Le président du Parlement Nabih Berry a convoqué une séance électorale le mercredi 14 juin afin d’essayer d’élire un président de la République, alors que le poste est vacant depuis le départ de Michel Aoun à la fin du mois d’octobre. Le ralliement des partisans de l’ex Président Aoun à la candidature d’un haut cadre du FMI sans allégeance partisane, Jihad Azour, crée enfin l’espoir d’un dénouement.
L’espoir renait! La séance électorale convoquée le 14 juin par le président du Parlement libanais, l’incontournable Nabih Berry, sera scrutée par les Libanais et les chancelleries. Il s’agira de la douzième depuis que le président Michel Aoun a quitté le palais présidentiel de Baabda, il y a un peu plus de sept mois. Cette séance a vocation, rappelons-le, à nommer un président de la République. Ou du moins essayer.
En coulisses, les forces en présence se dessinent. Deux forces distinctes sont représentées par deux candidats. Le premier est Sleiman Frangié, le chef des Marada, ancienne milice chrétienne durant la guerre civile devenue un parti politique. Il pourra compter sur les voix du parti chiite Amal, le parti de l’inamovible président du Parlement, Nabih Berry, ainsi que de ses alliés, notamment le Hezbollah, le bras armé des Iraniens au Liban.
Le second candidat est Jihad Azour, ancien ministre de l’Économie du pays du Cèdre – et actuel directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du Fonds monétaire international (FMI). Ce dernier bénéficie d’une avalanche de soutiens ces derniers jours. Cet engouement a débuté, le dimanche 4 juin, avec l’annonce du retrait de la course à la présidentielle du candidat Michel Mouawad/ Lequel soutient Jihad Azour. Le même jour, le député Mark Daou annonçait le soutien des partis de l’opposition à la candidature de l’ancien ministre.
Le revirement de Gebran Bassil
Plus surprenant, le Courant patriotique libre (CPL) de Gebran Bassil, gendre de l’ancien président Michel Aoun et allié constant du Hezbollah ces dernières années, a annoncé qu’il apportait son soutien à M. Azour. Durant les onze séances électorales précédentes, Gebran Bassil avait pourtant joué l’obstruction. Ce virage à 180 degrés s’explique-t-il juste par une hostilité personnelle de Gebran Bassil à l’égard de Sleiman Frangié que le Hezbollah lui a préféré? Ou par d’obscures négociations en coulisses entre les amis d’Azour et « Monsieur Gendre »?
Selon un responsable politique cité par le site libanais « Ici Beyrouth », le Hezbollah n’est pas près de pardonner au chef du CPL son attitude qu’il considère comme « une trahison ». D’autant qu’à cause de son ancien allié, il se trouve aujourd’hui dans une position « pour le moins embarrassante », sa marge de manœuvre pour « continuer d’accuser ses adversaires de bloquer la présidentielle ayant nettement diminué », selon ce même responsable.
Walid Jumblatt prudent, forcément
Autre arbitre du scrutin, le Parti socialiste progressiste (PSP) de Walid Joumblatt, chef druze du groupe parlementaire « la Rencontre démocratique », a mis longtemps à annoncer ses intentions. Les huit députés du Rassemblement démocratique voteront, lors de la séance parlementaire dédiée à l’élection d’un président, mercredi prochain, pour Jihad Azour. Connaissait la prudence du leader druse, cette décision suppose que l’éventuelle investiture du haut cadre du FMI n’est pas un scénario que le Hezbollah, avec qu Jumblatt ne veut pas entrer en controntation, n’exclue plus otalement
Reste la douzaine d’indépendants, élus dans la foulée des mobilisations populaires de ces dernières années, qui se positionnent désormais en ordre dispersé.
Liban, l’impossible unité entre les élus de la « Révolution »!