Centrafrique, le dur chemin de la paix

Mondafrique

Le chef des Opérations de maintien de la paix de l’Onu, le diplomate français Jean-Pierre Lacroix a repris, le 30 juillet 2017, le chemin de Bangui, après sa première visite, le 12 mai 2017. Certes il s’agit, une nouvelle fois, de s’incliner devant les dépouilles de Casques bleus, lâchement assassinés à Bangassou. Cette fois-ci, il pourra toutefois rencontrer le président Touadera et peut-être lui demander quelle est la stratégie présidentielle pour la réconciliation nationale. Il pourra probablement aussi lui demander où en est l’enquête sur les criminels ayant assassiné les Casques bleus, en mai 2017, probablement les mêmes qu’en juillet 2017. Une fois de plus, le président centrafricain devrait adapter son discours à son interlocuteur. Lors de sa visite à Idriss Deby, Itno fin juin 2017, n’avait-il pas publiquement déclaré que  » le rapport onusien sur les exactions commises entre 2003 et 2015 n’engageait que leurs auteurs ». Devant Jean-Pierre Lacroix , il lui dira probablement le contraire et assurera son interrlocuteur que le pouvoir centrafricain met tout en oeuvre pour lutter contre l’impunité et refuser l’amnistie. Est-ce que l’ONU et les partenaires internationaux vont encore se satisfairé longtemps de ces propos décalés par rapport aux dures réalités d’un pays à la dérive ?

Quels sont les criminels de l’ex Seleka et des anti balaka qui ont été arrêtés et mis dans les mains de la justice ? Qui doit arrêter ces criminels ? La Minusca ou les Centrafricains ? Quand la Cour Pénale spéciale pourra-t-elle être opérationnelle ? Pourquoi n’est-elle pas compétente pour les crimes commis après 2015 ?
Un ballet indécent
Le ballet à Bangui des responsables internationaux commence à devenir indécent devant les massacres ininterrompus des populations. Les discours peuvent se poursuivre tant qu’aucune pression ne sera faite sur le président Touadera pour gouverner autrement. Il est vrai que le FMI et la Banque Mondiale saluent régulièrement les progrès surprenants dans la gouvernance, pour un pays qui n’a plus d’État et où 80 % du territoire est aux mains de bandits armés, terrorisant la population. Selon le FMI , la croissance de l’économie centrafricaine n »est-elle pas supérieure à 4 % en 2016 ? Tout devrait donc aller très bien…
Qu’en pensent la Minusca et les Centrafricains ?