent bien évidemment de se retourner contre les populations d’accueil.