Scènes de liesse à Niamey hier soir après l’annonce du Président français de rappeler l’ambassadeur et de rapatrier les 1500 soldats confinés dans leurs bases depuis le 26 juillet dernier.
« C’est la fête, les gens sont heureux » confiait à Mondafrique un habitué du rond-point de l’Escadrille, situé à proximité de la base militaire française, devenu un haut lieu des rassemblements contre la présence française au Niger. C’est vers 19h20 heure locale que la nouvelle s’est propagée comme une trainée de poudre. Dans la foulée, tous les artistes se sont donnés rendez-vous dans l’endroit qui restera le symbole de leur triomphe contre la France. « Ce n’est pas la victoire de la junte, c’est la victoire du peuple nigérien » explique le jeune homme, en ajoutant « ça va compter pour la suite de la transition.» Selon d’autres sources nigériennes, l’activiste Kémi Séba, qui veut rafler quelques parts des dividendes de cette victoire, aurait annoncé sa venue dans la capitale.
Un « en même temps » macronien…
Cette joie leur est offerte sur un plateau par Emmanuel Macron qui par son entêtement aura entretenu la flamme du souverainisme et du patriotisme pendant sept longues semaines. Le Président français est resté droit dans ses bottes jusqu’à… la capitulation ! Il a espéré un contrecoup d’Etat, une division de la junte, l’intervention de la CEDEAO, la lassitude de la population, pour finalement se rendre à l’évidence. Dans son intervention télévisée, il s’est livré à un exercice sémantique d’équilibriste. Il a ainsi déclaré : « la seule autorité légitime du Niger c’est le président Bazoum qui a été élu par son peuple. » Puis quelques secondes plus tard : « nous mettons fin à notre coopération militaire avec les autorités de fait du Niger (…) nous nous concerterons avec les putschistes parce que nous voulons que ça se fasse dans le calme » reconnaissant ainsi « de fait » les autorités en place.