Par peur de provoquer l’hostilité du pouvoir français qui en avait fait de la présence russe au Mali une question non négociable, les autorités maliennes tardaient à rendre publique l’arrivée sur le sol malien de quelques centaines de mercenaires de la socité Wagner proche du président Poutine.
La situation créée par l’accord secret passé entre le Mali et la Russie sur l’arrivée de mercenaires de la société Wagner à Bamako était proprement inédite. Jusqu’à cette veille de Noel, la présence imminente de mercenaires tusses au Mali, un véritable secret de polichinelle, n’avait pas été reconnue publiquement par les autorités maliennes de peur de provoquer des mesures de rétorsion de la France.
Et tout le monde, aussi bien dans les medias que dans les milieux diplomatiques, de feignait de s’interroger sur la réalité des accords passés entre le Mali et la Russie. Au point qu’Emmanuel Macron, le président français, avait lui même annoncé la semaine dernière qu’il se rendait au Mali pour exiger de la junte militaire au pouvoir qu’elle renonce à un rapprochement avec la Russie de Poutine !
Emmanuel Macron a finalement annoncé qu’il renonçait à ce déplacement pour cause d’épidémie de Covid, mais surtout pour ne pas subir un sérieux camouflet diplomatique.
On est enfin sorti de ce déni généralisé. La présence militaire russe à Bamako est enfin rendue publique. Un camp militaire proche de l’aéroport serait même en construction pour recevoir les mercenaires de la société Wagner.
À la recherche de gardes du corps
Contrairement à ce qu’on pourrait croire à première vue, le chef de la junte militaire, Assimi Goïta, et son ministre de la Défense, Sadio Camara, l’homme clé du rapprochement avec Moscou, ne cherchent pas à renforcer la capacité des forces armées maliennes à lutter contre le terrorisme. Pour l’instant en effet, les militaires au pouvoir cherchent au contraire à négocier un compromis politique avec la principale organisation djihadiste, dont la principale d’entre elles, le « Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans » (GSIM).
Son chef, Iyad Ag Ghali, qui est protégé par l’Algérie et recherché par les militaires français, possède de nombreuses passerelles de communication avec la junte militaire.
Les militaires maliens qui ont l’air décidé à prolonger la période de transition qu’ils ont ouvert voici un an par leur coup d’État savent qu’ils comptent beaucoup d’adversaires aussi bien au sein d’une armée malienne divisée que chez leurs interlocuteurs occidentaux, notamment au sein de la force d’intervention Barkhane. Autant de bonnes raisons pour faire venir un millier de mercenaires russes qui ont montré en Centrafrique comme en Libye qu’ils sont adeptes de la manière forte.
L’hostilité de la communauté internationale
Dans un communiqué commun le Canada et 14 pays d’Europe, dont la France, estiment que le déploiement du groupe Wagner ne peut qu’« accentuer la dégradation de la situation sécuritaire en Afrique occidentale ». Ils dénoncent l’implication de la Russie et appellent le Mali à rétablir l’ordre constitutionnel.uD’entrée de jeu les partenaires internationaux du Mali indiquent qu’ils « condamnent fermement » le déploiement du groupe Wagner sur le territoire malien. « Nous regrettons profondément la décision des autorités de transition maliennes d’utiliser des fonds publics déjà limités pour rétribuer des mercenaires étrangers au lieu de soutenir les forces armées maliennes et les services publics au bénéfice du peuple malien », indique le communiqué des 15 pays signataires. Ce déploiement ne peut qu’« accentuer la dégradation de la situation sécuritaire, jugent-ils, mener à une aggravation de la situation des droits de l’homme au Mali, menacer l’accord de paix, entraver les efforts de la communauté internationale pour assurer la protection des civils. »
Les pays signataires désignent nommément la Russie derrière ces mercenaires. « Nous avons connaissance de l’implication du gouvernement de la Fédération de Russie dans la fourniture d’un soutien matériel au déploiement du groupe Wagner au Mali et appelons la Russie à se comporter de manière responsable et constructive dans la région. »
Ces 15 pays indiquent pour autant : « Nous ne renoncerons pas à nos efforts pour répondre aux besoins de la population malienne. Nous réaffirmons notre détermination à poursuivre notre action en vue de protéger les civils, de soutenir la lutte contre le terrorisme au Sahel. »
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