Libye - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/libye/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Sat, 18 Jan 2025 23:24:01 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg Libye - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/libye/ 32 32 Procès Sarkozy, Souheil Rached, témoin clé mais ignoré par la justice https://mondafrique.com/decryptage/temoin-cle-des-largesses-de-kadhafi-souheil-rached-vit-desormais-en-egypte/ Sat, 18 Jan 2025 08:45:00 +0000 http://www.mondafrique.info/?p=3372 Alors que le procès contre Nicolas Sarkozy a débuté le lundi 6 janvier dans l’épais dossier d’un éventuel financement libyen des comptes de campagne de ce dernier, Mondafrique revient sur le mystérieux Souheil Rached, un agent de la Libye qui n’a jamais été entendu par la justice et qui fait partie pourtant des onze personnalités […]

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Alors que le procès contre Nicolas Sarkozy a débuté le lundi 6 janvier dans l’épais dossier d’un éventuel financement libyen des comptes de campagne de ce dernier, Mondafrique revient sur le mystérieux Souheil Rached, un agent de la Libye qui n’a jamais été entendu par la justice et qui fait partie pourtant des onze personnalités que l’ancien Président de la République n’a pas eu le droit de rencontrer depuis le début de l’instruction. Cet oubli est d’autant plus surprenant que ce représentant de Mouammar Kadhafi en France, au mieux avec Nicolas Sarkozy et ses proches, actif en Afrique francophone et très lié aux services français, est parfaitement au courant des relations entre le pouvoir français et le Guide libyen. Son audition aurait permis d’éclairer utilement les coulisses de ce dossier complexe de financement politique. En privé en effet et lorsqu’il se confiait à son entourage, Souheil Rachel révélait la réalité des aides de Kadhafi à la classe politique française. « Onze millions, leur expliquait-il, ont été versés à Nicolas Sarkozy via l’Allemagne et en deux fois, sept millions puis quatre millions. Une dizaine de millions ont été donnés à une personnalité de gauche très en vue au Parti Socialiste ».

Ancien photographe de presse au Liban, Souheil Rached aura été surtout dans sa jeunesse un militant courageux et déterminé du FPLP, l’organisation palestinienne de Georges Habache. C’est à ce titre qu’il rencontre, durant la guerre au Liban, les milieux de renseignement français ainsi que le colonel libyen Saleh Drouki, alors ambassadeur de Libye à Beyrouth.

Présenté à Tripoli au « Guide », le jeune Souheil débute une carrière brillante et foudroyante auprès de Moussa Koussa, qui est chargé, sous l’autorité directe de Kadhafi, de tous les dossiers sensibles à l’étranger. À ce titre, Koussa négociera avec les Anglais le dossier « Lockerbie », du nom de ce village écossais où un avion de la Pan s’écrase en 1988, victime d’un attentat meurtrier (270 morts) qui sera imputé aux Libyens. Apparemment, Moussa Koussa, adepte du double jeu, saura s’y prendre avec les services anglais. Durant la guerre franco-anglaise en Libye en 2011, ce proche parmi les proches de Kadhafi s’enfuit en Angleterre, porteur de ses secrets d’État; il y sera fort bien accueilli, avant de gagner l’Arabie Saoudite, où il séjourne.

De Paris à Bamako

Jusqu’à l’intervention en Libye en 2011, Souheil Rached, francophone et francophile, est l’homme qui connait le mieux les relations entre Tripoli et Paris, comme le raconte fort bien dans le livre « Sarkozy/Kadhafi, histoire secrète d’une trahison » (Le Seuil) la journaliste Catherine Graciet. Le domaine d’intervention de cet agent d’influence s’étend même en Afrique francophone. À l’époque, Kadhafi se veut le roi de l’Afrique sahélienne, où il déverse des dizaines de millions de dollars. Mais il s’agit de pays d’influence française. Souheil Rached déploie tout son talent pour rapprocher les hommes de Kadhafi, la diplomatie française et les chefs d’État africains, notamment au Mali et au Niger.

À Bamako encore aujourd’hui, cet homme de l’ombre est consulté par le président IBK. En revanche à Niamey, il n’est plus personna grata, car les militaires nigériens n’ont guère apprécié la façon dont il a mis en cause leur incompétence et leur corruption auprès du président nigérien Issoufou. Lors de son dernier séjour dans ce pays, il sera exfiltré par la DGSE française dès son arrivée. Les patrons de l’armée nigérienne voulaient lui faire la peau.

Bakchichs pour tous

Depuis peu, Souheil Rached séjourne au Caire où il joue un röle discret pour conseiller le pouvoir égyptien sur le dossier libyen. On peut imaginer qu’il est en phase avec son ancien patron, Moussa Koussa, qui, lui, est consulté par le régime Saoudien. À Riyad comme au Caire, on souhaite que l’ordre revienne en Libye et que les frères Musulmans soient définitivement chassés du pouvoir à Tripoli.

Fort habile, Souheil Rached a maintenu des liens étroits avec ses amis de la DGSE (services extérieurs) ou de la DGSI (contre espionnage), où il avait ses entrées. Ce qui explique que ses séjours parisiens aient toujours été discrets et protégés depuis que l’affaire du financement libyen a éclaté. À moins que les juges ne veuillent pas entendre un témoignage qui n’irait pas dans le sens de leurs à prioris. Ce qu’aurait à déclarer en effet ce témoin clé ne va pas dans le sens de ce qu’on entend généralement sur ce dossier, où seul Nicolas Sarkozy est mis en cause. En privé, Souheil Rachel n’hésitait pas à mettre en cause l’ensemble de classe politique française de gauche comme de droite.  » Onze millions, leur explique-t-il, ont été versés à Nicolas Sarkozy via l’Allemagne et en deux fois, sept millions puis quatre millions. Une dizaine de millions ont été donnés à une personnalité de gauche très en vue au Parti Socialiste ».

Cette version est à l’image du roué colonel Kadhafi, quarante deux années de rêgne, qui ne voulait jamais insulter l’avenir.

Quand Nicolas Sarkozy décida en 2011 d’intervenir en Libye

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La politique migratoire européenne a renforcé les réseaux criminels https://mondafrique.com/a-la-une/la-politique-migratoire-europeenne-a-renforce-les-reseaux-criminels/ Thu, 06 Jun 2024 16:08:26 +0000 https://mondafrique.com/?p=112247 Dans un article publié en mai par le Middle-East Institute, le chercheur Guillaume Soto-Mayor, spécialiste du crime organisé, affirme que les politiques anti-migratoires européennes, à travers l’externalisation du contrôle des frontières à des pays tiers, ont renforcé la criminalité et les abus commis par les partenaires locaux de l’Europe tout en échouant à atteindre leur […]

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Dans un article publié en mai par le Middle-East Institute, le chercheur Guillaume Soto-Mayor, spécialiste du crime organisé, affirme que les politiques anti-migratoires européennes, à travers l’externalisation du contrôle des frontières à des pays tiers, ont renforcé la criminalité et les abus commis par les partenaires locaux de l’Europe tout en échouant à atteindre leur objectif initial.

Guillaume Soto-Mayor

Guillaume Soto-Mayor est chercheur non résident au Middle-East Institute au sein du programme Afrique du nord et Sahel. Il a publié cet article avec le soutien de Florence Boyer, chercheur à l’Unité de Recherche Migrations et Société CNRS-IRD. 

La thèse de Guillaume Soto-Mayor, la voici: le financement de Bruxelles, depuis 2016, aux gouvernements libyen, nigérien et tunisien à travers le Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne (EUTF for Africa) provoque des effets pervers en matière de politique d’immigration. Cet argent finance les forces de sécurité de ces trois pays, notamment les garde-côtes libyens et tunisiens, pour empêcher les migrants d’atteindre les côtes européennes. Une enveloppe de 800 millions d’euros a été attribuée au ministère de l’Intérieur libyen et à son bras opérationnel, le Directorat contre la migration illicite, qui gère 10 centres de détention officiels.

Résultat, des centres de détention officieux gérés par des milices brutales sont ainsi trop souvent financés par des gouvernements européens. Depuis dix ans, l’emprisonnement, le travail forcé, la torture et l’extorsion de fonds caractérisent une industrie criminelle dont certains des acteurs sont les interlocuteurs de l’Union Européenne et des organisations internationales.

En Libye comme en Tunisie et au Niger, cette politique a échoué à freiner la migration, tout en contribuant à provoquer des morts en Méditerranée; Soit 25 000 depuis 2014.Tout aussi grave, on assiste, sous prétexte de politique migratoire, à la mise en place d’un système criminel. « L’externalisation du contrôle des frontières de l’Union européenne à des pays tiers, concept qui a émergé il y a vingt ans, explique Guillaume Sotto Moro, a conduit à des violations des droits humains à grande échelle, renforcé des réseaux criminels et échoué à atteindre son objectif de baisse de la migration ».

« La stabilisation », un concept erroné

Il explique que cette politique repose sur un narratif erroné de « stabilisation » qui s’est révélé inefficace, comme le démontrent l’instabilité et la violence dans la région. « Pire, la priorité européenne autour des initiatives sécuritaires a aggravé le calvaire des migrants, conduisant à l’augmentation des morts et des abus le long des routes migratoires. Les initiatives financées par l’UE ont soutenu des régimes autoritaires et des réseaux criminels, ce qui sape les efforts déployés pour faire face aux défis migratoires », ajoute-t-il.  

Pour Guillaume-Soto Mayor, l’externalisation du contrôle des frontières, à travers les abus commis par les partenaires locaux, y compris criminels, de l’Europe, n’a pas seulement violé les valeurs défendues par l’UE mais aussi les règles et traités internationaux dont ses Etats membres sont signataires. 

Malgré les milliards d’euros d’aide au développement et d’aide militaire dépensés par la communauté internationale au profit des pays d’Afrique du nord et du Sahel pour les aider à contenir les flux migratoires et à combattre le terrorisme et l’instabilité politique, « les récents coups d’Etat au Mali, au Niger et au Burkina Faso, l’autoritarisme croissant du régime tunisien et la violence continue en Libye ont mis en lumière l’échec de ces efforts et du narratif plus large autour de la stabilisation », écrit l’auteur.

« Le concept de stabilisation définit le cadre d’action de la communauté internationale en matière de soutien au maintien de la paix et au développement. Dans ce contexte, un pays est jugé stabilisé lorsque la violence est cantonnée à un niveau jugé acceptable pour la communauté internationale et les élites locales, qui permet la relance de l’activité économique nationale, garantie finale de la stabilité nationale », explique Guillaume Soto-Mayor. Cette idée repose sur le présupposé que « si les promoteurs de conflit sont engagés dans le business (légal ou pas) et ont intérêt à la poursuite de leurs activités économiques, ils éviteront la guerre. »

Une économie de la violence encouragée

Le chercheur met en cause le mode opératoire des élections en Afrique qui sont souvent présentées à Paris ou à Bruxelles.  comme la meilleure porte de sortie aux situations de crise. Or il ne s’agit souvent que de démocraties d’opérette qui renforcent les situations acquises.  « L’indicateur de cette stabilité supposée, écrit le chercheur,  est la tenue d’élections, qu’elles portent ou non des démocrates au pouvoir. Or, avec le soutien plus ou moins public et direct de la communauté internationale, des hommes forts, souvent anciens chefs de guerre et criminels, ont accédé à des postes de pouvoir au niveau local et national, en échange de leur engagement à ‘stabiliser’ des territoires clé. » Cette dynamique a conduit à l’institutionnalisation de l’économie de la violence. (Car) « des comportements criminels en matière de gestion publique, la création de rentes institutionnelles, le dévoiement des ressources sont tolérés et perpétués, en particulier lorsqu’ils résultent de politiques anti-migratoires. »

Vidéo, l’éxode des jeunes tunisiens vers l’Italie

Guillaume Soto-Mayor affirme que 266 940 migrants et réfugiés sont arrivés en 2023, dont 97% par la mer, dans les pays du sud de l’Europe (Espagne, Italie, Grèce, Malte et Chypre). Ce chiffre représente une augmentation de 67% par rapport aux arrivées comptabilisées en 2022, dont une bonne partie à partir de la Tunisie. Selon le Centre des migrations mixtes, citant l’Organisation internationale pour les Migrations, « 1417 morts ou disparitions se sont produites en Méditerranée centrale en 2022, en majorité au large des côtes libyennes et tunisiennes. »

« L’échec de gouvernements corrompus et inefficaces nourrit la xénophobie contre ces migrants, devenus les boucs émissaires de théories conspirationnistes, comme, depuis juillet dernier, en Tunisie où le Président Kais Saied accuse les migrants sub-Sahariens de vouloir remplacer les Tunisiens », poursuit l’auteur. 

La traduction à partir de l’anglais est signée Mondafrique. 

Les menaces européennes contre le droit d’asile

 

 

 

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Le libyen Saddam Haftar, l’héritier de son père https://mondafrique.com/a-la-une/libye-saddam-haftar-entre-corruption-et-abus/ Wed, 14 Feb 2024 05:44:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=105177 Khalifa Haftar, la figure puissante qui domine l’est de la Libye, a orchestré un régime où ses fils exercent une influence politique et militaire significative. Parmi eux, Saddam Haftar émerge comme une figure centrale, largement perçue comme l’héritier apparent de son père. Cependant, l’ascension de Saddam au pouvoir est entachée par une série de controverses, […]

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Khalifa Haftar, la figure puissante qui domine l’est de la Libye, a orchestré un régime où ses fils exercent une influence politique et militaire significative. Parmi eux, Saddam Haftar émerge comme une figure centrale, largement perçue comme l’héritier apparent de son père. Cependant, l’ascension de Saddam au pouvoir est entachée par une série de controverses, mettant en lumière un schéma de corruption, d’abus des droits de l’homme et de manipulation des ressources à des fins personnelles.

Un article de notre partenaire  The North Africa Journal

Suite aux inondations catastrophiques à Derna, Saddam Haftar s’est rapidement positionné comme chef de la gestion des secours en cas de catastrophe. Malgré la façade des efforts humanitaires, beaucoup d’observateurs suggèrent un agenda plus sombre. En utilisant la crise pour renforcer son image, Saddam Haftar est plus motivé par la consolidation de son influence que par un véritable souci pour la population touchée.

Entre abus et impunité

Le leadership militaire de Saddam Haftar, notamment à travers son commandement de la Brigade Tariq Ben Zeyad, est entaché d’accusations d’abus flagrants des droits de l’homme. La brigade a été impliquée dans des meurtres illégaux, la torture, les disparitions forcées et d’autres atrocités, l’impunité semblant garantie sous la protection de Saddam. Des organisations internationales, dont Amnesty International, ont appelé à rendre des comptes pour ces violations, mais Saddam continue à opérer en toute impunité.

Son implication dans les affaires financières révèle un schéma préoccupant de corruption et de détournement de fonds. Son rôle dans l’orchestration d’un important braquage de banque après la reconquête de Benghazi, associé à des tentatives de prendre le contrôle des institutions bancaires, souligne sa volonté d’exploiter les systèmes financiers à des fins d’enrichissement personnel. De telles actions non seulement sapent la stabilité économique de la région, mais perpétuent également un cycle de corruption qui renforce davantage son emprise sur le pouvoir.

Tractations avec le Mossad

Les médias libyens, tels que le Libya Observer, ont rapporté l’implication présumée de Saddam Haftar dans la fermeture du champ pétrolier de Sharara, soulignant sa volonté de faire usage de leviers économiques pour des gains personnels et politiques. Les rapports révèlent son orchestration d’événements ayant conduit à la fermeture du champ pétrolier, impactant négativement les intérêts internationaux et exacerbant les tensions dans la région. Sa manipulation des routes commerciales  démontre également une exploitation des ressources économiques à son propre avantage.

Saddam Haftar cultive aussi ses liens avec les Israéliens. Le jeune Haftar a atterri en 2020 à l’aéroport Ben Gurion à bord d’un jet privé Dassault Falcon de fabrication française, qui a fait une brève escale en Israël sur la route de Dubaï à la Libye, avait rapporté lundi le quotidien Haaretz.

Le journal israélien avait précisé qu’il avait déjà été en contact avec le département « Tevel » de l’agence d’espionnage Mossad, qui s’occupe des pays avec lesquels Israël n’entretient pas de relations. Selon le rapport, Haftar était porteur d’un message de son père demandant une « assistance militaire et diplomatique » israélienne en échange d’une promesse d’établir un processus de normalisation entre la Libye et Israël. Soit une version libyenne des accords d’Abraham, pour l’instant inopérants, qui avaient établi des relations entre l’État juif et les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc.

Papa Haftar, au service déja d’Israël 

Lors de son retour triomphal organisé à Benghazi en 2011, le maréchal Haftar, père de Saddam, avait tenté lors de son retour en 2014 de s’imposer comme chef de la branche militaire du gouvernement de l’est du pays qui siège à Tobrouk.

Restait à conquérir la Tripolitaine et les provinces du sud libyen. La coalition étrangère et la secte salafiste madkhaliste d’obédience saoudienne qui le soutiennent ne suffisant pas, Haftar s’est tourné vers Israël. Suite à des pourparlers avec des agents du Mossad en Jordanie en 2015, l’aviation israélienne l’a déjà aidé en bombardant Syrte. Il ne faut donc pas s’étonner si Abdul Salam al-Badri, son n°2, a pu déclarer, voci quelques années,  à un journal israélien qu’Haftar ne serait jamais l’ennemi de l’Etat juif et qu’ils ont un ennemi commun : Recep Tayyip Erdogan… 

Les incursions diplomatiques de Saddam Haftar sur les traces de son père ne sauraient masquer son implication dans la répression des opposants politiques. Successeur probable de son père, le fiston lance des défis inquiétants en termes de paix, de stabilité et de démocratie en Libye.

 
 
 

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Emeutes en Libye après une rencontre israélo-libyenne https://mondafrique.com/confidentiels/emeutes-en-libye-apres-une-rencontre-israelo-libyenne/ Mon, 28 Aug 2023 22:03:02 +0000 https://mondafrique.com/?p=95406 La ministre libyenne des Affaires étrangères, Najla al-Mangoush, a été limogée, lundi, au lendemain de l’annonce d’une rencontre entre cette dernière et son homologue israélien à Rome la semaine dernière. Craignant pour sa sécurité, elle s’est enfuie en Turquie après une rencontre avec son homologue israélien à Rome la semaine dernière. La révélation d’une rencontre […]

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La ministre libyenne des Affaires étrangères, Najla al-Mangoush, a été limogée, lundi, au lendemain de l’annonce d’une rencontre entre cette dernière et son homologue israélien à Rome la semaine dernière. Craignant pour sa sécurité, elle s’est enfuie en Turquie après une rencontre avec son homologue israélien à Rome la semaine dernière.

La révélation d’une rencontre à Rome (Italie) entre, Najla el-Mangoush, ministre des Affaires étrangères libyenne et son homologue israélien a été perçue comme une avancée diplomatique en Israel et un désastre politique en Lybie. Instantanément, des troubles ont éclaté à plusieurs endroits du territoire libyen. La colère des manifestants qui ont défilé dans les rues de plusieurs villes libyennes a été telle que le Premier ministre lybien à suspendu sa ministre des Affaires étrangères, Najla el-Mangoush.

La ministre libyenne des Affaires étrangères craignant pour sa sécurité a pris le parti de s’enfuir en Turquie. L’agence de sécurité intérieure libyenne a confirmé lundi que Mme el-Mangoush avait quitté le pays, affirmant dans un communiqué sur Facebook qu’elle n’avait joué aucun rôle dans ce départ.

La rage qui a éclaté en Lybie rappelle que, malgré les accords de normalisation négociés par les États-Unis entre Israël et trois pays arabes au cours des dernières années, une grande partie du monde arabe reste profondément hostile à Israël. Israël n’a pas de relations diplomatiques avec la Libye, l’un des nombreux pays arabes ayant une longue histoire d’hostilité envers Israël.

Le ministère libyen des Affaires étrangères a d’abord tenté d’apaiser la situation en affirmant que la réunion de Rome avec le ministre israélien était « informelle et non planifiée » et que Mme el-Mangoush avait réaffirmé le soutien libyen aux Palestiniens. Mais les manifestants libyens ne s’en sont pas laissé compter.

En Israël, cette même réunion organisée à Rome par le ministre italien des Affaires étrangères, a d’abord été saluée comme une percée diplomatique. Un communiqué du ministère israélien des Affaires étrangères dimanche a même qualifié la rencontre d’« historique ».

Cohen, ministre des Affaires étrangères israélien, a expliqué que des liens entre Israël et la Libye revêtaient une importance considérable pour les deux pays. « La grande taille et l’emplacement stratégique de la Libye confèrent une importance énorme aux contacts avec elle et représentent un énorme potentiel pour Israël ». Il a dit qu’il avait parlé à Mme el-Mangoush de la possibilité d’une aide humanitaire israélienne et d’une coopération dans les domaines de l’agriculture et de la gestion de l’eau. M Cohen a évoqué aussi l’importance de préserver le patrimoine juif en Libye, y compris la rénovation des synagogues et des cimetières juifs.

Les responsables israéliens ont déclaré que la réunion avait été planifiée plusieurs mois à l’avance et au plus haut niveau. Ils ont aussi ajouté qu’il était prévu que la rencontre soit rendue publique et cela, d’un commun accord.

En réalité, la rencontre de Rome a été éventée par un journaliste qui a eu vent de la réunion et a interrogé le ministère à ce sujet. Plutôt que d’éluder, le ministre israélien a alors semble-t-il précipité les choses.

L’opposition israélienne ne s’est pas privée de fustiger M. Cohen. « Superviser la politique étrangère d’un pays comme Israël est complexe et souvent explosif et doit être fait avec prudence et judicieusement », a déclaré Yair Lapid, le chef centriste de l’opposition et ancien Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, dans un communiqué lundi.

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Libye, un espoir de rapprochement entre Tripoli et Tobrouk https://mondafrique.com/politique/libye-un-espoir-de-rapprochement-entre-tripoli-et-tobrouk/ Mon, 22 May 2023 06:19:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=90569 L’administration libyenne basée à Tobrouk dans l’est du pays a voté mardi la suspension de son premier ministre, Fathi Bachagha, soutien constant la politique agressive du Maréchal Haftar à l’égard du gouvernement de Tripoli. Or l’heure est aujourd’hui à la négociation Déchirée  depuis 2011, la Libye est divisée entre deux gouvernements rivaux, chacun soutenu par […]

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L’administration libyenne basée à Tobrouk dans l’est du pays a voté mardi la suspension de son premier ministre, Fathi Bachagha, soutien constant la politique agressive du Maréchal Haftar à l’égard du gouvernement de Tripoli. Or l’heure est aujourd’hui à la négociation

Déchirée  depuis 2011, la Libye est divisée entre deux gouvernements rivaux, chacun soutenu par des mécènes internationaux et de nombreuses milices armées. On distingue un premier gouvernement libyen basé à Tripoli dirigé par le Premier ministre Abdul Hamid Dbeibah. et un second installé à Tobrouk, animé par son Premier ministre aujourd’hui démis, Fathi Bachaga 

Dans une déclaration enregistrée envoyée à l’Associated Press, Abdullah Belhaiq, le porte-parole du Parlement de Tobrouk, a critiqué M. Bachagha pour ne pas avoir tenu la promesse du gouvernement d’entrer dans la capitale, Tripoli, siège de l’administration rivale.

M. Bachagha, qui a été élu premier ministre en février 2022, a tenté d’installer son gouvernement dans la capitale en mai dernier, arrivant à Tripoli avec un certain nombre de ses ministres. Des affrontements avaient rapidement éclaté entre milices rivales, forçant l’ancien pilote de l’armée de l’air à se retirer dans la ville de Syrte, la ville légendaire du clan Khadafi.

Vidéo, la Libye coupée en trois

Changement de pied du Maréchal Haftar

Jalel Harchaoui, spécialiste de la Libye et chercheur associé au Royal United Services Institute, estime que le premier ministre suspendu a peut-être trop servi la politique agressive Khalifa Hafter, commandant de l’autoproclamée armée nationale libyenne qui reste la force armée dominante dans l’est et le sud du pays.

Le vent international est entrain de tourner. Les Émiratis et les Russes ont d’autres dossiers à traiter que l’imbroglio libyen. Les Turcs avancent leurs pions et confirment leur présence en Tripolitaine. Hafter et sa famille, qui ont compris que les rapports de force internationaux avaient changé, ont engagé des pourparlers réguliers avec le neveu de Abdul Hamid Dbeibah ainsi qu’avec des chefs de milices de l’ouest du pays.

Le représentant spécial de l’ONU pour la Libye, Abdoulaye Bathily, a dévoilé fin février une nouvelle initiative visant à conduire le pays divisé aux urnes avant la fin de l’année 2023. Les deux parlements se sont mis d’accord sur la création d’un comité conjoint chargé de rédiger une loi électorale en vue du scrutin, mais les progrès se sont ralentis depuis.

Un précédent processus sous l’égide de l’ONU a mis en place un gouvernement intérimaire – avec Dbeibah à sa tête – au début de l’année 2021, dans le but de guider le pays vers des élections plus tard dans l’année. Les élections n’ont jamais eu lieu à la suite de désaccords sur plusieurs questions clés, y compris l’éligibilité des candidats à la présidence.

*Source : Africanews

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La chasse aux 120 milliards de dollars de Kadhafi https://mondafrique.com/a-la-une/la-chasse-aux-120-milliards-de-dollars-de-kadhafi/ https://mondafrique.com/a-la-une/la-chasse-aux-120-milliards-de-dollars-de-kadhafi/#comments Mon, 24 Apr 2023 15:57:49 +0000 https://mondafrique.com/?p=89575 Des membres de la famille et des responsables proches du dictateur assassiné auraient caché 120 milliards de dollars dans le monde entier. La chasse au trésor a commencé. Le gouvernement libyen a demandé l’aide de Washington pour récupérer environ 120 milliards de dollars volés par l’ancien dictateur Mouammar Kadhafi et ses amis et qui ont été […]

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Des membres de la famille et des responsables proches du dictateur assassiné auraient caché 120 milliards de dollars dans le monde entier. La chasse au trésor a commencé.

Le gouvernement libyen a demandé l’aide de Washington pour récupérer environ 120 milliards de dollars volés par l’ancien dictateur Mouammar Kadhafi et ses amis et qui ont été cachés dans le monde entier.

La Libye est un gros producteur de pétrole et Mouammar Kadhafi a été assis sur le magot pendant 42 ans.. Une étude réalisée en 2016 par Transparency International, une ONG basée à Berlin, estime que 120 milliards de dollars ont été « privatisés ».

L’aide de l’ONU

Le gouvernement libyen s’est tout d’abord adressé à l’ONU. Une agence des Nations Unies a aidé la Libye à retracer et à identifier environ 54 milliards de dollars d’actifs, sous forme de dépôts dans des banques, d’or, de diamants, d’avions et de navires, dont certains se trouvent aux États-Unis et dans d’autres pays occidentaux

Mohamed Ramadan Mensli

.Ce mois-ci, Mohamed Ramadan Mensli, responsable libyen chargé de récupérer les avoirs libyens volés, a déclaré avoir rencontré des responsables américains à Washington. « Nous avons demandé leur soutien », a-t-il déclaré. Mais sans révéler de détails.

Le département d’État a déclaré qu’il soutenait les efforts visant à restituer les avoirs appartenant au peuple libyen, mais les Etats Unis demeurent perplexes sur la situation politiques libyenne. Deux gouvernements rivaux prétendent représenter la Libye. L’un incarné par Abdul Hamid Dbeibeh et soutenu par l’ONU dirige une administration basée à Tripoli, tandis que son rival politique contrôle l’est du pays. L’un des fils du dictateur assassiné, Saif al-Islam, affirme incarner lui aussi une succession légitime et a même lancé une campagne présidentielle en 2021 pour tenter de reprendre le contrôle du pays.

L’ONU, les États-Unis et d’autres États occidentaux poussent les factions libyennes à organiser des élections présidentielles et législative, mais sans résultat.

Les Américains trainent des pieds

La Libye est l’un des rares pays de la région à disposer d’un organisme officiel de recouvrement des avoirs. Le Bureau libyen de recouvrement et de gestion des avoirs basé à Tripoli, connu sous le nom de LARMO, et créé en 2017 avec l’aide de l’ONU. 

Les tentatives précédentes de récupération des en raison des luttes de pouvoir entre les agences gouvernementales libyennes concurrentes. Mensli qui a pris la direction du LARMO en 2021, s’est déplacé à Washington pour rencontrer des membres du département d’Etat, du Federal Bureau of Investigation, du ministère de la Justice, de la Sécurité intérieure et de la Banque mondiale. Il espèrait leur coopération. notamment pour évoquer le cas de huit avions cargo C-130, payés par le régime de Kadhafi mais jamais livrés à la Libye en raison des relations détériorées entre les deux pays. L’US Air Force n’a pas immédiatement répondu.

Le bilan de la Libye en matière de récupération des avoirs de l’État est maigre. Une propriété de 12 millions de dollars appartenant au fils de Kadhafi, Saif al-Islam, a été récupérée à Londres en 2012. L’année dernière, un tribunal a également ordonné à la Banque centrale de Malte  à La Valette de restituer à la Libye environ 95 millions d’euros, soit environ 100 millions de dollars, déposés par un autre des fils du dictateur, Mutassim-Billah. Pour encourager la coopération occidentale, M. Mensli du LARMO affirme que les actifs récupérés pourraient être investis dans le pays hôte des capitaux disparus.

Le khadafiste qui règna entre Paris et Tripoli

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Le premier flic libyen interpellé à Paris avec 500000 euros https://mondafrique.com/limage-du-jour/le-premier-flic-de-libye-interpelle-a-paris-avec-500000-euros/ https://mondafrique.com/limage-du-jour/le-premier-flic-de-libye-interpelle-a-paris-avec-500000-euros/#comments Sat, 11 Mar 2023 09:59:55 +0000 https://mondafrique.com/?p=86922 Le ministre libyen de l’Intérieur, Imad al Trabelsi, a été arrêté à l’aéroport Charles De Gaulle à Paris et selon certaines sources, il transportait 500 000 euros en liquide. De l’argent pour les vacances, a expliqué son entourage. La nouvelle a immédiatement rebondi sur les réseaux sociaux libyens. Des sources à Tripoli nient qu’il disposait […]

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Le ministre libyen de l’Intérieur, Imad al Trabelsi, a été arrêté à l’aéroport Charles De Gaulle à Paris et selon certaines sources, il transportait 500 000 euros en liquide. De l’argent pour les vacances, a expliqué son entourage.

Dbeibah nomme Imad Trabelsi, chef d’une milice armée, ministre de l’Intérieur

La nouvelle a immédiatement rebondi sur les réseaux sociaux libyens. Des sources à Tripoli nient qu’il disposait d’un demi-million d’euros, mais confirment la détention momentanée, expliquant que le nom a été enregistré dans les systèmes d’alerte informatisés pour les liens avec le trafic illicite et la contrebande.La sécurité française, après l’avoir interrogé, a laissé partir Trabelsi, mais il semble que le ministre devra justifier la possession et l’origine de l’argent devant un juge. Le chiffre d’un demi-million a été divulgué sur la télévision par satellite d’Al Arabya. Le ministre s’était envolé pour Paris après la réunion des dirigeants du Conseil arabe de l’intérieur à Tunis

À la tète d’un groupe armé

Trabelsi était un chef de la milice de Zintan, à l’ouest de Tripoli. Le chef du gouvernement d’union nationale, Abdel Hamid al-Dbeibah, l’a nommé le 6 novembre 2022 ministre de l’Intérieur. Une “récompense” pour l’avoir sauvé des milices hostiles lors des affrontements à Tripoli un an auparavant. «Avant la révolte contre Kadhafi, il était chauffeur routier, en fait avec une petite camionnette. Il n’avait pas d’argent. Puis il est devenu chef des miliciens de Zintan et s’est enrichi », explique un  site italien.

La nouvelle causera un certain embarras en Italie. Le 21 février, Trabelsi était l’invité du Viminale pour la première réunion opérationnelle après la relance de la collaboration avec la Libye, après la visite du Premier ministre Giorgia Meloni à Tripoli. A Rome, avec le ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, “la question de la lutte contre le trafic de migrants a été abordée et un focus a été consacré à la coopération entre les polices italiennes et libyennes dans la lutte contre le crime organisé”.

 

La.

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L’UE s’en prend à Maksim Shugaley, l’agent de Poutine en Afrique https://mondafrique.com/international/maksim-shugaley-lagent-electoral-de-vladimir-poutine-en-afrique/ Sun, 26 Feb 2023 09:45:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=48050 Au début de l’année 2021, Maksim Shugaley, un efficace homme d’influence de Vladimr Poutine en Afrique,  se tourne vers la République Centrafricaine où le Président sortant Faustin-archange Touadéra vient d’être officiellement réélu avec 53,16% des voix dans un contexte de rébellion armée. Or l’Union Européenne vient de prendre des mesures contre les activités du groupe […]

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Au début de l’année 2021, Maksim Shugaley, un efficace homme d’influence de Vladimr Poutine en Afrique,  se tourne vers la République Centrafricaine où le Président sortant Faustin-archange Touadéra vient d’être officiellement réélu avec 53,16% des voix dans un contexte de rébellion armée. Or l’Union Européenne vient de prendre des mesures contre les activités du groupe Wagner (huit individus et sept entités)  en Afrique. Et l’agent russe Maksim Shugaley fait partie des personnes visées par ces sanctions. 

Maksim Shugaley, officiellement sociologue, est en fait un agent d’influence chevronné de 55 ans qui a démarré sa carrière à Saint Pétersbourg, lors d’élections locales en 2002. Ce barbouze sans états d’âme avalait des documents pour éviter qu’ils ne soient remis à un juge[1]. 

Le même est devenu aujourd’hui un de ces hommes de l’ombre qui, de Madagascar à la Libye puis à la Centrafrique, participe à la préparation des élections en cours afin de les orienter pour le compte de la Russie

Madagascar, premier banc d’essai

Maksim Shugaley a fait partie d’une équipe de stratèges politiques russes qui ont opéré en aidant à organiser les campagnes de plusieurs candidats à la présidentielle malgache des 7 novembre et 19 décembre 2018. La journaliste indépendante Gaelle Borgia a montré dans un reportage diffusé par la BBC[2] comment ces proches du Kremlin ont cherché à influencer les résultats du scrutin.

Maksim Shugaley qui se présentait alors comme un observateur neutre  a en fait rencontré avant les élections des membres des équipes de campagne de certains candidats à la présidence et leur a offert un financement[3]. La sécurité de ces stratèges politiques était alors assurée par des mercenaires du groupe Wagner, un puissant groupe de mercenaires qui interviennent pour le compte de Vladimir Poutune dans plusieurs États. Les actions de Shugaley et de ses amis sont sponsorisées par Yevgeny Prigozhin[4], financier officieux de cette société́ russe. Ce proche de Vladimir Poutine qui figure sur la liste des sanctions américaines à la suite de l’enquête sur les interférences russes dans l’ élection présidentielle de 2016. Prigozhin est notamment à la tête de l’Internet Research Agency[5]surnommée « l’usine à trolls », un outil d’influence et de propagande sur les réseaux sociaux.

La Libye, laboratoire de l’interventionnisme mondial 

En mars 2019, Maksim Shugaley se rend en Libye, officiellement avec un statut de « chercheur et d’expert » pour un « projet de recherche » lancé par une mystérieuse « Fondation pour la protection des valeurs nationales », une organisation basée à Moscou liée à Prigozhin. Le Président du Conseil Président d’Administration de cette fondation, Alexander Malkevich, est lui-même sous sanctions des Etats-Unis pour son rôle dans une opération d’influence présumée dirigée par Prigozhin.

La Libye est alors déchirée par un conflit dans lequel Moscou soutient le maréghal Khalifa Haftar contre le gouvernement d’union nationale reconnu par l’ONU et basé à Tripoli. En Mai 2019, Maksim Shugaley est arrêté avec son interprète à Tripoli[6] après s’être entretenu secrètement avec des personnalités politiques, dont Saïf al-Islam Kadhafi, le fils de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Ces rencontres ont attiré l’attention des services de renseignement libyens qui ont saisi des documents sur les ordinateurs portables indiquant l’interférence dans les élections libyennes.

La Républiqe de Komi, au Nord Est de la Russie

Un détour par la République de Komi (Russie) 

Durant sa détention, Evgeny Prigozhin a activement œuvré pour que Maksim Shugaley soit candidat du parti politique Rodina (« Mère patrie »)[7] aux élections parlementaires régionales de la République de Komi en Septembre 2020. Le spin doctor Igor Osadchy (en charge des projets politiques stratégiques à l’étranger et notamment en Afrique à l’Internet Research Agency) a d’ailleurs directement supervisé la campagne de Maksim Shugaley. Les prigozhintsy (proches de Prigozhin) ont créé un site internet[8] retraçant et glorifiant le parcours de Shugaley tandis que la campagne de terrain était financée par Prigozhin lui-même. 

La société Concord Management and Consulting[9], étroitement liée à Evgeny Prigozhin a déclaré la page du réseau social russe VKontakte[10] que Prigozhin « soutient chaleureusement Shugaley, un patriote qui contrairement aux libéraux pro-occidentaux, sait endurer les épreuves et faire face aux difficultés. » Lorsque Maksim Shugaley est libéré le 10 Décembre 2020 par les autorités libyennes après de longues tractations avec la Russie, Concord publie un autre communiqué sur le même réseau Vkontakte[11] annonçant qu’elle soutiendra Shugaley à hauteur de 18 millions de roubles (environ 200.000€) comme compensation pour les mois de détention effectués.

La Centrafrique, nouvelle terre d’élection

Au début de l’année 2021, Maksim Shugaley se tourne vers la République Centrafricaine où le Président sortant Faustin-archange Touadéra vient d’être officiellement réélu avec 53,16% des voix dans un contexte de rébellion armée et ce alors que l’opposition conteste les résultats de cette élection. Le 9 Février 2021, Maksim Shugaley interpelle publiquement dans une lettre ouverte le chercheur français du Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po’, Roland Marshal.

Le 25 Février 2021, Maksim Shugaley supervise une étude sociologique au nom la « Fondation russe pour la défense des valeurs nationales ». Il diffuse les résultats de cette étude dans une conférence de presse[12] relayée par la télévision locale TVCA (Télévision Centrafricaine) le 10 Mars 2021. Selon les résultats de cette enquête sociologique[13] à la gloire du Président centrafricains, « plus de 98% des personnes interrogées expriment leur soutien au chef de l’Etat Faustin-Archange Touadéra, le considérant comme un dirigeant stable. De l’avis du peuple, il a changé le cours politique, déplaçant l’accent des conflits militaires vers le dialogue. » Les résultats de ce travail de propagande, (qui ne manquent pas d’égratigner François Bozizé qui a pris la tête de la coalition rebelle Coalition des Patriotes pour le Changement) sont affichés sur de grands panneaux publicitaires dans les grandes artères de la capitale centrafricaine ainsi que relayés sur internet[14].

Décrivant l’action russe comme salvatrice pour la RCA, Maksim Shugaley se fait alors le chantre du peuple centrafricain victime d’un complot de grandes puissances occidentales. Le 16 mars 2021, suite une réunion au Conseil de sécurité de l’ONU, Maksim Shugaley critique[15] ainsi non seulement le fait que la RCA ait été privé de son droit de vote à l’Assemblée générale des Nations unies en raison d’un arriéré de 30.000$ mais fustige aussi l’augmentation du contingent de la Minusca incapable selon lui de ramener la paix au lieu de l’octroi du droit pour la RCA d’utiliser des hélicoptères de combats.

Les actions de Maksim Shugaley en Afrique et de la Fondation russe pour la défense des valeurs nationales sont financée par Yevgeny Prigozhin[16] et coordonnées par les stratèges politiques Yaroslav Ignatovsky et Igor Osadchy depuis l’Internet Research Agency. Maksim Shugaley ne manque d’ailleurs pas de prendre publiquement la défense de Prigozhin sur sa page Facebook[17]. La campagne russe déployée en Afrique[18] s’appuie notamment sur ce type de consultants politiques pour mener des opérations de communication politique ciblées. Des recherches menées par des spécialistes de l’Université de Stanford[19] ont aussi mis en évidence des opérations de désinformation d’opinion sur les médias sociaux.

À l’instar de la campagne de Donald Trump

Ces opérations de communication en Afrique utilisent des tactiques similaires à ces déployées lors des élections américaines de 2016: partage répété de récits russes sur les plateformes en ligne, appropriation d’enjeux sociaux et culturels locaux, utilisation de voix locales,  création artificielle de dclivages politiques, amplification des complots et finacement d’organisations non gouvernementales partenaires qui relaient cette communication.

Sources / liens :

  1. https://www.nytimes.com/2020/06/18/world/middleeast/russia-libya-maksim-Shugalei.html
  2. https://youtu.be/Qwa7vk3DA8w
  3. https://www.proekt.media/en/article/evgeny-prigozhin-africa/
  4. https://www.bbc.com/afrique/monde-50292018
  5. https://fr.wikipedia.org/wiki/Internet_Research_Agency
  6. https://ria.ru/20200518/1571608263.html
  7. https://meduza.io/amp/en/feature/2020/09/04/prigozhin-s-patriot?fbclid=IwAR16dNR4YSrEk1okJ2XUBpKGxQq1k8h57gjebfkbq87AV0AD6g758cNIqGE
  8. http://shugaley.ru/
  9. https://m.vk.com/wall-177427428_368
  10. https://www.facebook.com/tvca.centrafrique/videos/261302955499570
  11. https://fznc.world/wp-content/uploads/2021/03/czar-opros_mart-fr-05.03.pdf
  12. https://fznc.world/afrikanskij-klub/czar-dejstviya-russkih-pomogli-vosstanovit-mir/
  13. https://www.facebook.com/shugaleyma/posts/4306123729416336
  14. https://en.wikipedia.org/wiki/Yevgeny_Prigozhin
  15. https://www.facebook.com/shugaleyma/posts/4268140166548026
  16. https://www.kommersant.ru/doc/3607961
  17. https://cyber.fsi.stanford.edu/io/news/prigozhin-africa

 

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La Tunisie sous perfusion de l’aide alimentaire libyenne https://mondafrique.com/international/la-tunisie-sous-perfusion-de-laide-alimentaire-libyenne/ Sun, 22 Jan 2023 08:43:28 +0000 https://mondafrique.com/?p=83933 La Libye a fourni gratuitement sucre, riz, semoule, huile à son voisin gangrené par les pénuries. Une humiliation. Un ultime avertissement avant la faillite du pays par laquelle le président tunisien, Kaïs Saied, semble dépassé, sans prise réelle sur cette catastrophe annoncée  Ce pourrait être l’image du jour en Afrique du nord. Un convoi de […]

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La Libye a fourni gratuitement sucre, riz, semoule, huile à son voisin gangrené par les pénuries. Une humiliation. Un ultime avertissement avant la faillite du pays par laquelle le président tunisien, Kaïs Saied, semble dépassé, sans prise réelle sur cette catastrophe annoncée

 Ce pourrait être l’image du jour en Afrique du nord. Un convoi de cent-soixante-dix camions, impeccablement dressés, franchissant le poste frontière de Ras Jedir entre la Tunisie et la Libye. La colonne rugissante apporte de l’aide alimentaire de première nécessité : semoule, riz, huile, sucre… Un geste du gouvernement de Tripoli, celui d’Abdelhamid Dbeiba, au pays frère dans la tourmente.

Plusieurs grilles de lecture

 « On en est là » peut-on entendre. « Là » ? Recevoir des colis d’aides alimentaires comme un pays du tiers monde. L’héritage de quinze années de lente dégringolade.

Dans les tumultes de la crise des subprimes de 2008, la Tunisie trinque une première fois. Le général Ben Ali qui gouverne depuis 1987 est renversé par la population. Les pouvoirs qui se succèderont, du parti islamiste Ennahdha à la Nidaa Tounes du vétéran Béji Caïd Esssebsi (BCE), agissent peu sur l’économie. Ennemis idéologiques mais partenaires gouvernementaux, on s’arrange dans les arrière-salles.

En 2013, le leader islamiste Rached Ghannouchi et BCE se réunissent à l’hôtel Raphael. Dans ce palace, après trois heures de discussions (« ça a tonné » fanfaronnait Caîd Essebsi). En meeting, il dit que la Tunisie doit choisir entre lui et le Moyen-Âge (les islamistes). En coulisses, il contractait un pacte de gouvernement avec eux.

Quand les Tunisiens pensaient progrès, éducation, emplois, ce petit monde tunisois s’émerveillait, multipliait les palabres,  inventait la politique politicienne, ouvrait des dossiers pour éliminer un adversaire politique.  Fadel Abdelkefi, ministre de l’économie en 2017, en fit les frais.

La corruption prospère.

Sous la dictature, elle était centralisée, dirigée depuis le Palais de Carthage au profit des clans présidentiels.. Depuis, elle s’est démocratisée. Kaïs Saïed est élu sur sa dégaine d’homme intègre, battant campagne pour dix mille dinars, promettant de pourchasser les « spéculateurs », les « corrompus », d’imposer la « pureté », le tout « au nom du peuple ».

Trois ans après son élection, l’échec est cinglant. Miné par l’économie de rente, la Tunisie des affaires et de l’argent appartient à quelques familles. Ils sont actionnaires des banques privées, se partagent les marchés, empêchent toute croissance significative, ferment toute ouverture à la jeunesse qui n’est pas issue du couffin doré. Pour lutter contre la « clique de la rente », Saïed pourrait utiliser les décret-loi (son arme absolue qu’aucun tribunal ne peut remettre en question) pour démanteler tous les textes de lois qui étayent la corruption et la rente. Le chantier n’a pas été évoqué, pas même un mémo.

Résultat, dans la nuit du 17 au 18 janvier 2023, cent-soixante-dix camions libyens ont quitté Tripoli pour la Tunisie, gorgé de vivres pour une Tunisie sous pénuries.  

La « Révolution libyenne »: une perte sèche

La révolution libyenne, dans la foulée de l’originelle tunisienne, aura divisé le pays en deux entités. L’ouest, Tripoli, que gouverne Dbeiba (soutenu par la Turquie) et l’est, Tobrouk, avec l’étrange attelage d’Aguilah Saleh et du maréchal Haftar (soutenus par les Emirats, l’Égypte, la France par intermittence).

Pour la Tunisie, ce sont deux milliards par an qui disparaissent avec cette guerre civile tâchée de terrorisme façon Daech. Des centaines de milliers de Tunisiens travaillaient sur les chantiers d’une Libye riche par son sous-sol gorgé d’hydrocarbures. Le coût financier pour la jeune démocratie fut terrible. Entre les attentats de 2015 (Bardo, Sousse, Tunis) qui ruinèrent l’industrie du tourisme et l’incendie libyen, l’économie plongea.

En ce début d’année, on grogne partout. Les revendications des Tunisiens s’affichent secteur par secteur. L’État ne tient plus parole, négocie des échéanciers pour reporter des dépenses. Les européens lâchent des aides, des prêts au coup par coup pour assurer le quotidien des Tunisiens. Toutes les factures de céréales des prochains mois ont été réglées grâce à la Banque européenne. Sur le marché du blé, les cargos qui arrivent en Tunisie sont payés par l’UE.

FMI or not FMI

L’ultime espoir réside dans un plan FMI d’un montant d’un milliard neuf cents millions sur quatre ans. La signature du FMI permettrait à Tunis d’emprunter sur les marchés financiers sans passer par des taux d’intérêts à deux chiffres. Le projet d’accord, hélas, a été retiré de l’agenda de l’institution financière, le dossier Tunisien n’étant pas « complet ».

Alors que la neige tombe sur une partie du pays, que la pauvreté touche plus de vingt pour cent, l’inflation a pulvérisé la barre des dix pour cent, l’alimentaire de quatorze pour cent. Le convoi libyen, les céréales payées par les européens, sont autant d’alertes rouges sur l’état réel du pays.

Face aux périls, Kaïs Saïed a précisé aux décideurs réunis à Davos que le bien être social compte plus que la machinerie financière. Un discours qui embaume le patchouli tiers-mondiste des années 60/70. 0 rebours des inquiétudes tunisiennes.

Le volcan de 2011 serait-il sur le point de se réveiller ?

« L’algérianisation » de la Tunisie

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Libye, le faucon le plus cher du monde sur Tik Tok https://mondafrique.com/limage-du-jour/libye-le-faucon-le-plus-cher-du-monde-sur-tik-tok/ Sun, 30 Oct 2022 06:41:41 +0000 https://mondafrique.com/?p=80039 La Libye qui sombre dans une crise politique et humanitaire sans fin (voir l’article ci dessous) a connu cette semaine sur les réseaux sociaux la vente aux enchères du faucon le plus cher au monde….acheté par un partisan du maréchal Haftar. C’est l’équivalent d’un million de dollars en dinars libyens qui ont été payés pour […]

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La Libye qui sombre dans une crise politique et humanitaire sans fin (voir l’article ci dessous) a connu cette semaine sur les réseaux sociaux la vente aux enchères du faucon le plus cher au monde….acheté par un partisan du maréchal Haftar.

C’est l’équivalent d’un million de dollars en dinars libyens qui ont été payés pour l’emporter. Il s’agit d’une femelle faucon, d’une race rare et pure appelée shaheen. Une sous-espèce de la famille des faucons pèlerins, très appréciée par les amateurs de fauconnerie

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L’acheteur, un partisan d’Haftar

L’enchère a eu lieu sur les réseaux sociaux, précisément sur TikTok. Pendant des heures, les amateurs ont été suspendus à leurs téléphones portables. L’enchère a connu une très grande affluence et la concurrence était rude.

Finalement, c’est un homme d’affaires à la réputation douteuse, un proche du maréchal Khalifa Haftar, qui l’a remporté.

Le financement libyen des gardes-côtes italiens contesté

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