Le dossier judiciaire des deux journalistes de RFI assassinés au Mali voici dix ans, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, a commencé à livrer quelques pistes troublantes qui mèneraient, pour certaines, vers les services algériens soucieux de contrôler le Nord Mali sans qu’aucun journaliste puisse enquêter sur leurs réseaux et leurs manipulations.
l y a dix ans que Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont été assassinés à Kidal. Le 2 novembre 2013, ils étaient en reportage lorsqu’un commando de quatre personnes les a enlevés puis assassinés à quelques kilomètres de la ville. Un assassinat revendiqué par al-Qaïda au Maghreb islamique. Huit ans plus tard, de nombreuses zones d’ombres subsistent toujours. L’enquête judiciaire se poursuit en France et au Mali. Il ne reste désormais plus qu’un ravisseur encore en vie.
La justice a continué son travail de fourmi et auditionné de nombreuses personnes. Si rien n’a filtré de ces entretiens pour des raisons de secret de l’instruction, ils ont en tout cas ouvert de nouvelles pistes puisqu’ils ont motivé une série de demandes d’acte de la part des parties civiles qui réclament de nouvelles auditions et l’accès à certains documents. Huit ans après les faits, l’enquête judiciaire est donc encore loin d’être terminée.
Selon un document signé des juges en décembre 2017, explique le journaliste français de « l’Express », Laurent Léger, dans une enquête fort instructive, les investigations judiciaires ont permis de cibler six suspects. Qu’il s’agisse des quatre membres du commando ayant enlevé et exécuté les deux Français en reportage à Kidal ou des deux possibles commanditaires.
Le premier commanditaire serait Abdelkrim le Touareg, un émir lié à Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi), « neutralisé » depuis par la DGSE, c’est à dire abattu par un commando ou un drone. Le second serait le patron d’Ansar Dine, Iyad ag-Ghali, supérieur d’Abdelkrim le Touareg, dont les initiatives belliqueuses en janvier 2013 depuis Mopti au Nord Mali, furent à l’origine l’intervention militaire française, dite « opération Serval » et don on sait qu’il est protégé depuis toujours par certians clans au sein des services algériens.
Terrains mouvants
Le journal « l’Express » raconte comment un journaliste d’investigation malien qui connaissait bien Ghislaine Dupont, a été entendu le 4 octobre dernier, par un juge français. Une de ses sources, explique-t-il, lui a récemment confié que « quelqu’un dans le commando était en relation avec un officiel malien ». Une piste étayée, dit-il, par un contact ultérieur avec un « ancien officier français ».
Autant de sources sérieuses qui évoquent, une conversation téléphonique entre un membre du commando, Baye ag-Bakabo, et l’ancien ministre de la Défense malien devenu Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, décédé depuis et qui aurait été interceptée par les Américains.
Mali, la junte militaire s’en prend à l’ex Premier ministre malien Boubèye Maïga
Alger tapi dans l’ombre
Fait troublant, le Premier ministre malien, dont l’influence grandit à Bamako, passe pour un proche d’Alger. A peine nommé, il se rendait en Algérie. On le découvrait aussi en déplacement officiel dans le Nord du Mali, et cela sans difficulté majeure, alors que cette partie du territoire est généralement jugée dangereuse par les membres du gouvernement de Bamako qui y risquent un attentat hostile.
Notons aussi que Ag Ghali, mis en cause dans l’assassinat des deux journalistes, a toujours été en contact étroit avec les services algériens. Au point qu’il semble bien, d’après des sources sérieuses, que ce chef terroriste a pu échapper aux forces françaises en 2013 grâce à une intervention d’Alger auprès de Paris, un épisode dont personne ne parle volontiers. Le journaliste Seidik Abba écrivait récemment dans « le Monde Afrique »: « C’est un geste de courtoisie diplomatique et militaire dont on se souviendra longtemps au ministère français de la défense. En 2014, alors qu’elle avait Iyad Ag-Ghali, chef du mouvement djihadiste malien Ansar Eddine à portée de fusil, la France a choisi de prendre l’avis d’Alger avant d’agir, plutôt que de le « neutraliser » ou de le capturer vivant ». Et d’ajouter: « Pas si peu fiers de cette marque de considération, les Algériens envoient à Paris un message aussi clair que l’eau de roche : « Ne vous occupez pas d’Iyad. Nous en faisons notre affaire ».
Autant d’indications qui amènent à s’interroger sur le rôle dans l’assassinat des journalistes de l’ancien DRS (services algériens) qui avait fait longtemps du Mali son pré carré, où il rêgnait en maitre. En 2013, les patrons du DRS ont vu d’un fort mauvais oeil l’intervention française au Mali qui a été rendue possible grâce à la bonne entente qui rêgnait alors entre les présidents Bouteflika et Hollande mais contre laquelle ils étaient vent debout.
De là l’hypothèse, non confirmée à ce jour, que l’assassinat des deux journalistes aurait pu être un message clair des services algériens à Paris sur la présence peu souhaitée des Français au Nord du Mali…
https://mondafrique.com/le-huitieme-anniversaire-de-lassassinat-de-ghislaine-dupont-et-claude-verlon/
J’avais été choqué lors de leur assassinat barbare. Je suis opposant farouche contre le régime algérien, et je suis bien entendu francophone et francophile. Cependant, je dois dire que cette information sert comme prélude à l’endossement des « grieffes » liés aux tensions, voir la guerre au Niger, à l’Algérie. Chaque guerre commence par le tappage médiatique contre « l’ennemi » désigné. C’est donc un signe avant-coureur qu’il faudrait lire dans cet usage d’un crime survenu en 2013, c’est-à-dire quand la France et l’Algérie étaient dans de trop bonnes relations, comme le témoignait la caution des élections législatives algériennes de 2012-que l’opposition avait dénoncé-. C’est parler du contexte qui ne peut trahir. Si par contre l’on cherche à se créer des justificatifs, là c’est une autre affaire, tout peut servir. Le timing dit que c’est plus pour le packaging de la « guerre » de la Cédéao contre le Niger, qui probablement est aussi fruit d’une lécture erronée qui voudrait que le Niger et le Mali seraient mus par les Russes, pour mieux vendre à l’opinion publique occidentale on y rajoute une couche : celle des Brics en conflit avec l’occident en Afrique. Comme dans les pays stalinistes des années 70, on inventait des excuses pour cacher la faillite politique française en Afrique francophone. Ni le Niger ni le Mali, encore moins l’Algérie, n’auraient cherché d’autres partenaires ailleurs qu’en France. Mais c’est une France sans vision qui depuis au moins 40 ans n’avait pas de projet propre ni de projet africain. Les mines d’uranium au Niger créent des victimes de radiations et rien n’est fait pour contrer les externalités négatives.
Opposant oui, demeurés non. La fiole qui « prouvait » les armes chimiques est le symbole d’une visière qui voudrait que les puissants n’avaient pas de problèmes à se fabriquer les preuves pour attaquer un pays. Visiblement, la lecture politique est toujours au même stade. La vraie question est : « Pourquoi s’attendre à d’autres résultats quand on pratique les mêmes recettes qui ne marchent pas ? »
Les agents du DRS pro terrorisme sont de sortie …
Qui ne sait pas que la majorité des chefs des groupes terroristes sont pour la plupart des algériens !!! A force, dès qu’on entend le mot « Algérie », ça fait automatiquement penser
au sang et à la mort.
Si c’est le DRS qui a commis le crime au Mali ou pour le moins couvert, pourquoi le dossier d’instruction des assassinats de Ghislaine Dupont et Claude Verlon est entravé par le « secret défense » de l’armée française ? Il est notoire que les forces spéciales de l’armée française en action commettent des bavures nettoyées immédiatement par la presse après (les américains appellent cela « une réduction de signature ») et qu’elles entretiennent des relations troubles avec leurs ennemis jihadistes, bandits ou touaregs sur le terrain… Question crimes en Afrique : pourquoi le colonel Mamadi Doumboudia sorti diplômé de l’Ecole de guerre rue Saint-Dominique en 2018 et qui a massacré avec ses commandos toute la garde prétorienne du président élu Alpha Condé en Guinée le 5 septembre 2021 n’est-il pas inquiété ?
Franchement, je suis un lecteur assidu du Canard, mais là, il y a un bla-bla typique de la presse française, adaptée au format critique anti-algérienne classique de France..et rien d’autre.
A force de dire et répéter un fait non verifie ou de le rafistoler version Descartes, cela devient la Vérité qui compte ….. celle des blancs occidentaux !
La Vérité est plus simple et questionne : quand cessera la Francafrique et la Chinetok Connections en Afrique, toute l’Afrique ?
J’attends plus des journalistes que de relayer les « sources bien informées » ou de repeter une phraséologie de perroquets écervelés.
J’attends qu’ils soient honnêtes !
Est – ce trop demandé à Mondafrique ?
Est – ce une utopie ?
Si oui, cela confirme que les 95 % des journalistes vont …. à la soupe des pouvoirs et lobbys idéologiques en place (ou en devenir). Regarder BFM TV en vous en verrez des échantillons nombreux accompagnés par des « experts » du sujet ou des renegats patentes !
Il y a franchement un ocean entre les faits apportes et les conclusions plausibles…. Je dis cela en tant que critique du regime algerien.
C de la diffamation. vous et vos sources sérieuses vous êtes passible de poursuites judiciaires.
Et hop c’est reparti pour un tour! Décidément l’Algerie est le sujet préféré de ce type de journaliste quitte à inventer n’importe quoi !
assez loufoque comme argumentation. Pas de faits mais un empilement de suppositions et de citations bancales.
Tout ce qui est excessif est insignifiant vous n’arrêtez pas d’attaquer l’Algérie et le DRS mais en définitive vos preuves on les attends .Pour qui Roule mondafrique