Afrique, la malédiction du troisième mandat

 Toute cette stratégie de préparation de l’opinion à un éventuel troisième mandat a été planifiée et mise en œuvre avant la chute d’Alpha Condé. Et on n’a vu avec quel succès, puisqu’une junte militaire a renversé le président guinéen. Un scénario à éviterpour d’autres chefs d’état tentés par un nouveau mandat!
Le putsch de Conakry a douché l’ardeur des partisans du troisième mandat à Dakar, y compris parmi les plus farouches soutiens de cette idée dans l’entourage du président sénégalais, Macky Sall. Tous ont découvert que l’opération présentait des risques énormes. Nul ne peut en effet prévoir ce qui peut va se passer en cas de crise politique aigüe, si le président Macky Sall persistait à s’engager dans la voie du troisième mandat en 2024.

Le Sénégal « vacciné »? Pas vraiment

La thèse selon laquelle le Sénégal est un pays « vacciné » contre tous les risques politiques parce qu’il n’a pas connu de coup d’Etat depuis son accession à 1960 ne convainc plus grand monde. Les observateurs sont d’autant moins convaincus que les dernières années l’aventure du troisième mandat a été fatale à nombre de chefs d’Etat de la sous-région. Avant Alpha Condé, le Nigérien Mamadou Tandja a été emporté en février 2010 par son passage en force pour s’octroyer un troisième mandat. Le burkinabé Blaise Compaoré lui aussi a été balayé par la rue en octobre 2014 pour s’être entêté à vouloir faire un troisième mandat, le mandat de trop.

Macky Sall va-t-il tirer les enseignements de ce qui est arrivé à Alpha Condé ? Ou va-t-il s’entêter, à ses risques et périls?