Un dialogue de sourds à Khartoum entre les deux généraux rivaux

L’ONU, Washington, Moscou, Ryad, l’Union africaine, la Ligue arabe, l’Union européenne et même l’ancien Premier ministre civil Abdallah Hamdok ont appelé à un cessez-le-feu «immédiat», pour l’instant sans effet.

Le général Mohamed Hamdane Daglo, dit «Hemedti», le commandant des Forces de soutien rapide (FSR) -des milliers d’ex-miliciens de la guerre du Darfour devenus supplétifs de l’armée, a affirmé samedi soir sur la chaîne émiratie Sky News Arabia que ses troupes n’avaient «pas commencé». «Il faut que Burhane le criminel se rende», a-t-il dit alors que des tirs résonnaient autour de lui. «On devrait l’avoir dans les heures qui viennent». Les FSR affirment contrôler l’aéroport international et le palais présidentiel.

« Le soutien de l’étranger », forcément

Le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, assure, lui, avoir été «surpris» par une attaque de son QG par les FSR, son ancien meilleur allié, que l’armée qualifie désormais de «milice soutenue par l’étranger». L’armée a indiqué avoir mobilisé ses avions pour frapper et «détruire» des bases des FSR à Khartoum. Il n’y aura «aucune négociation possible avant la dissolution des FSR», a-t-elle ajouté.

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Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)