On assiste dans la RDC du président Tshisekedi à l’escalade contre les journalistes, les opposants et les manifestants
L’administration du président Félix Tshisekedi en République démocratique du Congo a réprimé de façon croissante les médias et les groupes d’activistes depuis son entrée en fonction il y a deux ans, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Malgré quelques mesures initiales visant des avancées en matière de droits humains, les autorités ont menacé, arrêté arbitrairement, détenu et poursuivi des dizaines de journalistes, d’activistes et d’autres personnes jugées critiques à l’égard du gouvernement.
« Les Congolais ne devraient pas avoir à craindre d’être harcelés ou arrêtés pour avoir émis des critiques ou manifesté pacifiquement contre la politique du gouvernement », a indiqué Thomas Fessy, chercheur principal sur la RD Congo chez Human Rights Watch. « Deux ans plus tard, les engagements de Félix Tshisekedi à respecter les droits humains commencent à sonner creux. »
Arrestations arbitraires
Human Rights Watch s’est entretenu avec 83 personnes par téléphone entre janvier 2020 et janvier 2021, dont des victimes d’abus, des avocats, des activistes et des journalistes. Les chercheurs ont recensé au moins 109 cas d’arrestations arbitraires et de harcèlement au cours de l’année passée. Bon nombre de victimes sont journalistes, qui ont subi des intimidations, des menaces et parfois des passages à tabac. Des agents de l’Agence nationale de renseignements (ANR) sont impliqués dans au moins 16 cas.