Guinée - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/guinee/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Wed, 03 Jul 2024 07:08:51 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg Guinée - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/guinee/ 32 32 Musiques d’Afrique (4/4), Bembeya Jazz, les voix de Sékou Touré https://mondafrique.com/loisirs-culture/series-dete-guinee-bembeya-jazz-and-co-les-voix-de-sekou-toure-630/ Wed, 03 Jul 2024 05:30:34 +0000 http://www.mondafrique.info/?p=1317 Premier pays francophone d’Afrique subsaharienne à célébrer son indépendance en 1958, la Guinée fait figure de modèle sur le plan musical grâce à la politique culturelle aussi idéologique que volontariste souhaitée par le président Sékou Touré qui décide d’amorcer une révolution culturelle pour donner à la jeune Nation une identité culturelle forte et moderne. « Doni […]

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Premier pays francophone d’Afrique subsaharienne à célébrer son indépendance en 1958, la Guinée fait figure de modèle sur le plan musical grâce à la politique culturelle aussi idéologique que volontariste souhaitée par le président Sékou Touré qui décide d’amorcer une révolution culturelle pour donner à la jeune Nation une identité culturelle forte et moderne.

« Doni Doni » du mythique groupe « Bembeya Jazz » de Guinée

Un contexte particulier qui a permis de révéler de nombreux orchestres « fonctionnarisés » car en musique comme en politique, l’indépendance s’apparente à une rupture totale et brutale : de la période coloniale, il ne doit rien subsister. Quelques mois à peine après la naissance du jeune Etat, un décret ordonne la dissolution de tous les orchestres privés en activité. La manière forte ! Puis chacune des 33 préfectures se voit dotée d’un théâtre, d’un ensemble folklorique, d’un ballet de danse traditionnelle et d’un orchestre.
Dans la foulée, le 15 janvier 1959, une formation dotée d’un statut national est officiellement créée : le Syli orchestre national, qui rassemble de façon artificielle les meilleurs instrumentistes du pays, répond à la volonté du gouvernement de s’appuyer sur la culture tant pour fédérer la population sur le plan intérieur que pour exister sur la scène internationale. La troupe effectue même des tournées, enregistre des albums, mais Sékou Touré tient à ce que l’image de son pays dépasse la seule dimension folklorique.

Pour faire face au gonflement des effectifs du Syli Orchestre National qui survient assez vite, l’entité est scindée en deux : l’Orchestre de la Paillote (futur Kélétigui et ses Tambourinis) et l’Orchestre du Jardin de Guinée (futur Balla et ses Balladins) prennent la relève et deviennent vite incontournables sur la scène musicale guinéenne.

Naissance du Bembeya Jazz

L’orchestre féminin de la gendarmerie, renommé ensuite les Amazones de Guinée, et l’orchestre de la garde républicaine, connu plus tard sous l’appellation Super Boiro Band, prétendent aussi aux premiers rôles, mais c’est l’orchestre de Beyla qui va faire figure de véritable référence.

C’est dans cette optique que le Bembeya Jazz National est créé. Bénéficiant du soutien de Leo Sarkinistan, un américain d’origine arménienne, il enregistre en 1962 son premier disque.  En 1966 après un voyage à Cuba en pleine guerre froide où le groupe se produit devant Fidel Castro, il obtient le titre d’orchestre national. Rebaptisé plus tard Bembeya Jazz, il prend naissance dans une bourgade en pleine forêt tropicale (le groupe tire son nom de la rivière qui traverse Beyla).

Selon la légende, cette fameuse rivière inondait une partie de la ville en débordant de son lit et du bas fond, en saison sèche et elle pouvait également tarir en août, en pleine saison de pluies. Plus mystérieux encore il y avait une minuscule forêt tout près d’elle, de laquelle  provenaient des sons, généralement dans la nuit du jeudi au vendredi. Un mythe confirmé par certains sages de la localité. Le groupe s’impose dès 1961. L’originalité du groupe, c’est son savoir faire caractérisé par un mélange de musique mandingue : des mélodies de griots retranscrites par des guitares électroniques avec des rythmes inspirés par la Rumba zaïroise et la musique cubaine.

Très vite, le Bembeya Jazz se hisse au sommet des hits parades guinéens et africains dans les années 1960 et 1970. Se  titres feront danser tout le continent africain et même au-delà. Ce  succès, il le doit à Aboubacar Demba Camara, poète et surtout le chanteur soliste du célèbre orchestre.

Succès qui encourage les autorités de Conakry à monter un studio dans les locaux de la radio nationale La Voix de la Révolution afin d’y enregistrer les orchestres dont les disques seront publiés sur le label d’Etat Syliphone.

L’emprise Sékou Touré…

Une étape supplémentaire est ainsi franchie qui accentue l’emprise du politique sur le culturel, laquelle se reflète dans l’attitude de certaines formations. Par conviction, par opportunisme, ou encore un peu des deux à la fois, la tentation est parfois grande de se transformer en outil de propagande du régime et de s’en assurer du même coup les faveurs. 

Le Horoya Band, formé à Kankan en 1964 et très populaire à partir de la fin de la décennie, trouve un créneau porteur avec la chanson Alphabétisation. Comme on peut le lire sur la pochette du 33 tours Trio fédéral de pointe, il s’agit d’un « chant dédié au mouvement national d’alphabétisation lancé par le gouvernement guinéen ». Tout un programme… En cette période de fort affrontement idéologique à l’échelle planétaire, cet interventionnisme politico-culturel conforte l’image du président Sékou Touré, homme d’engagement et figure de la décolonisation en Afrique.

Renaissance et déclin 

Le Bembeya Jazz, figure de proue du régime, essuie un coup dur en 1973 au décès du chanteur Demba Camara en 1973 dans un accident de voiture.

Puis à la mort d’Ahmed Sekou Touré en 1984, il connaitra beaucoup de difficultés pour se relever. Certains membres décident alors d’évoluer en solo ; c’est le cas de Sekouba Bambino. Le Bembaya Jazz était composé des personnes originaires de toutes les régions de la Guinée, ainsi que quelques uns venus des pays de la région ouest-africaine. Après des changements dans la composition du groupe, le Bembeya Jazz a reprend une activité à la fin des années 1990.

En 1999, le  Bembeya Jazz est choisi par le gouvernement guinéen, à l’occasion  de la commémoration du centenaire de la mort d’Almamy Samory Touré, un des héros de la résistance à la pénétration coloniale à la fin du XIXème siècle. À cette occasion, il sera gratifié Meilleur orchestre moderne du siècle.  En 2003, le groupe est nominé pour les World Music Awards de la BBC. Il reçoit, en avril 2011, le prix du meilleur orchestre africain des 50 dernières années lors de la 8e édition du festival des Tamani d’Or à Bamako, au Mali.

Aujourd’hui, il ne reste du groupe que (presque) le nom ; parmi ses  rares membres qui ne sont pas encore morts, ils sont vieillis et la plupart malades. Et la nouvelle génération n’a pas pris la relève.

A écouter / voir 

;– Discographie

•   1968 : Bembeya Jazz

•   1993 : Bembeye Jazz Live – 10 Ans de Success

•   2002 : Bembeya

•   2006 : African nights

•   2007 : The Syliphone years. Hits and rare recordingo

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Guinée : un journaliste interpellé pendant un reportage sur Sekou Touré https://mondafrique.com/international/guinee-un-journaliste-arrete-pendant-un-reportage-sur-sekou-toure/ Mon, 01 Jul 2024 10:33:35 +0000 https://mondafrique.com/?p=114374 Un journaliste de France 24 a été arrêté dimanche en Guinée, avant d’être libéré, à l’occasion d’un reportage sur les exactions du régime de Sekou Touré, a appris Mondafrique auprès de l’Association des Victimes du Camp Boiro (AVCB). Simon Désiré Aimé Martin, pourtant accrédité, a été interpellé avec  Ahmadou Tounkara, le chargé de communication de […]

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Un journaliste de France 24 a été arrêté dimanche en Guinée, avant d’être libéré, à l’occasion d’un reportage sur les exactions du régime de Sekou Touré, a appris Mondafrique auprès de l’Association des Victimes du Camp Boiro (AVCB).

Simon Désiré Aimé Martin, pourtant accrédité, a été interpellé avec  Ahmadou Tounkara, le chargé de communication de l’AVCB alors qu’ils se trouvaient au pont du 8 novembre, à Conakry, où ont été pendues, le 25 janvier 1971, quatre hautes personnalités guinéennes. Les deux hommes venaient de visiter le charnier de Nongo, où l’on estime que 90 opposants du premier Président guinéen ont été exécutés le même jour de janvier 1971, au pic de la violence politique du régime. 

Selon Amnesty International, 50 000 personnes au total auraient péri au camp Boiro, exécutées ou des suites de tortures et de privation d’eau et de nourriture. L’AVCB, elle, a identifié 2500 victimes. 

Les familles réunies au sein de l’AVCB ne parviennent pas à faire progresser leurs revendications mémorielles, malgré les promesses des régimes successifs. L’association demande l’ouverture des fosses communes en vue de pouvoir procéder à des inhumations. Elle a également tout récemment contesté en justice la décision de baptiser l’aéroport international de Conakry du nom du premier Président guinéen.  

Faire face au passé douloureux – ce que la transition militaire a entrepris à travers le procès fleuve du massacre du stade du 28 septembre 2009 – est une nécessité pour réconcilier le pays, plaide l’AVCB. Mais l’actuel homme fort de la Guinée, Mamadi Doumbouya, né en 1980, semble pourtant plutôt tenté de réhabiliter son prédécesseur contesté, qui a dirigé le pays de 1958 à sa mort en 1984. S’inscrivant dans la geste héroïque de Samory Touré, Sékou Touré fut une figure éminente des luttes anticoloniales en Afrique de l’Ouest avant de gouverner dans un climat de complot permanent et au prix d’une répression très dure contre les ennemis supposés du régime. A sa mort, il laisse un pays ruiné et terrifié. 

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Guinée Conakry : Moussa Dadis repris après sa cavale https://mondafrique.com/confidentiels/guinee-conakry-moussa-dadis-sest-fait-la-belle/ Sat, 04 Nov 2023 11:03:23 +0000 https://mondafrique.com/?p=99458 C’est aux environs de 5h00, ce samedi matin, que des hommes en armes ont réussi à exfiltrer plusieurs prisonniers de la prison la plus grande et plus sécurisée de Guinée, dont Moussa Dadis Camara qui a été repris à la fin d ela journée. Parmi les détenus ainsi évadés, l’ex-capitaine Moussa Dadis Camara, qui fut […]

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C’est aux environs de 5h00, ce samedi matin, que des hommes en armes ont réussi à exfiltrer plusieurs prisonniers de la prison la plus grande et plus sécurisée de Guinée, dont Moussa Dadis Camara qui a été repris à la fin d ela journée.

Parmi les détenus ainsi évadés, l’ex-capitaine Moussa Dadis Camara, qui fut chef de la junte s’étant emparé du pouvoir à la veille de noël 2008, aussitôt après le décès du président Lansana Conté. Dadis Camara est considéré comme le cerveau du massacre du 28 septembre de 2009, au stade de Conakry, où 157 civils avaient été tués par les tirs à balles réelles de l’armée guinéenne.

Les échanges de tirs, ce matin, entre les assaillants et les gardiens de prison assistés de quelques militaires ont été entendus durant une trentaine de minutes aux abords de la prison de Kaloum, centre administratif du pays.

 

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« L’internationale » naissante des patrons des juntes militaires africaines https://mondafrique.com/limage-du-jour/linternationale-des-patrons-des-juntes-militaires-africaines/ Fri, 04 Nov 2022 14:16:30 +0000 https://mondafrique.com/?p=80405 Le mardi 3 novembre, le nouveau putschiste du Burkina Faso, IbrahimTraoré a rencontré son homologue malien Assimi Goïta à Bamako. «  Cette visite de quelques heures seulement avait pour principal but de de renouer la coopération militaire entre les deux Etats, cette dernièreayant été mise à mal par le départ du Mali de la force […]

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Le mardi 3 novembre, le nouveau putschiste du Burkina Faso, Ibrahim
Traoré a rencontré son homologue malien Assimi Goïta à Bamako. « 

Cette visite de quelques heures seulement avait pour principal but de de renouer la coopération militaire entre les deux Etats, cette dernière
ayant été mise à mal par le départ du Mali de la force conjointe du G5 Sahel. Mais dès l’annonce de ce déplacement des suspicions sont nées dans la presse et sur les réseaux.  Ne s’agissait-il pas d’organiser l’arrivée de la milice russe Wagner au pays de Thomas Sankara ?

Les Burkinabè ont beau s’époumoner pour dire, à l’instar de leur Premierministre que la coopération, avec la Russie est ancienne et qu’il n’est pas question de faire venir les « musiciens » la crainte des partenaires de voir ce pays tomber sous l’emprise de Moscou subsiste.

Les avertissements américains

Les Etats Unis ont dépêché, Victoria Nuland, sous-secrétaire d’Etat aux affaires politiques, pour s’en assurer. Cette dernière est une politicienne sophistiquée  néoconservatrice, elle est la principale artisane du changement de régime à Kiev en 2014 où elle distribuait des petits pains aux insurgés ! Elle est allée à Ouagadougou en personne pour s’assurer que la nouvelle junte ne rejoindrait pas le « camp du mal ». Après avoir prévenu Ibrahim Traoré de tous les risques qu’il encourait s’il faisait le mauvais choix, elle est partie rassurée en laissant entendre que le Burkina Faso n’avait pas l’intention de recourir à Wagner et qu’il comptait sur ses propres forces.

Tous les Etats du G5 Sahel traversent la pire période de leur histoire, tant sur les plans sécuritaires qu’humanitaires, la situation n’a jamais
été aussi volatile et dangereuse, il semble pourtant que la seule préoccupation des partenaires soit la main du Kremlin dans le béret des
putschistes…

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Plaidoyer en faveur de l’ancien Président guinéen Alpha Condé https://mondafrique.com/libre-opinion/plaidoyer-en-faveur-de-lancien-president-guineen-alpha-conde/ Tue, 13 Sep 2022 05:58:17 +0000 https://mondafrique.com/?p=75127  » On peut allonger à souhait la liste des Présidents africains qui se font humilier dans leur chute par les nouveaux maîtres, de ‘’petits diables’’, toujours drapés de la toge blanche de Colombe », explique  Aboubakr Guilavogui, qui, en prenant le contre pied de l’opinion publique africaine, prend avec panache la défense de l’ancien chef d’état […]

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 » On peut allonger à souhait la liste des Présidents africains qui se font humilier dans leur chute par les nouveaux maîtres, de ‘’petits diables’’, toujours drapés de la toge blanche de Colombe », explique  Aboubakr Guilavogui, qui, en prenant le contre pied de l’opinion publique africaine, prend avec panache la défense de l’ancien chef d’état guinéen Alpha Condé

Il y a un an où presque cela déjà que le Président Alpha Condé se réveillait groggy au milieu de putschistes. Chemise mal boutonnée, sous-vêtement blanc qui déborde, pantalon jean et surtout mine déconfite. Au jeune soldat qui lui demande : ‘’excellence, est-ce qu’on a touché à un seul de vos cheveux ?’’, Alpha Condé répond par un regard entre mépris et impuissance. L’image est violente. Elle a fait le tour du monde. En même temps que celles le montrant dans une 4X4 traversant la ville sous les injures et huées des populations de quartiers populaires de Conakry. Ces images rappellent, à bien des égards, une autre vidéo d’Abidjan, postée sur la Toile, le lundi 11 avril 2011.

Les forces fidèles à l’actuel président Alassane Dramane Ouattara, aidées par la Licorne et l’Onuci, s’emparent du Palais, délogent le couple présidentiel. Mais elles n’oublient surtout pas de filmer la scène outrageante et de la poster sur Internet. Ces images sont toujours là, comme si elles avaient été prises, hier, alors que Laurent Gbagbo, à l’époque, ‘’diable aux mille cornes’’, a été acquitté, le 30 mars 2021, de toutes les charges retenues contre lui par la Cour pénale internationale (CPI). 10 ans après, le voilà comme un sou neuf. L’accusation était pourtant lourde : crimes de guerre et de crimes contre l’humanité durant la crise postélectorale de 2010-2011 qui avait fait plus de 3 000 morts.

Comment oublier les dernières heures du Colonel Kadafi, abattu après lynchage, à Misrata, jeté sur un vieux matelas, torse nu, couvert de balafres et d’ecchymoses, entouré de son fils Moatassem et d’Abou Bakr, son chef de la sécurité, tous deux encore plus mutilés. Les images avaient été prises par des portables sortis des treillis des combattants. La suite est connue, la Libye a aujourd’hui encore, du mal à marcher sur ses deux jambes ; alors que les excroissances de cette crise créée par les Occidentaux sont visibles jusqu’à nos frontières.

Il serait intéressant de comparer le traitement administré aux présidents africains ‘’déviants’’ à celui réservé à quelqu’un comme Donald Trump par exemple.

Après avoir inspiré le siège du symbole de la démocratie américaine, le Capitole, créé un traumatisme national et indirectement donc responsable de la mort d’Américains dans l’enceinte même de ce ‘’sanctuaire’’, Donald Trump est encore libre de ses mouvements et de sa parole. Au point d’ailleurs qu’il s’invite aujourd’hui dans le débat sur le retrait précipité des forces américaines d’Afghanistan et pousse la galanterie jusqu’à traiter son successeur d’incompétent. Les Etats-Unis et d’une manière générale, les pays occidentaux protègent bien leurs anciens chefs d’Etat, même lorsqu’ils ont commis les pires crimes dans l’exercice de leurs fonctions. On peut bien sûr poser le débat sur la justice et les comptes qu’il faut rendre, lorsqu’on assure la magistrature suprême, mais cette réflexion devrait-elle pour autant occulter la stabilité, lorsque des concessions réfléchies permettent d’assurer une certaine pérennité de l’Etat. L’humiliation crée toujours des rancœurs qui prennent du temps à se cicatriser. Au finish, elle crée plus de dégâts qu’elle n’en règle et entretient un désir de vengeance au prix fort.   

Et pour le cas de la Guinée, il serait tout à fait puéril de penser qu’Alpha Condé est le concentré de tous les maux de ce pays. Il suffit de faire un bond en arrière sur 11 ans, pour voir, très clairement que la situation de ce pays, était beaucoup plus anarchique qu’elle ne l’est aujourd’hui. Les mémoires s’effilochent sans doute très vite et on en oublie que Dadis Camara a existé. Qu’il s’était autoproclamé Président du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), après la mort de Lansana Conté, le 24 décembre 2008. Présenté comme le messie durant les premiers mois, il se révélera comme un des plus grands guignols de l’histoire politique de l’Afrique qui ne quittera le pouvoir qu’après avoir échappé à la mort. Blessé, il se soignera au Maroc avant de s’exiler au Burkina Faso. Attention donc !  

L’histoire de la Guinée est un film de fragilités dont la genèse remonte sans doute aux choix idéologiques et politiques de Sékou Touré.

Si les équilibres en Guinée sont très fragiles, cela découle sans doute de multiples agressions que le jeune Etat a eu à subir, depuis le début des années 60. Sékou Touré a pu dire au Général De Gaulle que la Guinée voulait, non seulement, l’indépendance immédiatement, dès 1958, mais aussi, que son peuple préférait la liberté à l’opulence. Pour le paraphraser ‘’Nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage’’. De Gaulle de répondre : ‘’l’indépendance est à la disposition de la Guinée, la métropole en tirera, bien sûr, des conséquences’’. Sans doute le ‘’syndicaliste’’ Sékou Touré aurait pu négocier un virage plus lucide, qui aurait donné un autre visage à la Guinée. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis. Mais, les intérêts des pays du Nord et de la Chine restent tenaces.

Le bon fil d’Ariane pour lire ce qui se passe en Guinée n’est assurément pas le tissu de faits divers qu’on nous sert à longueur de journée sur les raisons de la chute de Condé. Il a bien sûr commis des erreurs. Sans doute aurait-il pu se passer d’un troisième mandat, comme le lui ont conseillé ses fidèles amis. Il aurait aussi pu se passer d’un certain discours à la lisière de l’ethnicisme qu’il a pu tenir, sans doute par opportunisme politique. On peut raisonnablement lui reprocher tout cela. Fustiger aussi ses excès de langage, fruit, à notre avis, de la perte de lucidité liée à son âge. Mais il est loin d’être le Diable qu’on décrit. Les officines de la manipulation sont à l’œuvre…  

Car si le  pays de Sékou Touré intéresse tant, c’est qu’il est devenu aussi le terrain d’une lutte des puissances étrangères pour le contrôle de son sous-sol insolemment riche. Signe que les enjeux dépassent la personne d’Alpha Condé, le théâtre de la lutte féroce qui se mène sur le théâtre du  Sud-est guinéen, sur les hauteurs de la chaine de colline de Simandou qui s’étale sur 110 kilomètres dans les régions de Nzérékoré et Kankan où l’on retrouve le plus important gisement de minerai de fer au monde (2,4 milliards de tonnes selon les estimations des spécialistes). On sait que le puissant groupe BSRG de l’homme d’affaires franco-israélien Beny Steinmetz a été évincé du projet d’exploitation de ce gisement au profit des Chinois prêts à casser la tirelire pour désenclaver la zone avec plus de 600 km de voie ferrée. La Chine qui a un fort besoin de fer, dépend aujourd’hui totalement de l’Australie. Les Occidentaux sont donc fortement intéressés, du fait des intérêts géostratégiques liés.   

On peut citer un autre ‘’mortel’’ minerai, dont la Guinée est le premier exportateur mondial. Il s’agit de la bauxite, un minerai d’aluminium.

En 2020, 82,4 millions de tonnes de bauxite ont été exportées, selon le quotidien économique américain, Wall Street journal, qui indiquait en même temps un affolement de la bourse, suite au coup d’Etat en Guinée. Le puissant groupe minier russe Rusal exploite Friguia, y assurant une production annuelle de 2100 tonnes et gardant aussi une main de fer sur le célèbre complexe Dian-Dian, le plus grand gisement de bauxite au monde. 

Or, diamant, manganèse, zinc, cobalt, nickel, uranium etc, le sous-sol guinéen est d’une insolente richesse. Et il serait bien puéril de ne lire les évènements qui se passent dans ce si beau pays, sous le simple prisme de la violation de la loi fondamentale et des libertés des Guinéens. Qui pour encore croire au Père Noël ?

Que Dieu éclaire et guide les pas de chacun d’entre nous et répande sa grâce et sa miséricorde sur notre pays par ces temps d’incertitudes et d’angoisse traversées. 

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Procès Steinmetz (volet III), des couches -culottes aux mines de fer ! https://mondafrique.com/economie/proces-beny-steinmetz-3eme-volet-des-couches-culottes-aux-mines-de-fer/ Wed, 31 Aug 2022 23:03:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=73955 Beny Steinmetz, millairdaire franco israélien, est soupçonné d’avoir voulu mettre la main sur la plus grosse réserve mondiale de fer en Guinée. Hélas pour lui, l’ex président Alpha Condé, parvenu au pouvoir en 2910, avait dénoncé l’accord passé par son prédécesseur, le général Lansana Conté. D’où le procès en appel qui a lieu depuis lundi […]

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Beny Steinmetz, millairdaire franco israélien, est soupçonné d’avoir voulu mettre la main sur la plus grosse réserve mondiale de fer en Guinée. Hélas pour lui, l’ex président Alpha Condé, parvenu au pouvoir en 2910, avait dénoncé l’accord passé par son prédécesseur, le général Lansana Conté. D’où le procès en appel qui a lieu depuis lundi à Genève, alors que l’homme d’affaires avait été précédemment condamné à cinq ans de prison en première instance.

L’homme d’affaires Frédéric Cilins, 59 ans, co-accusé, est le maillon faible de l’accusation dans ce dossier de corruption. Mis sur le gril pendant une journée au palais de justice de Genève, l’apporteur d’affaires n’a (presque) rien lâché. A aucun moment il n’a chargé le milliardaire franco-israélien Beny Steinmetz.

  Par Ian Hamel, à Genève

En 2010, pour la première fois de son histoire, la Guinée élit démocratiquement un président, Alpha Condé, aujourd’hui chassé du pouvoir par une junte militaire, mais qui à l’époque dénonce le contrat passé par l’homme d’affaires franco israélien et son prédécesseur

Avant de relire ses notes pour rédiger l’article, il est conseillé de prendre un cachet d’aspirine. Tant de dates, de noms, de sociétés, de sommes d’argent, en centaines de mille ou en millions, ont été énumérés dans la salle A3 du palais de justice de Genève.

-« Madame Mamadie Touré était-elle présente le 1er décembre 2005 aux côtés du président guinéen Lansana Conté ? », demande la présidente du tribunal.

-« Non, elle n’y était pas », répond sans hésitation Frédéric Cilens.

En revanche, sa mémoire lui fait défaut lors d’une autre réunion quelques semaines plus tard, en janvier 2006 : « Je ne me souviens pas », reconnaît l’homme d’affaires.

Mamadie Touré, la quatrième épouse de l’ex chef d’état guinéen, qui signe le contrat des mines de fer avec l’homme d’affaires Beny Steinmetz 

Mamadie Touré, une femme quasi illettrée

En première instance, en janvier 2021, Frédéric Cilins a été condamné à trois ans et six mois de peine privative, ainsi qu’à un paiement de cinq millions de francs suisses, pour « corruption d’agents publics étrangers ». Debout pendant des heures, malgré des problèmes de dos, il a tenté d’expliquer les mœurs et coutumes dans le monde des affaires en Afrique. « On peut rigoler, mais c’est le marché local qui veut ça », lâche-t-il. 

« Le marché », si on peut dire, contraindrait les hommes d’affaires à verser des millions à une jeune femme quasi illettrée et sans aucune activité professionnelle. Il est vrai qu’en devenant la maîtresse puis la quatrième épouse du vieux président Lansana Conté, au pouvoir de 1984 à sa mort en 2008, Mamadie Touré a pu se montrer utile.    

Un backchich de 11,5 millions de $                                                                                                                            

En Afrique, Frédéric Cilins a démarré dans les couches-culottes et les produits pharmaceutiques avant de s’intéresser aux minerais. C’est surtout un apporteur d’affaires en Guinée. Il sait à quelles portes frapper. Notamment celle d’Ibrahima Sory Touré, fils d’un militaire proche du général Conté, qui lui présente ensuite sa sœur, la fameuse Mamadie.

Quand Beny Steinmetz s’intéresse aux gisements de fer de Simandou, il s’adresse logiquement aux trois intermédiaires locaux qui lui paraissent les plus efficaces, en particulier Frédéric Cilins. L’apporteur d’affaires va ainsi percevoir, apparemment tout à fait légalement, 11,5 millions de dollars de la part des entités liées au groupe Beny Steinmetz Group Resources (BSGR). Certes, c’est beaucoup d’argent pour un simple travail relationnel, mais la mise en exploitation de la plus grosse réserve mondiale de fer peut rapporter des milliards.  

Commercialisation de poulets     

Résultat, ce n’est pas Beny Steinmetz qui rémunère directement Mamadie Touré. Il peut, théoriquement, ne pas être au courant de la cuisine locale. Sur ce point Frédéric Cilins tient bon : il assume et ne met pas en cause le milliardaire franco-israélien. Pour justifier les sommes d’argent versées, Frédéric Cilins évoque une « responsabilité morale avec les partenaires locaux » qui vous ont rendu des services. Beny Steinmetz n’a-t-il pas obtenu en 2008 le droit d’exploiter les blocs 1 et 2 du gisement de fer de Simandou ?

Par ailleurs, l’homme d’affaires se serait associé avec Mamadie Touré et son entourage dans des projets de commercialiser de poulets et de sucre… Au tribunal de trier le vrai du faux.

Le plaidoyer de Beny Steinmetz 

Frédéric Cilins ne lâche pas non plus Beny Steinmetz dans un volet autrement plus grave, lorsqu’en 2013 il part aux États-Unis tenter de convaincre la veuve de l’ancien président guinéen de détruire des documents compromettants. « Ce voyage ne s’est pas fait à la demande de Beny Steinmetz », assure-t-il. Et si, dans les enregistrements effectués par le FBI, on l’entend citer le nom du dirigeant de BSGR, c’est uniquement pour faire davantage pression sur Mamadie Touré. Le nom de Steinmetz impressionnerait davantage que celui de Cilins.

Quid des documents qu’il fallait détruire ? Selon l’homme d’affaires, après l’arrivée au pouvoir en Guinée d’Alpha Condé, une intense campagne de diffamation a été lancée contre BSGR afin de lui retirer ses concessions. Mamadie Touré, présentée comme une femme d’argent sans beaucoup de scrupules, aurait participé à cette opération.

Toutefois, il en faudra beaucoup plus pour réussir à convaincre le premier procureur Yves Bertossa. Certes, l’argent pour rémunérer Mamadie Touré est toujours passé par Frédéric Cilins. Mais celui-ci, par le plus grand des hasards, dans le même temps, recevait des subsides comparables de la part de BSGR.

C’est maintenant à Beny Steinmetz de passer au tourniquet. Ce sera l’objet de notre prochain article

L’incroyable bagarre judiciaire entre les milliardaires Beny Steinmetz et Georges Soros

 

 

 

 

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Le procès Steinmetz (2eme volet): 250 lourds classeurs de procédure https://mondafrique.com/economie/louverture-du-proces-steinmetz-250-lourds-classeurs-de-procedure/ Wed, 31 Aug 2022 21:38:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=73788 À l’ouverture du procès en appel du milliardaire Beny Steinmetz, le procureur Yves Bertossa assure qu’il n’existe pas d’autres affaires internationales bénéficiant d’autant preuves de corruption. « Il ne manque que la vidéo montrant la mallette contenant du cash », ajoute le magistrat.  La procédure, malgré tout, occupe quelques 250 classeurs.          Par Ian Hamel, […]

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À l’ouverture du procès en appel du milliardaire Beny Steinmetz, le procureur Yves Bertossa assure qu’il n’existe pas d’autres affaires internationales bénéficiant d’autant preuves de corruption. « Il ne manque que la vidéo montrant la mallette contenant du cash », ajoute le magistrat.  La procédure, malgré tout, occupe quelques 250 classeurs.         

Par Ian Hamel, à Genève

A combien de reprises le nom de Mamadie Touré va-t-il être prononcé dans la salle A3 du palais de justice de Genève entre le lundi 29 août et le mercredi 7 septembre ? Cette jeune femme – qui n’est peut-être plus si jeune que cela – est au cœur de cette affaire qui occupe la justice du canton de Genève depuis près d’une décennie. Selon l’accusation, Beny Steinmetz aurait versé entre 2006 et 2012, 8,5 millions de dollars en pots-de-vin à Mamadie Touré, la quatrième épouse du général Lansana Conté afin d’obtenir des droits d’exploitation sur les gisements de fer de Simandou.

Sur les frêles épaules de Mamadie Touré  

Le problème, c’est que cette dame, qui vit aux Etats-Unis, ne viendra pas témoigner sur les bords du lac Léman. En première instance, en janvier 2021, la veuve de l’ancien président guinéen n’avait déjà pas entrepris le déplacement.        

Interrogée par le FBI, Mamadie Touré, qui bénéfice d’un statut de témoin protégé,  a reconnu qu’elle avait bien reçu de l’argent de la part d’agents intervenant au nom de la Beny Steinmetz Group Resources (BDGR), notamment via un Français, Frédéric Cilins, également sur le banc des accusés. Ce dernier a été condamné à trois ans et six mois l’année dernière (Beny Steinmetz ayant écopé de cinq ans), tous les deux pour « corruption d’agents publics étrangers ».Le site de l’ONG Public Eye retranscrit une conversation édifiante entre Frédéric Cilins et Mamadie Touré. Évoquant des documents compromettants, il déclare à l’ancienne épouse du président guinéen : « Il faut trouver un endroit pour les suppr, pour les détruire, les détruire complètement, les brûler […] Tout ce que je te dis c’est directement de Beny […] Si tu leur dis oui j’ai touché […], tu as un très gros problème, pas un petit problème, un très gros problème ».            

Femme ou maitresse?                                                                                                                         

Le problème, le vrai, c’est qu’à la demande du FBI, Mamadie Touré portait un micro. Pour le procureur Yves Bertossa (fils de l’ancien procureur général Bernard Bertossa), c’est tout simplement « un cas d’école en matière de corruption ». En plus de 8,5 millions de dollars versés sur ses comptes via des montages et des sociétés-écrans, Mamadie Touré aurait perçu deux millions de dollars en cash, reconnaît-elle.

Seulement voilà, de son côté la défense de Beny Steinmetz assure que d’une part, Mamadie Touré n’était pas l’épouse de Lansana Conté, mais une vulgaire maîtresse. Il n’y avait donc aucune raison de lui verser des sous. D’autre part, Beny Steinmetz n’est pas le patron de son groupe… mais un simple « conseiller » de BSGR. Il est donc  totalement étranger à cette affaire. Selon un document de quinze pages distribué par la défense du milliardaire franco-israélien, le FBI aurait offert l’impunité à Mamadie Touré « si elle aide à confondre non seulement Cilins, mais celui que Confé/Soros avaient dans le viseur dès le départ : BS ». Et d’ajouter : « Au vu du contexte dans lequel Mamadie Touré témoigne à charge contre BSGR et BS, ses déclarations n’ont donc aucune valeur probante ».

Le départ de l’avocat Marc Bonnant 

En appel, la défense va-t-elle une nouvelle fois prétendre que Mamadie Touré n’était pas marié à l’ancien président Lanasana Conté, et que Beny Steinmetz n’est qu’un modeste conseiller de BSGR, sans pouvoir de décision ? Des arguments qui n’avaient guère porté chance au milliardaire en première instance. D’ailleurs, Marc Bonnant, l’avocat historique, n’est plus dans la course.

Son nom apparaissait pourtant dans la fondation liechtensteinoise Balda, qui détient la fortune de Beny Steinmetz. « J’ai échoué […] Peut-être ne fallait-il pas plaider comme ça. Peut-être faut-il être plus calme, moins rugueux, plus rétif à s’en prendre aux juges : C’était peut-être trop violent, trop personnel », reconnaît le ténor du barreau genevois dans La Tribune de Genève de lundi. Costume bleu, chemise blanche, mince, de taille moyenne, l’homme d’affaires a tenu à se montrer le plus discret possible pour cette première journée.

 

 

 

 

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Guinée, rendez nous Alpha Condé ! https://mondafrique.com/confidentiels/guinee-rendez-nous-alpha-conde/ Tue, 14 Jun 2022 09:47:09 +0000 https://mondafrique.com/?p=69323 Il y a seulement neuf mois, le président de la Guinée Conakry était un simple colonel, un titre qu’il avait obtenu par la grâce d’Alpha Condé, l’ancien président déchu. Or le voici devenu un dictateur lui aussi Dans la légion étrangère à laquelle il a appartenu jusqu’en 2009, il n’était qu’un petit caporal. Mais voilà […]

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Il y a seulement neuf mois, le président de la Guinée Conakry était un simple colonel, un titre qu’il avait obtenu par la grâce d’Alpha Condé, l’ancien président déchu. Or le voici devenu un dictateur lui aussi

Le chef putchiste sur les pas de son prédécesseur, le dictateur Alpha Cndé

Dans la légion étrangère à laquelle il a appartenu jusqu’en 2009, il n’était qu’un petit caporal. Mais voilà qu’à la faveur du coup d’Etat de septembre 2021, le troufion se retrouve à la tête de l’Etat et se comporte comme un monarque. Il dirige le pays d’une main de fer. Il vient par exemple d’interdire toute manifestation politique sur la voie publique, les nominations dans l’administration se font selon son seul bon vouloir et tout est à l’avenant.

36 mois de transition, et plus si affinités

Après avoir suscité beaucoup d’espoir, l’homme aux 126 promesses n’en tient aucune et surtout pas celle de rendre le pouvoir aux civils puisqu’il vient de demander à la CEDEAO une transition de 36 mois !

Mieux, selon des indiscrétions d’un haut fonctionnaire des douanes de la sous-région, sous son règne, de sombres trafics ont lieu dans le port de Conakry. Affaire à suivre….

 

 

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Le bilan calamiteux des présidents africains « socialistes » https://mondafrique.com/politique/le-bilan-calamiteux-des-presidents-africains-socialistes/ Mon, 23 May 2022 21:40:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=44382 Plus que d’autres, les quatre chefs d’Etat africains ( Gbagbo, Alpha Conde, Issoufou, IBK), qui ont milité dans l’Internationale socialiste (IS), ont aussi en commun soit d’avoir totalement échoué dans leurs vaines tentatives de démocratisation.  Une chronique de Francis Sahel L’Ivoirien Laurent Gbagbo fut en 2000 le premier des quatre dirigeants africains militant à l’IS […]

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Plus que d’autres, les quatre chefs d’Etat africains ( Gbagbo, Alpha Conde, Issoufou, IBK), qui ont milité dans l’Internationale socialiste (IS), ont aussi en commun soit d’avoir totalement échoué dans leurs vaines tentatives de démocratisation. 

Une chronique de Francis Sahel

A la belle époque, le « camarade » Gbagbo
emmenait son ami
Jack Lang dans les boites de nuit d’Abidjan

L’Ivoirien Laurent Gbagbo fut en 2000 le premier des quatre dirigeants africains militant à l’IS à devenir président de la république. Les dix années qu’il passera au pouvoir ne furent pas les plus enchantées de la Côte d’Ivoire. Entre populisme et rébellion armée de 2002, le « camarade Laurent », comme on l’appelait dans les instances de l’IS, n’a pas affiché de bilan à la hauteur des espérances suscitées par son arrivée à la tête de la Côte d’Ivoire.

Contre toute attente, le pouvoir du « camarade Laurent » a eu les meilleures relations avec le grand capital international : Bolloré, Bouygues, Accord, etc. A sa décharge, ses défenseurs affirment qu’il voyait dans les faveurs aux intérêts français une assurance-vie pour son régime.

Et pourtant, c’est cette même France qui apportera en 2011 un soutien militaire décisif à la rébellion pour prendre le palais présidentiel et arrêter Gbagbo. Le « camarade Gbagbo » passera ainsi des ors de la république aux fers de la détention pendant 8 années (2011-2019) à la prison de la Cour pénale internationale de Scheveningen, aux Pays-Bas. 

En Guinée, voisine de la Côte d’Ivoire, Alpha Condé, un autre membre en vue de l’Internationale socialiste, devient président en 2010. Les deux mandats (2010-2020) de l’opposant historique n’ont pas comblé les attentes des Guinéens. Outre l’échec économique du « camarade Alpha », qui n’aura pas réussi à assainir la mafia de l’attribution des permis miniers, les libertés individuelles ont connu un grand recul entre 210 et 2020. Au moins cent (100) personnes ont été tuées pendant la même période par les forces de l’ordre guinéennes lors d’opérations de maintien de la paix. Quatre militants de l’opposition sont morts en détention entre décembre 2020 et janvier 2021. 

A la fin de ses deux premiers mandats, « le camarade Alpha » s’est embarqué dans une aventure de changement de la constitution qu’il finira par imposer au prix de la mort d’une quarantaine de ses compatriotes. Ce forcing pour le troisième mandat lui vaudra de perdre ses derniers soutiens internationaux, y compris dans les rangs de l’IS.  

 

Quand deux « camarades » socialsites se retrouvent

Moins d’un an après Alpha Condé, « le camarade Mahamadou Issoufou » arrive au pouvoir en avril 2011 au Niger. En plus d’être membres de l’IS, « les camarades Alpha et Issoufou » ont en commun d’être des très proches de François Hollande, Premier Secrétaire du Parti socialiste (PS) français. A l’heure du bilan, Mahamadou Issoufou, qui quittera le pouvoir en avril prochain, n’a pas grand-chose à mettre sur la table. Pendant ses dix années à la tête du Niger, son pays est resté constamment dernier au classement de l’indice du développement humain (IDH) des Nations unies. L’insécurité s’est aggravée avec 3 régions sur 8 placées sous état d’urgence et la corruption est à son comble, comme en témoigne le scandale du détournement de plus de 78 milliards de FCFA (près de 117 millions d’euros) au ministère de la défense. Sur le plan des libertés, la gouvernance du « camarade Issoufou » n’a pas non plus été plus brillante, mêlant répression d’acteurs de la société civile, persécution de journalistes et criminalisation de l’opposition politique. 

François Hollande, qui a fait toute sa carrière au PS français,
avait un faible pour les Africains de l’Internationale socialiste

Pour boucler la boucle des quatre camarades de l’IS devenus chefs d’Etat en Afrique, le Malien Ibrahim Boubacar Keita (IBK) accède au pouvoir en 2013 et prête serment sous le regard complice de son ami Hollande devenu entretemps président de la république française. On sait ce qu’il advient ensuite des années de pouvoir de IBK.

L’ancien dirigeant de la Fédération des étudiants d’Afrique noire (FEANF, marquée à gauche)  a installé au cœur du pouvoir malien un système patrimonial, associant son fils Karim Keita, ses neveux, ses beaux-frères.  Il a porté la corruption et le détournement des deniers publics au zénith : entre 2012 et 2017 pas moins d’un milliard d’euros (plus de 650 milliards de FCFA) a été détourné au Mali, selon un décompte établi par une ONG canadienne. Confondant le bonheur des Maliens avec le sien, IBK s’est acheté en 2014 un avion présidentiel à près de 30 millions d’euros. Son régime finit par être emporté par le coup d’Etat militaire du 18 août 2020. 

A l’épreuve du pouvoir, les « socialistes africains » de l’IS n’ont pas guère brillé : Gbagbo et IBK ont été chassés par les armes ; Alpha a confisqué la démocratie pour s’adjuger un troisième mandat ; Issoufou laisse un bien maigre héritage à son successeur qui sera connu le 21 février prochain. 

Francis Sahel  

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Afrique Ouest, la CEDEAO impuissante à ramener l’ordre dans sa maison https://mondafrique.com/international/afrique-ouest-la-cedeao-impuissante-a-ramener-lordre-dans-sa-maison/ Tue, 29 Mar 2022 07:47:09 +0000 https://mondafrique.com/?p=64658 Le 25 mars, la conférence des chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest s’est une nouvelle fois penchée sur les républiques des colonels : Mali, Burkina Faso, Guinée Conakry. Elle a promis de nouvelles sanctions, appelé les militaires à publier des calendriers électoraux raisonnables, nommé des médiateurs, sans grand effet. Jusqu’au 25 mars, Mamadi Doumbouya, qui s’est […]

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Le 25 mars, la conférence des chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest s’est une nouvelle fois penchée sur les républiques des colonels : Mali, Burkina Faso, Guinée Conakry. Elle a promis de nouvelles sanctions, appelé les militaires à publier des calendriers électoraux raisonnables, nommé des médiateurs, sans grand effet.

LA CEDEAO a promis de nouvelles sanctions CONYTRE LES JUNTES MILITAIRES. E APRÈS?

Jusqu’au 25 mars, Mamadi Doumbouya, qui s’est intronisé président de la Guinée après le coup d’Etat de septembre 2021 n’avait pas eu trop à se plaindre de la CEDEAO. L’institution ouest-africaine s’était contentée de geler les avoirs des dirigeants guinéens et de les interdire de voyage. Pourtant, Conakry n’a jamais dévoilé ses intentions sur la durée de la transition.

Combien de temps, le colonel restera-t-il au pouvoir ?  Mystère, le putschiste n’a jamais voulu clarifier ce point malgré les multiples demandes de la CEDEAO d’organiser des élections dans les six mois. Si cette dernière est restée indulgente, c’est que les nouvelles autorités guinéennes avaient suscité beaucoup d’espoir dans la population. Mais l’espérance a été de courte durée, les mauvaises pratiques sont revenues au galop, les tensions entre Malinkés et Peuls aussi.

La maison du principal opposant Celou Dalein Diallo a été démolie sous prétexte qu’elle n’était plus aux normes. Le pouvoir est peu pressé de publier un chronogramme électoral mais très impatient de revoir les contrats miniers. Ainsi, sept mois à peine après le putsch, l’Etat guinéen a eu le temps d’inscrire un nouvel épisode à la série Simandou, du nom de ce gigantesque gisement de fer en signant un accord de 15 milliards de dollars avec Rio Tinto et Winning Consortium. Le pays se réveille de son court rêve avec la gueule de bois des mauvais jours.

Les chefs d’Etat réuni à Accra ont donc promis des sanctions dures si la date des prochaines élections n’était pas fixée au plus tard le 25 avril. Ils ont aussi décidé d’imposer un médiateur, malgré le précédent refus de Mamadi Doumbouya d’accepter un intermédiaire dans les négociations.

Après deux mois de pouvoir, force est de constater que la situation sécuritaire est pire que jamais au Burkina

Ouagadougou : peut faire mieux…

Paul Henri Damiba, le colonel  qui a pris le pouvoir au Burkina Faso en janvier dernier, peine à trouver ses marques. Contrairement à son homologue guinéen, la rue ne lui a pas accordé d’état de grâce. Si le coup d’Etat a été plus ou moins accepté par les Burkinabè, c’est seulement au vu des bilans sécuritaire et humanitaire catastrophiques de l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré. Des résultats rapides étaient donc attendus.

Mais après deux mois de pouvoir, force est de constater que la situation sécuritaire est pire que jamais. Au cours des quinze derniers jours six attaques dans l’est et le nord du pays ont été recensées, tuant au moins 23 civils et 25 militaires. La situation humanitaire n’est pas meilleure, on compte plus 1,7 million de personnes déplacées et l’insécurité alimentaire augmente.

Politiquement, le climat se tend aussi, dimanche 27 mars, une grande marche a eu lieu pour demander que le Président s’exprime « Nous ne comprenons plus rien. Que Paul Damiba s’explique devant le peuple pour dire exactement ce qu’il est venu faire »  Au vu, de l’atmosphère ambiante, la CEDEAO a légèrement monté le ton, jusqu’à présent, elle avait condamné le putsch du bout des lèvres. A Accra, les chefs d’Etat ont fixé la même peine que pour la Guinée, réduire le délai de transition, que la junte burkinabè a fixé à trois ans?

Et en prime, la nomination d’un médiateur a été demandée par la Cedeao, ce qui ne mange pas de pain!.

Bamako au poteau !

Le Mali, lui, reste sur la liste noire de la CEDEAO qui maintient ses sévères sanctions imposées le 9 janvier 2022. De nombreux journalistes et observateurs ont par ailleurs très mal interprété la sentence rendue par la Cour de justice de l’UMEOA, une Union monétaire, suspendant ses propres sanctions. Ils ont voulu voir là une grande victoire de la junte. Il n’en est rien, l’UMEOA n’étant pas la CEDEAO.

Ce sont deux organisations différentes qui ont pris des mesures différentes. Celles de Union monétaire concernent la fin du gel des avoirs de la Banque centrale maliennes,  afin de permettre à Bamako d’être en capacité de rembourser ses prêts arrivés à maturité. Le Mali reste donc toujours puni et le blocage entre le gouvernement et la CEDEAO demeure entier.

« La Guinée continue d’évoluer au rythme de son peuple et en tenant compte des impératifs de sa situation », a affirmé le porte parole de Mamadou Doumbouya, chef de la junte 

Aucune bonne option

Il apparaît clairement que les chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest n’ont pas adopté les mêmes mesures envers les différentes juntes, le Mali a été beaucoup plus sévèrement sanctionné que le Burkina Faso, qui a été seulement suspendu des instances de la CEDEAO. Cependant, que les peines soient lourdes ou légères, n’empêchent pas les colonels de rester au pouvoir.

C’est la preuve de l’impuissance d’une institution qui n’a plus de légitimité, qui n’a pas su se renouveler et qui n’a plus aucune autorité pour remettre de l’ordre dans sa propre maison. Mamadou Doumbouya, chef de la junte, ne s’y est pas trompé. À l’annonce des décisions de la Cedeao, son porte-parole a répliqué : « Cela n’engage que ceux qui ont parlé. La Guinée n’était pas représentée à cette réunion. Ceux qui ont donné ce calendrier-là, en sont responsables. La Guinée continue d’évoluer au rythme de son peuple et en tenant compte des impératifs de sa situation ».

Circulez, chers amis de la Cedeao, l’Afrique de demain se construit sans vous.

La Cedeao coupe les vivres au Mali

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