Algérie, le film « Barbie » interdit, « Amnesty » s’insurge

Le film Barbie a été retiré des salles de cinéma en Algérie, au Koweit et au Vietnam cette semaine. 

Algérie. Le ministère algérien de la Culture et des Arts a demandé aux cinémas des villes d’Alger, d’Oran et de Constantine, en début de semaine, de retirer « immédiatement » le film, a rapporté le média algérien 24H (une source a confirmé l’information à Reuters). L’Algérie rejoint ainsi une liste de plus en plus longue de pays qui, malgré le succès de la superproduction de l’été, ont interdit le film en raison de ses thèmes liés au genre et à la sexualité ou de l’utilisation présumée d’une carte géographique controversée. L’ONG « Amnesty » a dénoncé cette décision, une prise de position qui ne manque pas de surprendre, compte tenu du domaine d’interventions de cette ONG, à savir les droits humains

Avant son interdiction, Barbie avait fait salle comble dans les cinémas algériens tous les jours depuis sa sortie le 19 juillet, a rapporté le média algérien 24H.

Koweït. Jeudi 10 août, les autorités koweïtiennes ont annoncé qu’elles interdisaient le film parce qu’il véhiculait « des idées et des croyances étrangères à la société koweïtienne et à l’ordre public », selon un communiqué publié par l’agence de presse gouvernementale KUNA (le communiqué ne cite pas de scènes spécifiques jugées répréhensibles).

Vietnam. Avant la première du film, les autorités vietnamiennes ont annoncé qu’elles interdisaient Barbie à cause d’une scène montrant une carte qui semblait illustrer les revendications territoriales de la Chine dans la mer de Chine méridionale. Les studios Warner Bros. ont contesté cette affirmation, décrivant le dessin comme « enfantin ».

Liban La première de Barbie est prévue au Liban le 31 août, mais certains responsables ont déclaré qu’ils pourraient suivre l’exemple d’autres pays du Moyen-Orient et interdire le film dans les salles de cinéma. Le ministre libanais de la Culture, Mohammad Mortada, a demandé au ministère de l’Intérieur d’interdire Barbie parce qu’il estime que le film contredit « les valeurs de la foi et de la morale » et qu’il promeut « l’homosexualité et la transformation sexuelle », a rapporté Associated Press. Mohammed Mortada a également déclaré que Barbie remettait en question la nécessité du mariage et ridiculisait le rôle des mères, selon le New York Times.

Le film Barbie a failli être interdit aux Philippines au début du mois. À la suite de la décision du Vietnam de ne pas diffuser le film, les autorités philippines ont lancé un examen du long-métrage qui a duré une semaine et qui a comporté deux séances d’examen et des débats entre plusieurs ministères, selon un communiqué de presse du comité de classification et d’examen des films et des émissions télévisées du pays. Le conseil a décidé que la carte incluse dans le film « ne représentait pas la ligne en neuf traits », un terme utilisé pour décrire les revendications contestées de la Chine sur la mer de Chine méridionale, mais « l’itinéraire du voyage imaginaire de Barbie ». Dans sa déclaration, la commission a rappelé qu’elle avait déjà sanctionné des réalisateurs et des distributeurs pour avoir présenté la ligne en neuf traits dans leurs films.

Un succès mondial

Au total, le film Barbie a dépassé le milliard de dollars de recettes (1,19 milliard de dollars) dans le monde entier depuis sa sortie en salles à la mi-juillet, selon Box Office Mojo. Aux États-Unis, Barbie a rapporté plus de 526 millions de dollars, ce qui en fait le deuxième film le plus rentable de l’année, derrière Super Mario Bros.

Barbie a dominé le box-office américain depuis sa sortie en juillet et a occupé la première place du box-office au cours des quatre dernières semaines. Le film raconte l’histoire des poupées Barbie et Ken de Mattel. Avec un casting de stars (Margot Robbie, Ryan Gosling, Will Ferrell, Kate McKinnon, Ncuti Gatwa, Michael Cera, Simu Liu, America Ferrera et Dua Lipa) et une bande-son pop produite par Mark Ronson, la sortie du film était attendue depuis longtemps par de nombreux fans et cinéphiles.

 

Article traduit de Forbes US – Auteure : Ana Faguy

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Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)

1 COMMENTAIRE

  1. Pour reprendre ce qu’avait dit un politique algérien, c’est vraiment incroyable cette volonté de l’occident (dont amnesty) de vouloir imposer ses mœurs à la planète entière. Les religions et cultures de tout les continents, devraient adopter la vision occidentale sur la moralité ou la politique. Les occidentaux n’ont pas l’air de comprendre que l’ère des colonies où les européens imposaient aux indigènes, leurs « valeurs », est terminée !

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