Après deux ans de transition laborieuse, la présidente centrafricaine Catherine-Samba Panza (CSP) s’apprête à quitter officiellement ses fonctions le 1er avril prochain. Son poulain, Faustin-Archange Touadéra prendra finalement sa place à la tête de l’Etat après la cérémonie d’investiture à laquelle le président français Hollande doit assister.
Soutiens extérieurs
Forte de nombreux relais à l’étranger, la présidente de la transition prépare minitieusement son départ. Après avoir créé un poste d’ambassadeur sur mesure en Guinée équatoriale pour sa fille et chef de cabinet, Christelle Sappot, CSP multiplie les prises de contacts afin de décrocher un poste dans un organisation internationale. Parmi ses principaux appuis, la présidente peut compter sur l’aide de John Kerry, Christine Lagarde ou encore Ban Ki-Moon. En France, CSP bénéficie également le soutien de François Hollande, de la conseillère Afrique de l’Elysée Hélène Le Gal et de Laurent Fabius qui avait plebiscité sa candidature à la tête de la transition en janvier 2014.
Pour vanter les mérites de son mandat auprès de ces personnalités, la présidente a plusieurs cordes à son arc. Parmi elles, la visite réussie et très médiatisée du pape François à Bangui que la présidence a largement reprise à son compte tout en évacuant largement le rôle joué par la mission onusienne, MINUSCA, et la force française Sangaris. Autre succès, le déroulement dans le calme, des dernières élections présidentielles.
Des failles dans le mandat
Deux réussites qui ont toutefois du mal à masquer les sérieuses lacunes de son bilan. Alors que le pays demeure miné par les tensions intercommunautaires et que plusieurs milices n’ont toujours pas déposé les armes, le départ des forces françaises réclamé par le ministère de la défense français, pourrait rallumer le feu des violences. L’affaire dite du « don angolais » est également un autre boulet au pied de la présidente. Sur les 10 millions de dollars octroyés par le président angolais Dos Santos afin de renflouer les caisses vides de l’Etat centrafricain, 3 millions ont été attribués à des « fonds politiques » opaques. Christelle Sappot, la fille de la présidente était elle-même impliquée dans la gestion de cet argent.
Autant de dossiers venineux que la présidente laisse en héritage à son successeur.