Lettre ouverte du général Nezzar au pouvoir algérien

Le général Khaled Nezzar, un des hommes clés de l’armée algérienne durant vingt cinq ans, aujourd’hui réfugié en Espagne après avoir été condamné à vingt ans de prison, est aujourd’hui l’objet de campagnes de dénigrement en Algérie, menées sur l’initiative des héritiers de feu Gaïd Salah au sein de l’institution militaire.

Par souci de pluralisme et à la demande de ses avocats, Mondafrique publie la mise au point du général Nezzar, quelles que soient les divergences que nous avons pu avoir avec ses positions, notamment sur l’analyse de la décennie noire

La vilenie des fabricants de calomnies me pousse encore une fois à réagir, cette fois, suite à un abus de faiblesse qui provoque dégoût et répulsion et dont est victime mon fils Sofiane, resté à Alger, atteint de troubles psychiatriques graves. Des personnes malintentionnées se rendent, ainsi, coupables d’une exploitation criminelle de son état de vulnérabilité psychique pour l’amener à publier des insanités sur les réseaux sociaux, proférant d’insensées accusations contre sa propre famille.

Ces divagations, colportées à l’époque par les affidés du FIS jusque dans les couloirs de la 17e chambre du tribunal de Paris où se déroulait le procès contre le félon Habib Souaïdia et ses mentors français, trouvent aujourd’hui écho chez certaines personnes portées par une impulsion vengeresse fiévreuse et font dire à mon fils malade que ma défunte épouse, mère de mes quatre enfants, serait morte assassinée.

«Quand l’ignorant est victime de la confusion, le trompeur, lui, la produit ou l’entretient»

Atteint de troubles bipolaires et d’addiction, mon fils Sofiane a été admis dans plusieurs structures de soins psychiatriques à Paris et Genève et interné à maintes reprises à l’hôpital militaire d’Aïn Naâdja où le professeur N. Arfi a établi le compte rendu médical suivant, en date du 30 juillet 2019 : «M. Nezzar Sofiane, âgé de 40 ans, aux antécédents d’hospitalisation au niveau de notre service, la dernière remontant à 2016. De ces antécédents psychiatriques, on note un suivi depuis l’âge de 33 ans pour trouble bipolaire de type 1, émaillé de plusieurs hospitalisations, mis sous différents traitements, à savoir : lithium, Abilify, quétiapine, et Risperdal 4 mg/l, et récemment sous Tegretol LP, à raison de 800 mg. La dernière hospitalisation en mai 2016, dans les suites d’un épisode mixte, avec caractéristiques psychotiques, s’est accompagnée d’une humeur dépressive et une irritabilité importante, de gros troubles du comportement et un fort potentiel de dangerosité avec passage à l’acte auto et hétéro agressif.»

C’est le cœur lourd que je me vois obligé de divulguer ces faits qu’il me pèse de devoir étaler sur la place publique pour dénoncer l’ignoble utilisation de cette infirmité pour propager d’abjects mensonges sur ma famille et moi-même. Se révélant totalement dépourvus de scrupules, des officiers du renseignement avaient approché mon fils Sofiane, sur ordre de Gaïd-Salah, et continuent apparemment à l’inciter à épandre ses délires en lui promettant monts et merveilles. Faible, inconscient, manipulable et dépendant, mon fils Sofiane a été entraîné dans une voie destructrice pour lui et pour toute sa famille, dans des agissements qui ne sont pas aléatoires, mais déterminés par un plan préétabli.

Comment ne pas déceler une corrélation directe entre la mise au point de mon fils Lotfi, directeur général de SLC, à moitié censurée par Liberté, et cette subite recrudescence des vieilles lourdes incriminations fallacieuses charroyées par la même fanfare, les mêmes mercenaires ? Qui la vérité dérange-t-elle pour qu’à ce point la voix de Khaled Nezzar ou de son fils provoquent un tel affolement ? Le média social YouTube n’a-t-il pas été bloqué complètement en Algérie – un acte tout à fait unique dans le monde – pour m’empêcher de m’adresser à mes compagnons auxquels je demandais de rompre le nœud gordien par lequel Gaïd-Salah entraînait notre honorable Armée nationale populaire sur les chemins tortueux et méandreux de la politique, l’exposant ainsi à la colère citoyenne ?