IMA, ces passerelles entre Picasso et les avant gardes arabes

Une exposition événement à 1h30 de Paris ! À travers la présentation d’œuvres d’artistes majeurs arabes encore trop méconnus en Europe, l’exposition Picasso et les avant-gardes arabes, présentée par l’IMA-Tourcoing du 1er avril au 10 juillet 2022, met en évidence, grâce à un ensemble de quelque 70 œuvres, le fructueux dialogue entre le maître espagnol et les modernes arabes.

,En décembre 1961, Picasso réalise un portrait de Djamila Boupacha, jeune algérienne indépendantiste emprisonnée et torturée, défendue par Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir. Née de ce fait précis, l’exposition « Picasso et les avant-gardes arabes » met en évidence le fructueux dialogue entre le maître espagnol et les modernes arabes à travers le face à face précis de peintures, œuvres graphiques et céramiques de Picasso issues du Musée national Picasso-Paris et d’œuvres clefs d’artistes arabes issues de collections privées du Moyen-Orient.

Certes, Picasso ne s’est jamais rendu dans le monde arabe, pourtant, ses œuvres y ont agi comme catalyseur pour des artistes qui cherchaient à faire émerger un art national adossé aux derniers acquis de l’art moderne international. Il est décrit comme une figure emblématique et titulaire dans le Manifeste Vive l’art dégénéré signé par les surréalistes égyptiens du Groupe Art et Liberté de 1938 et le Manifeste du Groupe de Bagdad de 1951.

Par ses œuvres engagées tel que Guernica (1937) ou Massacres en Corée (1954), Picasso a influencé les artistes arabes qui répondent à l’actualité et aux tragédies par leur peinture en se réclamant de son exemple.

Pïcasso « arabe par le rythme »

Décrit par Apollinaire dès 1905 comme « arabe rythmiquement », mais surtout engagé dans la galaxie communiste, Picasso a représenté pour les avant-gardes arabes la promesse d’un art universel sans hiérarchie géographique (Orient/Occident), temporelle (passé/présent) ou stylistique (art naïf/art savant). Au-delà du dialogue formel que traduisent la construction des visages et des espaces par facettes, c’est au prisme d’intérêts communs pour les arts premiers, le pacifisme et l’anticolonialisme que l’exposition interrogera une attraction présente chez nombre des pères de la modernité irakienne, libanaise, syrienne, algérienne ou égyptienne tels Jewad Selim, Aref El Rayess, Idham Ismaïl, Mohammed Khadda, Samir Rafi. L’exposition interrogera aussi la relation intime de Picasso, né à Malaga, aux arts de l’Islam. Cette exposition événement redessine une histoire de l’art en miroir dans laquelle les avant-gardes arabes regagnent la place qui leur est due.

 

POUR PLUS D’INFORMATIONS SUR L’EXPOSITION

 

Commissariat : 

  • Mario Choueiry, Historien de l’art et chargé de mission à l’IMA

  • Françoise Cohen, Directrice de l’IMA-Tourcoing

Exposition organisée en collaboration avec le Musée national Picasso-Paris
En partenariat avec l’Institut du monde arabe