République démocratique du Congo - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/republique-democratique-du-congo/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Sun, 11 Aug 2024 07:12:28 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg République démocratique du Congo - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/republique-democratique-du-congo/ 32 32 RDC : Félix Tshisekedi accuse Joseph Kabila de complot https://mondafrique.com/video/rdc-felix-tshisekedi-accuse-joseph-kabila-de-comploter-contre-le-gouvernement/ Fri, 09 Aug 2024 23:14:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=115971 Le président Félix Tshisekedi a accusé son prédécesseur, Joseph Kabila, d’être à l’origine d’un complot visant à déstabiliser la République démocratique du Congo, l’impliquant dans une alliance avec des groupes rebelles. Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo (RDC), a récemment dénoncé son prédécesseur, Joseph Kabila, en l’accusant de fomenter une insurrection pour […]

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Le président Félix Tshisekedi a accusé son prédécesseur, Joseph Kabila, d’être à l’origine d’un complot visant à déstabiliser la République démocratique du Congo, l’impliquant dans une alliance avec des groupes rebelles.

Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo (RDC), a récemment dénoncé son prédécesseur, Joseph Kabila, en l’accusant de fomenter une insurrection pour déstabiliser le pays. Selon Tshisekedi, Kabila serait un membre influent de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), un mouvement politico-militaire qui inclut la rébellion du M23, un groupe armé actif dans l’est de la RDC et soutenu par le Rwanda. Cette accusation intervient alors que plusieurs membres du parti de Kabila, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), sont actuellement jugés par une cour militaire à Kinshasa, où ils risquent la peine de mort. Depuis son accession au pouvoir en 2019, Tshisekedi a progressivement rompu ses liens avec le camp Kabila, renversant la majorité parlementaire qui le soutenait. Malgré son retrait de la vie publique, Kabila est resté au centre de l’attention, notamment après que sa sœur jumelle, Jaynet Kabila, a été interrogée par les services de renseignement en mars dernier, et que le siège de la Fondation Mzee Laurent-Désiré Kabila a été perquisitionné. Lors des élections générales de décembre 2023, boycottées par le camp Kabila, Tshisekedi a été réélu avec plus de 73 % des suffrages, bien que le scrutin ait été entaché d’accusations d’irrégularités par l’opposition.

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Koffi Olomide crée la polémique https://mondafrique.com/video/koffi-olomide-cree-la-polemique/ Fri, 12 Jul 2024 15:03:47 +0000 https://mondafrique.com/?p=114808 La récente apparition de Koffi Olomide dans l’émission « Le Panier, the Morning show » sur la RTNC a déclenché une controverse significative concernant ses commentaires sur l’engagement de l’armée congolaise dans l’Est de la République démocratique du Congo. Le célèbre artiste de la rumba congolaise a suscité l’indignation en minimisant l’existence même du conflit, défiant ainsi […]

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La récente apparition de Koffi Olomide dans l’émission « Le Panier, the Morning show » sur la RTNC a déclenché une controverse significative concernant ses commentaires sur l’engagement de l’armée congolaise dans l’Est de la République démocratique du Congo. Le célèbre artiste de la rumba congolaise a suscité l’indignation en minimisant l’existence même du conflit, défiant ainsi les narratifs bien établis sur la situation dans cette région déchirée par les troubles.

Lors de l’émission diffusée le 6 juillet 2024, Koffi Olomide a contesté fermement l’idée d’une guerre en cours dans l’Est de la RDC. Face aux questions du journaliste Jessy Kabasele, il a déclaré : « De quelle guerre parlez-vous ? Il n’y a pas de guerre. Nous sommes frappés, on nous gifle, on fait de nous ce que l’on veut. » Ses remarques ont rapidement attiré l’attention et ont été perçues comme un déni flagrant des réalités vécues par de nombreux Congolais dans cette région.

 Réaction du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC)

Ces propos ont conduit à une réaction immédiate de la part du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), qui a convoqué Koffi Olomide pour une audition à Kinshasa. Parallèlement, la RTNC a pris la décision préventive de suspendre l’émission et son animateur, Jessy Kabasele. Dans un communiqué, la directrice générale de la chaîne a exprimé son désaccord avec les déclarations de l’artiste, soulignant qu’elles minimisent la gravité de la situation sécuritaire dans l’Est du pays, souvent marquée par des affrontements violents et des tensions géopolitiques.

Débat né des propos de Koffi Olomidé

Cette affaire a suscité un vif débat au sein de la société congolaise et au-delà, mettant en lumière la responsabilité des personnalités publiques dans la manière dont elles abordent des sujets sensibles comme la sécurité nationale et les conflits régionaux. Certains critiques ont accusé Koffi Olomide de manquer de sensibilité envers les souffrances des populations touchées par les violences dans l’Est de la RDC, tandis que d’autres ont défendu sa liberté d’expression, argumentant qu’il a le droit de partager son point de vue, même controversé.

Rappelons que L’Est de la RDC n’a plus connu la paix depuis 1997…

 

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Vital Kamerhe vers la présidence de l’Assemblée nationale de la RDC https://mondafrique.com/video/vital-kamerhe-vers-la-presidence-de-lassemblee-nationale-de-la-rdc/ Wed, 24 Apr 2024 08:58:18 +0000 https://mondafrique.com/?p=108622   Vital Kamerhe, ancien membre du camp de Kabila avant de rejoindre celui de Tshisekedi, a été officiellement désigné mardi comme candidat de l’Union sacrée de la Nation (USN) pour briguer la présidence de l’Assemblée nationale. Cette nomination marque un retour en force dans l’arène politique nationale pour Kamerhe, après avoir traversé disgrâce et réhabilitation. […]

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Vital Kamerhe, ancien membre du camp de Kabila avant de rejoindre celui de Tshisekedi, a été officiellement désigné mardi comme candidat de l’Union sacrée de la Nation (USN) pour briguer la présidence de l’Assemblée nationale. Cette nomination marque un retour en force dans l’arène politique nationale pour Kamerhe, après avoir traversé disgrâce et réhabilitation.

Vital Kamerhe a remporté une élection primaire au sein du parti du président Félix Tshisekedi, le propulsant ainsi comme candidat au perchoir de l’Assemblée nationale en RDC. Cette victoire revêt une importance particulière, démontrant la solidité de son soutien au sein de la coalition USN. Pendant ce temps, Tshisekedi, largement réélu en décembre, consolide son pouvoir avec cette coalition. La nouvelle Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, s’attelle à former un nouveau gouvernement, dont la composition dépendra des négociations politiques en cours.

« Élu candidat président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe a démocratiquement récupéré ce que quelques amis malins ont voulu lui retirer », estime Jean-Baudouin Mayo. Il déplore également l’ingérence d’acteurs sans députés dans le processus, suite à l’échec de Christophe Mboso et Modeste Bahati Lukwebo lors de l’élection primaire.

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RDC, l’adoubement international du président Tshisekedi https://mondafrique.com/limage-du-jour/rdc-ladoubement-international-du-president-tshisekedi/ https://mondafrique.com/limage-du-jour/rdc-ladoubement-international-du-president-tshisekedi/#comments Tue, 30 Jan 2024 07:21:58 +0000 https://mondafrique.com/?p=104235 La contestation s’est vite faite entendre. “Braquage électoral” et “fraude massive” selon les candidats perdants. “Catastrophe électorale” selon l’Église catholique du pays. “un processus électoral qui n'est ni crédible, ni transparent, ni équitable” selon les universitaires. De surcroît, la participation s’élève à seulement 43%. Tshisekedi a tout d’un président illégitime, et pourtant son inauguration le 20 janvier fut couronnée de succès. 

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Réélu lors de la présidentielle du 20 décembre 2023 lors d’un scrutin apparemment fraudé avec 73,5% des suffrages exprimés, le président Félix Tshisekedi s’est fait courtiser lors de l’inauguration de son second mandat le 20 janvier.

Mateo Gomez

La contestation s’est vite faite entendre. “Braquage électoral” et “fraude massive” selon les candidats perdants. “Catastrophe électorale” selon l’Église catholique du pays. “un processus électoral qui n’est ni crédible, ni transparent, ni équitable” selon les universitaires. De surcroît, la participation s’élève à seulement 43%. Tshisekedi a tout d’un président illégitime, et pourtant son inauguration le 20 janvier fut couronnée de succès. 

Une quarantaine de délégations étrangères assistèrent à la cérémonie tenue au stade des Martyrs à Kinshasa, et le public est varié. Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, était présent, ainsi que le dictateur de longue date du Togo, Faure Gnassingbé. Le tout récent dictateur tchadien Mahamat Idriss Déby, adoubé par la France en 2021, a côtoyé l’encore plus récent putschiste gabonais Brice Oligui, qui a fait tomber par la force son prédécesseur pro-français Ali Bongo en 2023. En plus de ces invités notables, 15 chefs d’états de la Communauté de Développement d’Afrique Australe (SADC) se sont présentés ainsi que les chefs d’État de la Communauté d’Afrique de l’Est, avec deux exceptions: le Kenya, et évidemment le Rwanda, en froid glacial avec la RDC à cause de la situation sécuritaire à l’est du pays, où Tshisekedi accuse le petit pays de soutenir des milices rebelles.

Au total, c’est une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement qui ont fait le déplacement. Quant à l’occident, il fut également présent: les États-Unis ont envoyé une délégation importante faisant le déplacement depuis Washington, plutôt que de se contenter d’envoyer leur ambassadeur; et la France a envoyé le tout nouveau Monsieur Afrique de Macron, le conseiller à l’Afrique Jérémie Robert.

Cet adoubement international contraste fortement avec les inaugurations précédentes. En 2019, pour sa première inauguration, Tshisekedi n’avait que reçu le président kényan de l’époque, Uhuru Kenyatta. Son prédécesseur, Joseph Kabila, n’eut que le dictateur Zimbabwéen Robert Mugabe pour le féliciter en personne en 2011.

Il faut dire que le président réélu est très courtisé, notamment aux États-Unis, où il est l’ami des affaires et où il fut reçu en grande pompe en septembre 2023; mais aussi par la France, soucieuse de préserver l’influence qui lui reste sur le continent Africain après les putsch à répétition.

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La Présidentielle congolaise du 20 décembre: les mauvais génies de Félix Tshisekedi https://mondafrique.com/a-la-une/presidentielle-rdc-les-mauvais-genies-de-felix-tshisekedi/ Wed, 20 Dec 2023 06:34:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=100140 Le président sortant, candidat à sa propre succession pour la présidentielle qui doit se tenir en fin d’année, ne peut pas compter sur son seul bilan – quasiment inexistant – pour faire campagne. Il lui faut donc jouer une autre carte, celle des calculs politiciens, pour espérer l’emporter le 20 décembre prochain. Une stratégie qui fait resurgir sur le devant de la scène congolaise une série de personnalités décriées.

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Le président sortant, candidat à sa propre succession pour la présidentielle qui doit se tenir en fin d’année, ne peut pas compter sur son seul bilan – quasiment inexistant – pour faire campagne. Il lui faut donc jouer une autre carte, celle des calculs politiciens, pour espérer l’emporter le 20 décembre prochain.

Une stratégie qui fait resurgir sur le devant de la scène congolaise une série de personnalités décriées.

Un article de la rédaction de Mondafrique

 

Il y a quelques semaines, Félix Tshisekedi posait en grande pompe avec les officiers de l’armée congolaise et leur servait un discours solennel discours sur la responsabilité de l’armée pour défendre l’intégrité territoriale du pays, un an tout juste après avoir procédé à plusieurs changements au sein de l’état-major des Forces Armées. Au même moment, des rumeurs faisaient état du retour en grâce du puissant Fortunat Biselele, ex-conseiller spécial du président. Déchu de ses fonctions et emprisonné pour « intelligence avec l’ennemi », ce dernier, qui avait mis son carnet d’adresses et ses villas au service de Felix Tshisekedi en 2018 a finalement blanchi par la justice en août dernier. Qu’importe qu’il soit soupçonné d’avoir profité de ses fonctions pour récupérer des permis miniers, le président semble trouver « Bifort » à nouveau fréquentable.

Faute de succès économiques ou sécuritaires à mettre en avant, le président sortant mise sur les petits calculs politiciens pour l’emporter. Dans cette stratégie opportuniste, le curriculum vitae de ses affidés compte moins que ce qu’ils peuvent lui rapporter.

Le colonel Eddy Kapend lors de son arrivée à son domicile après avoir été gracié par Félix Tshisekedi, en janvier 2021

C’est ainsi qu’a été recyclé et même promu l’ex lieutenant-colonel Eddy Kapend, vingt ans après avoir été condamné pour l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila. Le 19 octobre 2023, l’ancien détenu a été élevé par Félix Tshisekedi au grade de général de brigade et nommé à la tête de la 22e région militaire dans le Katanga. Une nomination interprétée par beaucoup comme une stratégie électorale visant à gagner les faveurs de l’électorat du Grand Katanga, sa région d’origine, qui est également le fief de l’ancien président Joseph Kabila et de l’opposant Moise Katumbi.

Peu de temps auparavant, le général-major Peter Cirimwami était nommé gouverneur militaire intérimaire de la province du Nord-Kivu. Le militaire connaît bien la région, puisqu’il y a dirigé les opérations contre les rebelles du M23 avant d’être réaffecté en Ituri en juillet 2022. Plus embarrassant pour le chef de l’État, Peter Cirimwami a été soupçonné d’avoir œuvré au rapprochement entre des groupes armés et l’armée congolaise alors qu’il dirigeait l’opération Sukola 2 au début du conflit avec le M23. Un rapport de l’ONU souligne qu’il existe des « allégations persistantes selon lesquelles les FARDC [Forces armées congolaises] utilisent des groupes armés locaux comme auxiliaires dans le territoire de Rutshuru ».

L’impunité, la marque de fabrique

A l’approche de l’élection présidentielle, Félix Tshisekedi s’est entouré de personnalités politiques influentes dans l’Est de la RDC, fermant les yeux sur le manque de probité de ses nouveaux alliés. Le 23 mars dernier, il a ainsi procédé à un remaniement qui lui a permis d’acheter à coups de maroquins ministériels deux poids lourds régionaux : Jean-Pierre Bemba, leader du Mouvement de libération du Congo (MLC) et Vital Kamerhe, président de l’Union pour la nation congolaise (UNC).

Condamné puis relaxé par la Cour pénale internationale pour crime contre l’humanité, l’ancien chef de guerre Jean-Pierre Bemba vient d’être nommé vice-premier ministre et ministre de la défense par le président congolais Félix Tshisekedi.

Le premier, nommé au poste stratégique de ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants a pourtant été accusé de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre pour des viols, pillages et meurtres commis par les membres du MLC en République centrafricaine (RCA).  Finalement acquitté par la Cour pénale internationale en 2018, Jean-Pierre Bemba a cependant été condamné pour subornation de témoin la même année, ce qui l’avait disqualifié pour l’élection présidentielle.

Également rallié à Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe, ex-directeur de cabinet du président promu vice-Premier ministre chargé de l’Économie en mars, a pour sa part été condamné à 20 ans de travaux forcés après avoir été reconnu coupable du détournement d’environ 57 millions de dollars destinés à l’achat de maisons préfabriquées dans le procès dit « des 100 jours ». La peine, d’abord réduite en appel à treize ans, a ensuite été annulée par la Cour de cassation avant que Vital Kamerhe ne soit finalement totalement acquitté en juin 2022 par la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe. De nombreuses voix dans la société civile ont dénoncé cette décision de justice, jugée politique. Tout comme l’est l’opportune entrée au gouvernement de ce natif du Sud-Kivu qui a d’ores et déjà affiché son soutien à Felix Tshisekedi pour la présidentielle à venir.

Présidentielle RD Congo, les violences menacent le scrutin 

RDC, le groupe armé M23 menace la Présidentielle de décembre

 

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RDC, le groupe armé M23 menace la Présidentielle de décembre https://mondafrique.com/international/rdc-le-groupe-arme-m23-menace-la-presidentielle-de-decembre/ Wed, 15 Nov 2023 01:34:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=100079 D’après un nouveau rapport de l’International Crisis Group (ICG) titré “Élections au Congo : limiter les risques de violence”, publié le 30 octobre, la résurgence du groupe rebelle M23 complique sérieusement la tenue des élections de décembre 2023 dans la région du Nord-Kivu, à l’est du pays.

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D’après un nouveau rapport de l’International Crisis Group (ICG) titré “Élections au Congo : limiter les risques de violence”, publié le 30 octobre, la résurgence du groupe rebelle M23 complique sérieusement la tenue des élections de décembre 2023 dans la région du Nord-Kivu, à l’est du pays.

Mateo Gomez. 

Les accords de Sun City de 2002 promettaient de mettre fin à la brutale guerre du Congo, mais ils n’auront que marqué “la fin officielle, mais pas effective, des guerres en RDC”. L’est du pays est non seulement “resté le bastion de plusieurs dizaines de groupes armés” mais il a vu, depuis novembre 2021, la résurgence du groupe M23, maté en 2012. “Très bien équipée et organisée”, la progression de cette rébellion est vertigineuse, et selon l’ONU, “Fin février 2023, le M23 contrôlait une zone deux fois plus grande que le territoire qu’il contrôlait au début de novembre 2022”. Comment expliquer ce phénomène? La justification historique du groupe est la “Tutsis congolais contre la discrimination et la persécution”. Le Tutsis, rappelons-le, sont une minorité éthnique de la région des Grands Lacs qui fut victime d’un génocide au Rwanda dans les années 90. L’ICG souligne d’autres raisons pour cette résurgence: “La rapidité avec laquelle le groupe s’est emparé des postes de douane et d’autres installations de l’État laisse penser qu’il pourrait avoir des intérêts financiers”. Une dernière piste est celle de l’amnistie pour les dirigeants emprisonnés par l’armée de la RDC.

La diplomatie en panne

La RDC et le Rwanda, pays frontalier du Nord-Kivu, “se sont accusés mutuellement de soutenir des groupes armés hostiles” dans l’objectif de déstabiliser l’autre. Face à l’impasse diplomatique, les organisations régionales tentent leur coup: “La CAE [Communauté d’Afrique de l’Est], a déployé en novembre 2022 une force principalement basée au Nord-Kivu pour lutter contre […] le M23.” Mais aux yeux de Kinshasa, l’intervention ne produit pas de résultats. Le président Tshisekedi s’est donc tourné vers la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), l’invitant à “déployer sa propre force contre le M23”. Invitation fut laissée sans suite: “En septembre, les gouvernements membres de la SADC n’avaient pas encore déployé cette force et la CAE a prorogé de trois mois sa propre force.” En parallèle, l’Angola avait tenté de pousser la RDC vers des négociations avec le Rwanda et le M23, mais sans résultat.

Deux millions de « déplacés »

La situation humanitaire est pourtant grave. La guerre a occasionné “le déplacement de plus de deux millions de personnes, la destruction de 318 écoles, d’importantes pertes fiscales et d’autres dommages.” Les femmes en pâtissent particulièrement, elles sont régulièrement victimes de “violences récurrentes et cycliques infligées par des hommes armés. […] Les violences à l’égard des femmes et des jeunes filles dans le Nord-Kivu ont augmenté de 37 pour cent pendant le premier trimestre de 2023 par rapport à la même période en 2022”.

Tout ceci complique la bonne tenue des élections présidentielles, prévues pour le 8 décembre, ainsi que la campagne électorale. La situation met en difficulté le président sortant, Felix Tshisekedi, candidat à sa propre succession. Mais un renversement de la situation lui serait extrêmement bénéfique. “Une éventuelle victoire contre cette rébellion serait un important gain politique et électoral pour Tshisekedi dans cette partie du pays”. Et en effet, ce dernier n’a cessé de montrer une “détermination affichée” dans la résolution du conflit – à réaliser, selon lui, par la force. Il se montre jusqu’à présent complètement inflexible par rapport aux tentatives de négociation. Au-delà des considérations politiques, le M23 complique la tenue des élections sur le terrain. Le groupe “a mis en place une administration parallèle et bloqué toute activité de la Ceni”, la Commission Électorale Nationale Indépendante, chargée d’inscrire les électeurs sur les listes. Le M23 a pourtant essayé de négocier en tentant de “troquer l’enrôlement d’électeurs dans les régions sous son contrôle contre des négociations directes avec Kinshasa”, mais le président ne veut rien savoir. Plus d’un million d’électeurs potentiels dans les régions concernées n’ont donc pas pu être inscrits avant la date limite pour les inscriptions, en avril. 

Une situation délicate.

Des milices locales alliées au gouvernement ont certe réalisé quelques progrès dans la lutte armée contre le M23, qui “pourraient pousser l’armée et ses auxiliaires locaux à intensifier les combats dans l’objectif de chasser le M23 des zones qui sont encore sous son contrôle”, mais l’ICG craint une escalation de la violence. Déjà une aggravation de la situation humanitaire a été remarquée, mais surtout, “Les affrontements pourraient également s’amplifier et s’étendre à des zones jusque-là épargnées comme la ville de Goma, et compromettre le processus électoral au Nord-Kivu en augmentant considérablement le nombre de personnes privées de leur droit de vote”.

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La fabrication des batteries écologiques plonge le Congo dans la misère https://mondafrique.com/a-la-une/la-fabrication-des-batteries-ecologiques-plonge-le-congo-dans-la-misere/ Wed, 13 Sep 2023 00:00:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=96419 En République démocratique du Congo, l’extraction industrielle de cobalt et de cuivre pour fabriquer en Europe les batteries rechargeables entraîne de graves atteintes aux droits humains En République démocratique du Congo (RDC), l’expansion de mines industrielles de cobalt et de cuivre a entraîné l’expulsion forcée de populations entières et d’autres graves atteintes aux droits humains, […]

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En République démocratique du Congo, l’extraction industrielle de cobalt et de cuivre pour fabriquer en Europe les batteries rechargeables entraîne de graves atteintes aux droits humains

En République démocratique du Congo (RDC), l’expansion de mines industrielles de cobalt et de cuivre a entraîné l’expulsion forcée de populations entières et d’autres graves atteintes aux droits humains, notamment des agressions sexuelles, des incendies volontaires et des violences. Dans un rapport intitulé Alimenter le changement ou le statu quo ?, Amnesty International et l’Initiative pour la bonne gouvernance et les droits humains (IBGDH), une organisation basée en RDC, démontrent que la course à l’expansion des opérations minières d’entreprises multinationales a entraîné l’expulsion forcée de populations de leurs habitations et de leurs champs.« Les expulsions forcées menées lorsque des entreprises cherchent à agrandir des mines industrielles de cuivre et de cobalt détruisent des vies et doivent cesser immédiatement », a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International. Et d’ajouter: « La population de la RDC a subi une exploitation considérable et de graves atteintes aux droits humains pendant la période coloniale et postcoloniale et ses droits continuent d’être sacrifiés alors que les richesses qui l’entourent lui sont confisquées. »

La demande croissante de technologies fondées sur une énergie dite propre a entraîné une demande proportionnelle de certains métaux, notamment le cuivre et le cobalt, deux métaux essentiels à la fabrication des batteries lithium-ion. Ces batteries sont utilisées pour alimenter un vaste éventail d’appareils électroniques, comme les véhicules électriques et les téléphones portables. La RDC possède la plus grande réserve de cobalt et la septième réserve de cuivre au monde.

Plus de 13 kg de cobalt sont nécessaires pour produire la batterie d’un véhicule électrique moyen et environ sept grammes sont nécessaires à celle d’un téléphone portable. La demande de cobalt, qui a triplé depuis 2010, devrait atteindre 222 000 tonnes d’ici 2025.Candy Ofime et Jean-Mobert Senga, chercheur·e·s d’Amnesty International qui ont co-écrit le rapport, ont déclaré : « Nous avons constaté plusieurs violations des protections juridiques prévues tant par les normes internationales relatives aux droits humains que par la législation nationale, ainsi qu’un mépris flagrant pour les Principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme de l’ONU. »

Pour rédiger le rapport Alimenter le changement ou le statu quo ?, Amnesty International et l’IBGDH se sont entretenues avec plus de 130 personnes concernées par six projets miniers différents dans la ville de Kolwezi et aux alentours, dans la province du Lualaba (sud de la RDC), lors de deux visites distinctes en 2022.

Les chercheurs et chercheuses ont analysé des documents, des correspondances, des photos, des vidéos, des images satellites et des réponses reçues des entreprises citées. Les conclusions des recherches sur quatre sites sont présentées dans le rapport et les atteintes aux droits humains constatées sur trois sites sont présentées ci-après. Sur le quatrième site, Kamoa-Kakula, le rapport fait état de conditions de réinstallation insuffisantes. Les réponses des entreprises citées dans le rapport sont disponibles uniquement en anglais.

Des logements démolis

Au cœur de la ville de Kolwezi, des quartiers établis de longue date ont été détruits depuis la réouverture, en 2015, d’une imposante mine de cuivre et de cobalt à ciel ouvert.

Le projet est géré par la Compagnie Minière de Musonoie Global SAS (COMMUS), une filiale commune de l’entreprise chinoise Zijin Mining Group Ltd. et la Générale des carrières et des mines SA (Gécamines), entreprise minière d’État de la RDC.

Environ 39 000 personnes vivent dans le quartier concerné de Cité Gécamines. Les logements, généralement composés de plusieurs pièces, sont installés dans des enceintes délimitées par des clôtures et disposent de l’eau courante et de l’électricité. Il y a des écoles et des hôpitaux à proximité.

Depuis la reprise des activités minières, des centaines d’habitant·e·s ont reçu l’ordre de partir ou ont déjà dû partir. Les habitant·e·s n’ont pas été consultés comme il se doit et les projets d’élargissement de la mine n’ont pas été rendus publics. Certains habitant·e·s n’ont appris que leur logement allait être démoli que quand des croix rouges ont été dessinées sur leurs propriétés.

Edmond Musans, 62 ans, qui a dû démolir sa maison, a déclaré : « Nous, on n’a pas demandé à être délocalisés, c’est la société et le gouvernement qui sont venus nous dire : “Il y a des minerais ici.” »

Les personnes expulsées ont déclaré que l’indemnisation accordée par COMMUS ne leur permettait pas d’acheter un logement équivalent. En conséquence, de nombreuses personnes ont dû déménager vers des logements sans eau courante et sans source d’électricité fiable, en banlieue de Kolwezi, et ont vu leur niveau de vie se dégrader considérablement. Ces personnes n’ont eu accès à aucune voie de recours et n’ont bénéficié d’aucune forme de réparation.

Une ancienne habitante a déclaré : « J’avais une grande maison, avec électricité, eau… Maintenant, j’ai une petite maison, c’est tout ce que j’ai pu acheter avec l’indemnité reçue […], on doit consommer l’eau des forages […] Nous n’avons presque pas d’électricité. »

Cécile Isaka, une autre ancienne habitante, a déclaré que les explosions pour l’agrandissement de la mine avaient créé des fissures si importantes dans sa maison qu’elle avait peur qu’elle s’écroule. Sans autre solution, elle a accepté l’offre d’indemnisation et a démoli sa maison endommagée en 2022 afin de pouvoir réutiliser les briques pour en reconstruire une autre ailleurs.

Edmond Musans a contribué à la création d’un comité pour représenter les intérêts de plus de 200 familles risquant l’expulsion, qui réclamaient une indemnisation supérieure de la part de la COMMUS. Ce comité a fait part de ses doléances aux autorités provinciales, en vain.

COMMUS a déclaré à Amnesty International qu’elle avait pour objectif d’améliorer la communication avec les personnes concernées.

Des maisons brûlées et des habitant·e·s blessés

Près du site de Mutoshi, géré par Chemical of Africa SA (Chemaf), une filiale de Chemaf Resources Ltd., dont le siège se trouve à Dubaï, des personnes interrogées ont déclaré que des militaires avaient brûlé une agglomération informelle nommée Mukumbi.

Ernest Miji, chef de Mukumbi, a expliqué qu’en 2015, après que Chemaf a obtenu le bail de la concession, trois personnes se disant représentants de l’entreprise lui ont rendu visite avec deux policiers pour l’informer qu’il était temps pour les habitant·e·s de Mukumbi de déménager. Il a indiqué que les représentants de l’entreprise étaient venus quatre autres fois.

Se souvenant de l’une des visites, Kanini Maska, une autre ancienne habitante, a déclaré : « Le représentant de Chemaf nous a dit : “Maintenant, vous devez quitter le village.” Nous lui avons demandé : “Où irions-nous ? C’est ici […] que nous élevons nos enfants, nous cultivons et scolarisons nos enfants.” »

Les personnes interrogées ont déclaré que des militaires de la Garde républicaine, une unité militaire d’élite, étaient arrivés un matin et avaient commencé à brûler des logements et à frapper les villageois·es qui essayaient de les en empêcher.

« Nous n’avons rien pu récupérer », a déclaré Kanini Maska, 57 ans. « On n’avait rien pour survivre. On a passé des nuits et des nuits dans la brousse. »

Une petite fille, qui avait deux ans à l’époque et que nous avons choisi de ne pas nommer, a été grièvement brûlée et a des cicatrices irréversibles. Son oncle a déclaré que le matelas sur lequel elle était couchée avait pris feu.

Des images satellites confirment les informations selon lesquelles Mukumbi, qui était composé d’environ 400 structures, dont une école, un établissement de santé et une église, avait été détruite avant le 7 novembre 2016.

Après plusieurs manifestations, Chemaf a accepté, en 2019, de verser 1,5 million de dollars américains par l’intermédiaire des autorités locales, mais certaines personnes n’ont reçu que 300 dollars. Chemaf nie toute faute, responsabilité ou implication dans la destruction de Mukumbi et affirme ne pas avoir ordonné aux militaires de la détruire.

Destruction de cultures et agressions sexuelles

Près de Kolwezi, une filiale d’Eurasian Resources Group SARL (ERG), dont le siège se trouve au Luxembourg et dont l’actionnaire majoritaire est l’État du Kazakhstan, gère le projet Metalkol Roan Tailings Reclamation (Metalkol RTR).

Vingt-et-un agriculteurs et agricultrices faisant partie d’un collectif dont les cultures se trouvaient aux abords de la concession près du village de Tshamundenda ont déclaré que, en février 2020, sans qu’ils aient été consultés et sans aucun préavis, des militaires, dont certains avec des chiens, avaient occupé leurs champs tandis que des bulldozers rasaient leurs cultures.

Une femme, que nous nommons Kabibi pour protéger son identité, a déclaré qu’alors qu’elle essayait de récolter ses cultures avant qu’elles soient détruites, trois soldats l’ont saisie avant de la violer, pendant que d’autres assistaient à la scène.

Kabibi, qui était alors enceinte de deux mois, a eu besoin de soins médicaux. Elle a raconté ce qui lui était arrivé à sa famille et au chef du village, mais était trop effrayée pour le signaler à Metalkol ou aux autorités locales. Elle a plus tard accouché sans complication.

Kabibi a déclaré : « Je suis veuve, je n’ai pas les moyens d’inscrire mes enfants à l’école… À ce jour, je n’ai pas d’emploi ni d’autres sources de revenus. Je vais de maison en maison afin de trouver de quoi manger pour mes enfants. »

Les agriculteurs et agricultrices ont manifesté à plusieurs reprises et ont réclamé une indemnisation, mais aucun recours utile ne leur a été proposé.

En réponse, ERG a déclaré ne pas contrôler le déploiement de militaires. L’entreprise a déclaré que le gouvernement estimait que le collectif d’agriculteurs et agricultrices avait été indemnisé par un ancien opérateur de la mine, ce que les agriculteurs et agricultrices nient.

Il faut mettre fin aux expulsions forcées

Le rapport exhorte les autorités congolaises à mettre fin immédiatement aux expulsions forcées, à créer une commission d’enquête impartiale et à renforcer et faire appliquer les lois nationales relatives aux activités minières et aux expulsions conformément aux normes internationales relatives aux droits humains.

Les autorités ont activement participé à des expulsions forcées ou les ont facilitées et ont manqué à leur obligation de protéger les droits humains, y compris ceux prévus par le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et les Principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme. L’armée ne doit jamais être impliquée dans des expulsions.

Les déclarations des entreprises selon lesquelles elles adhèrent à des normes éthiques strictes sonnent bien creux. Elles ont la responsabilité d’enquêter sur les atteintes aux droits humains identifiées, d’apporter de véritables réparations et de prendre les mesures nécessaires pour empêcher de futurs préjudices. Toutes les entreprises doivent veiller à ce que leurs opérations ne portent pas préjudice aux populations se trouvant en première ligne de l’activité minière.

Donat Kambola, coordinateur de l’IBGDH, a déclaré : « Les entreprises minières internationales impliquées ont largement les moyens de procéder aux changements nécessaires pour protéger les droits humains, de mettre en place des procédures qui améliorent la vie des personnes dans la région et de fournir des réparations pour les préjudices causés. »

Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, a déclaré : « La République démocratique du Congo peut jouer un rôle central dans la transition énergétique pour abandonner les énergies fossiles, mais les droits humains ne doivent pas être piétinés dans la course à l’extraction des minerais permettant de décarboner l’économie mondiale. »

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RD Congo : Répression contre l’opposition avant les élections https://mondafrique.com/confidentiels/rd-congo-repression-contre-lopposition-avant-les-elections/ Wed, 23 Aug 2023 14:24:14 +0000 https://mondafrique.com/?p=95121 Les autorités restreignent sévèrement les libertés fondamentales et arrêtent des dirigeants politiques (Kinshasa, le 22 août 2023) – Depuis mai 2023, les autorités de la République démocratique du Congo ont pris pour cible des dirigeants de partis politiques d’opposition, en restreignant leurs libertés fondamentales et en arrêtant des cadres de partis, a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch. […]

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Les autorités restreignent sévèrement les libertés fondamentales et arrêtent des dirigeants politiques

(Kinshasa, le 22 août 2023) – Depuis mai 2023, les autorités de la République démocratique du Congo ont pris pour cible des dirigeants de partis politiques d’opposition, en restreignant leurs libertés fondamentales et en arrêtant des cadres de partis, a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch.

La répression se déroule dans un contexte de tensions politiques accrues avant le démarrage officiel, le 19 novembre, de la campagne pour l’élection présidentielle. Les élections générales sont prévues pour le 20 décembre. En vertu du droit régional et international relatif aux droits humains, les autorités congolaises sont tenues de garantir les droits à la liberté d’expression, d’association, de réunion pacifique et de circulation. Les autorités devraient mettre fin aux arrestations arbitraires et respecter pleinement le droit des personnes détenues à une procédure régulière et à un procès équitable.

« La récente vague d’arrestations et de restrictions des libertés fondamentales par les autorités congolaises vise les candidats à l’élection présidentielle issus de l’opposition et leurs dirigeants », a déclaré Thomas Fessy, chercheur principal de Human Rights Watch sur la RD Congo. « Le gouvernement devrait veiller d’urgence à ce que ces candidats, leurs partisans et tous les Congolais-e-s puissent librement exprimer leurs opinions et organiser des manifestations pacifiques avant les scrutins de décembre. »

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Tokyo et Kinshasha, ces villes pionnières saisies par la démesure https://mondafrique.com/societe/tokyo-et-kinshasha-ces-villes-pionnieres-saisies-par-la-demesure/ https://mondafrique.com/societe/tokyo-et-kinshasha-ces-villes-pionnieres-saisies-par-la-demesure/#comments Wed, 23 Aug 2023 10:10:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=60278 L’ouvrage dont nous publions les bonnes feuilles, journal de voyage et essai ethnographique, croise deux regards sur Kinshasa et Tokyo. Ces deux villes n’ont a priori rien de commun, sinon d’être le symbole d’un paradoxe économique : malgré ses immenses richesses, le Congo-Kinshasa (RDC) reste un abime de « sous-développement », tandis que le Japon, […]

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L’ouvrage dont nous publions les bonnes feuilles, journal de voyage et essai ethnographique, croise
deux regards sur Kinshasa et Tokyo. Ces deux villes n’ont a priori rien de commun, sinon d’être le symbole d’un paradoxe économique : malgré ses immenses richesses, le Congo-Kinshasa (RDC) reste un abime de « sous-
développement », tandis que le Japon, si pauvre en ressources naturelles,
compte parmi les leaders du G7.

Mais ce sont d’abord les grands chemins d’un néolibéralisme débridé qui orientent les croisements de perspectives qu’explore
ce livre à travers des chroniques sur une capitale postmoderne et une plongée
dans l’imaginaire d’une ville postcoloniale. Croisements de perspectives sur
des villes pionnières qui préfigurent notre actualité urbaine et décryptent notre
contemporanéité autour d’une certaine obsolescence du Sujet des Lumières

Un ouvrage signé  Ahmed Boubeker et Serge Mbouko

Voici des bonnes feuilles de ce livre singulier

L’exotisme congolais est aux antipodes de l’exotisme nippon

« Congo, les oubliés de l’Histoire »

Vu de France le Japon reste un fantasme, le comble de l’exotisme, à la fois si proche et si lointain, avec sa haute technologie qui hisse notre modernité à son point culminant et ses traditions qui nous ramènent à la nostalgie d’un lointain passé plein d’honneur, de cérémonials et de petites vénérations. Les Japonais auraient toujours su jouer de cette fascination occidentale (…)

L’exotisme congolais est aux antipodes de l’exotisme nippon dans la grande nuit des oubliés de l’Histoire : s’il n’est plus simplement le sauvage de Tintin au Congo avec ses gris-gris, sa hutte et ses macaques, le Congolais du regard occidental reste le représentant d’une humanité qui serait restée coincée en enfance, dans une incohérence congénitale qui continue à alimenter toutes les images d’Épinal et autres « discours de Dakar » sur le naufrage du continent noir.

La politique africaine de la France ne s’est malheureusement jamais affranchie des clichés d’une bibliothèque coloniale sur le primitivisme « nègre » et des hantises raciales de ses élites dirigeantes ou intellectuelles. Que cache cette politique de l’ignorance derrière le paravent de l’exotisme dans toutes ses variantes ? Sans doute tous les malentendus de l’altérité qui ont permis de naturaliser les différences pour mieux asseoir la domination occidentale et son universalisme eurocentré (pp. 11-12)

Le Japon tangue sous d’incessants tremblements de terre dans l’attente du « big one »

« Japon, la fugacité de toute chose »

« De toute façon, il n’y a rien à faire – shikata ga nai » dit un proverbe japonais. Au pays des images du monde flottant – Ukiyo-e ou estampes japonaises – la culture bouddhiste de l’impermanence et de la fugacité de toute chose est au diapason de la chronique des catastrophes naturelles ou nucléaires. Le Japon ne tangue-t-il pas sous d’incessants tremblements de terre dans l’attente du « big one » annoncé de la submersion de l’archipel ? Dans cette Atlantide extrême orientale en sursis, l’évanescence des choses, des êtres ou des images s’inscrit dans une tradition qui précède de longue date les flottements de la condition postmoderne. L’incertitude est une dimension constitutive de la culture nippone, ce qui ne l’a jamais empêchée de rayonner en attendant la fin du monde. Et même de s’appuyer sur cette ligne de faille de la précarité pour bâtir des métropoles futuristes en mouvement perpétuel, et une esthétique qui fascine l’Occident, de la mode des estampes du japonisme au grand courant postmoderne de la J.Pop (Japanese Pop Culture). La hantise du monde flottant peut ainsi rapporter gros lorsqu’elle parvient à s’articuler au flux des industries culturelles de la globalisation.

Le Congo-Kinshasa présente une autre perspective de société en voie de disparition. C’est l’un des pays africains où la crise postcoloniale est la plus dramatique : guerres, pandémies, dictatures, misères empêchent toute possibilité de se projeter dans l’avenir. Et la dérive d’un monde flottant n’a ici rien d’esthétique : elle s’inscrit dans la continuité de siècles d’esclavage et d’une condition d’insécurité et de précarité. Dans ce contexte d’instabilité permanente, on comprend que se réveillent les « idoles » du paganisme et autres féticheurs d’un ancien monde négro-africain que les missions coloniales et la modernité croyaient avoir terrassés. Mais l’expérience trouble de la modernité en Afrique n’a-t-elle pas toujours été hantée par les esprits? Et cette modernité sous tutelle européenne n’a-t-elle pas toujours été une modernité sorcière, un peu comme celle du Japon qui n’a jamais renoncé à ses anciens dieux ou à ses « kamis » (esprits vénérés dans la religion shintoïste) ?

Kinshasa et Tokyo, nous l’évoquerons dans cet ouvrage, regorgent aussi de fantômes, de zombies et de morts-vivants. Les uns sont des victimes de la superstition ou de la résurgence d’archaïsmes culturels et de traditions prémodernes : enfants sorciers, petits démons armés, pauvres diables errant dans les rues de Kinshasa et autres créatures envoûtées, livrées à la prostitution ou aux mines d’exploitation de métaux précieux. Les autres sont des martyrs du côté obscur de la postmodernité : perdants (makegumi) du miracle japonais condamnés à la condition fantomatique de « disparus » ; idoles androgynes, « girly men », « new half » ou « transgenre » coincés dans l’errance de l’entre-deux ou la confusion des identités ; « hikikomori » confinés dans leur chambres et « otaku » avalés par le cyberespace, robotisés par les médias. La terre n’est pas plus ferme à Tokyo qu’à Kinshasa pour ces enfants du chaos affligés de graves traumatismes et de personnalités borderline. (pp.16-17)

Tokyo nous dit le nouveau monde flottant des temps postmodernes.

« Tokyo, l’ère du vide »

 Tokyonous dit la liberté simulée du consensus et de l’ère du vide. L’errance entre le réel et ses doubles. L’exil numérique de la jeunesse dans une société vieillissante qui n’a plus ni le temps, ni l’envie de faire des enfants. Elle nous dit aussi l’efficacité tragique du techno-capitalisme, la matrice des managers du néolibéralisme, le gouvernement des algorithmes et sa tentation d’une post-humanité. Elle pourrait nous dire encore ce que disait déjà un visionnaire comme Günther Anders à propos de l’obsolescence programmée de l’homme, son exil derrière un mur d’images et la déréalisation du monde. La figure de « l’extrême étranger » japonais apparaît ainsi, à travers une anamorphose franco-japonaise, comme celle de notre double le plus proche ou du néant qui nous hante.

Mais Tokyo nous dit autre chose, car elle est d’abord la capitale de toutes les virtualités possibles du devenir. C’est une ville, ou plutôt une agglutination de villes, qui mêle les temporalités, les rythmes, les espaces et les formes urbaines où le béton fait bloc avec l’acier, l’aluminium, le verre et le bois. Une ville du futur où le passé reste présent ; où la forêt de gratte-ciels voisine avec le jardin de bonsaïs, les petits parcs des temples bouddhistes ou les maisons basses en bois ; où les grandes rues anonymes, les ponts géants et les immenses tunnels peuvent aussi vous acheminer vers une petite ruelle du temps jadis. Le voyageur se demande comment l’ordre horloger qu’il constate peut jaillir d’un tel micmac de flux de toutes sortes, de formes architecturales sans symétrie dans un espace urbain encombré d’enseignes publicitaires et de pylônes, poteaux électriques, antennes, câbles et autres accessoires du réseau de communication. Tokyo est une capitale polymorphe. Sa géométrie anarchique – avec ses lignes brisées et ses formes cubiques, ovales, coniques ou triangulaires – est le repère de multiples petits mondes qui dessinent un ensemble polysémique. (p. 133)

Les coups de fouet d’hier – la fameuse « chicotte » – laissent plantées, lardées dans les chairs, sur les corps

Kinshasa, où jamais ne s’épuise le feu de l’ambiance

Kinshasa. Le jour se lève. Les blessures de la ville, les violences multiformes d’hier et d’aujourd’hui ne s’effacent pas si aisément. On s’efforce d’oublier, pour vivre d’aujourd’hui. Même si les coups de fouet d’hier – la fameuse « chicotte » – laissent plantées, lardées dans les chairs, sur les corps, dans l’esprit et l’âme de la ville, toutes sortes de zébrures. Même s’il reste des stigmates dans les arabesques qui strient et craquellent les rues, les murs ravinés par les écoulements têtus des eaux enragées et les éboulements causés par les dernières saisons de pluies. La fierté kinoise est un éternel défi à l’adversité et à la dureté des conditions matérielles de vie. Le quotidien réel fait de luttes féroces se laisse parfois deviner derrière un rire forcé ou excessif. Un rire qui dilate l’âme et qui souvent est aussi une déchirure du cœur. À Kinshasa, on aime, on peine, on pleure, on s’énerve, on danse, toujours à corps perdu. À Kinshasa on meurt de rire ou de… tout ou, encore et surtout, de rien du tout.

Ainsi, pour être initié à Kinshasa, faut-il n’avoir pas peur de marcher longtemps dans la ville réelle. La boue sableuse, passe encore. Le vrai cauchemar c’est le glissement de terrain (…) Le tissu urbain lui-même, ses infrastructures, ne cessent de témoigner de ce qu’ils sont profondément marqués par la même précarité que celle qui touche les hommes. Dans ce contexte, la fête kinoise peut apparaître comme une étrangeté où un fait de résistance. En certains lieux, elle est en lambeaux, comme effilochée au soleil, aux vents et aux pluies. Pour autant, même là où elle est réduite en pauvre fête, elle n’en perd en rien ni de sa frénésie ni de sa vigueur. Fête têtue et entêtante. Elle est néanmoins trouée de partout, cette fête. Fête-loque. Fête-sèche. Fête-sexe. Elle est discontinue et inépuisablement épuisante. On y danse. On transpire, on se trémousse vertigi­neusement à en perdre haleine. À en perdre la tête, le corps, l’esprit et l’âme : à l’endroit parfois, souvent à l’envers (pp.171-172)

Kinshasa, Congo 

La ville postcoloniale

Pour explorer la ville post-co­loniale aujourd’hui, il faut se rappeler que dès sa fondation, la ville coloniale a toujours été un espace hanté, lourd de tant de malentendus entre ses divers protagonistes. Toujours se sont manifestées des bribes d’un passé qu’on a voulu nier, raturer au nom de l’avènement et du triomphe d’un nouvel homme, d’un nouvel ordre fabriqué à partir du projet et des modèles civilisationnels exogènes sûrs d’eux-mêmes et conquérants. Toujours ces résurgences sont venues questionner, déranger, détourner, inquiéter, étonner ou caricaturer l’ordre officiel.

Il faut donc définitivement invalider la thèse de la passivité d’une population colonisée qui aurait accepté de subir les injonctions de l’ordre coloniale sans mot dire. La ville postcoloniale ne peut ouvrir à l’intel­ligibilité – à travers une démarche ancrée dans la vie quotidienne des urbains d’Afrique – sans une prise en compte de cette nature enchevêtrée séminale de son histoire. Ses produits, ses objets et ses textes sont comme autant de fruits spéciaux d’un arbre renaturé. Ils portent encore et toujours les marques et les signes des conjonctures de conjonctions initiales (p 185)

Exils, fuites, errances, nouvelles migrations ou réclusions numériques

Bricolage, braconnage, débrouille

Tokyo et Kinshasa (…) nous forcent à l’audace, à la démesure et au dépaysement en termes d’ambiance, d’atmosphère et d’amplitude comparative. Elles nous ouvrent aux extrêmes (…) qui nous laissent flotter dans ces temps nouveaux de télescopage, de bricolage, de braconnage, de débrouille ou d’excentricité. Elles nous révèlent aussi des jeux d’écho inouïs. La postmodernité et la post­colonialité ont affaire à la perforation et au creusement des mondes.

Ainsi, les univers chaotiques issus de l’ensemencement duplice des programmes modernes génèrent partout des vagues de scepticisme, voire de rejet. Exils, fuites, errances, nouvelles migrations ou réclusions numériques, ces actualités pointent toujours une réalité critique. Il n’est donc pas étonnant que Tokyo et Kinshasa se révèlent des pôles de concentration et de diffusion des virtualités du devenir.

À travers la virtualité numérique ou l’évasion vers les mondes oniriques de la créativité artistique, les acteurs de ces villes s’inscrivent dans un vaste mouvement de circulation et de télescopage des images, des informations et des imaginaires. Un mouvement qui n’a de cesse de convoquer et de faire résonner les échos d’un monde convulsif, hystérisé par un trop plein de dominations, de mutilations et d’occultations (p. 268)

 

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RD Congo, les atrocités du M23 soutenu par le Rwanda https://mondafrique.com/confidentiels/rd-congo-les-atrocites-du-m23-soutenu-par-le-rwanda/ Mon, 06 Feb 2023 07:24:35 +0000 https://mondafrique.com/?p=84918 Les exactions du M23, soutenu par le président Kagamé, attisent la violence ethnique dans le Nord-Kivu (Goma, le 6 février 2023) – Le groupe armé M23 soutenu par le Rwanda a procédé à des exécutions sommaires et au recrutement forcé de civils dans l’est de la République démocratique du Congo, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. En réponse […]

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Les exactions du M23, soutenu par le président Kagamé, attisent la violence ethnique dans le Nord-Kivu

(Goma, le 6 février 2023) – Le groupe armé M23 soutenu par le Rwanda a procédé à des exécutions sommaires et au recrutement forcé de civils dans l’est de la République démocratique du Congo, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. En réponse à l’offensive du M23, l’armée congolaise collabore avec des milices à caractère ethnique responsables d’exactions.

Les parties belligérantes font de plus en plus appel aux loyautés ethniques, exposant les civils des zones reculées de la province du Nord-Kivu à un risque accru.

« Les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda dans le Nord-Kivu laissent dans leur sillage une série croissante de crimes de guerre contre les civils », a déclaré Thomas Fessy, chercheur principal sur la RD Congo à Human Rights Watch. « Le Rwanda devrait mettre fin à son soutien militaire au M23, tandis que les troupes gouvernementales congolaises devraient donner la priorité à la protection des civils et cesser de recourir à des milices responsables d’abus comme forces supplétives. »

Les enquêtes récentes du Groupe d’experts des Nations Unies sur la RD Congo, ainsi que les recherches menées par Human Rights Watch, fournissent des preuves significatives –  photographiques et autres – que non seulement le Rwanda apporte un soutien logistique au M23, mais que les troupes rwandaises renforcent également le groupe armé ou se battent à ses côtés sur le territoire congolais. Le gouvernement rwandais a nié tout soutien aux rebelles du M23.

La reprise des hostilités entre le M23, l’armée congolaise et plusieurs autres groupes armés a contraint plus de 520 000 personnes à fuir leurs foyers, selon les Nations Unies (…). À la fin de l’année 2022, alors que le M23 étendait son contrôle sur le territoire de Rutshuru et tentait de s’emparer de parties du territoire voisin de Masisi, plusieurs groupes armés, principalement organisés autour de l’appartenance ethnique, se sont déployés dans et autour de la ville rurale de Kitchanga, dans le Masisi.

Les exactions des officiers congolais

Human Rights Watch a récemment documenté l’implication du colonel Tokolonga aux côtés d’une coalition de groupes armés congolais se faisant appeler la Coalition patriotique. Les officiers congolais qui soutiennent des groupes armés commettant des exactions peuvent être tenus pour responsables d’avoir contribué à des crimes de guerre, a déclaré Human Rights Watch. La RD Congo a l’obligation juridique internationale d’enquêter sur les crimes de guerre présumés commis sur son territoire et de traduire en justice les responsables de manière appropriée.

Des centaines de civils tutsis à Kitchanga et dans les villages alentours, souvent perçus par les membres d’autres communautés comme des partisans du M23, un groupe dirigé majoritairement par des Tutsis, ont fui par crainte de représailles de la part des milices qui utilisent une rhétorique de plus en plus hostile et menaçante à leur encontre. « Plus [les rebelles du M23] attaquent et plus ils avancent, plus nous sommes haïs par d’autres communautés qui nous assimilent à eux », a expliqué un chef de communauté tutsi dans le territoire de Masisi, qui, pour des raisons de sécurité, n’a pas souhaité que son nom soit mentionné. Le 26 janvier, les rebelles du M23 ont pris la ville de Kitchanga, poussant les civils issus d’autres communautés à fuir par crainte de représailles.

Le soutien du M23 au Rwanda

Le Rwanda soutient depuis longtemps le M23 et avait soutenu son prédécesseur, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Les efforts de médiation entre les présidents congolais et rwandais, menés par l’Union africaine (UA) sous les auspices de l’Angola, ont peu progressé. L’UA et ses pays membres devraient indiquer clairement au Rwanda, publiquement et en privé, que son soutien militaire continu au M23 pourrait impliquer le pays dans les abus commis par le M23 au titre de la responsabilité étatique, et que des responsables rwandais pourraient être reconnus complices des crimes de guerre du M23, a déclaré Human Rights Watch.

Le 15 décembre, le secrétaire d’État des États-Unis, Antony Blinken, a déclaré que le Rwanda devrait « user de son influence auprès du M23 pour l’encourager » à se replier et devrait aussi « rappeler » ses propres forces. La Belgique, la France, l’Allemagne et l’Union européenne ont également exhorté le Rwanda à cesser tout soutien au M23. Les États-Unis, l’UE, la France, le Royaume-Uni et d’autres pays devraient suspendre leur assistance militaire au Rwanda tant qu’il soutiendra le M23. L’UE devrait s’assurer que son assistance récemment allouée à la mission des forces de défense rwandaises dans le nord du Mozambique fait l’objet d’un suivi adéquat afin que l’UE ne contribue pas indirectement à des opérations militaires abusives dans l’est de la RD Congo

Pour plus de précisions sur les abus commis par le M23 et sur les violences récentes, veuillez lire la suite.

Pour consulter d’autres communiqués et rapports de Human Rights Watch sur la République démocratique du Congo, veuillez suivre le lien :
https://www.hrw.org/fr/afrique/republique-democratique-du-congo

Le mauvais tour joué par le président Paul Kagame à Emmanuel Macron

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