Francophonie, la candidature rwandaise contestée

La candidature à la présidence de l’OIF de la ministre des Affaires Etrangères du Rwanda, Louise Mushikiwobo ne fait pas l’unanimité.

La candidature de la ministre des Affaires Etrangères du Rwanda, Louise Mushikiwobo, à la présidence de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) bénéficie désormais du soutien d’un certain nombre de pays, dont la France. Emmanuel Macron en effet s’est considérablement rapproché, ces derniers mois, du président rwandais Paul Kagamé. Lequel, en raison de ses succès diplomatiques et économiques, fait figure de modèle pour un certain nombre de chefs d’état africains.

Cette perspective explique que les partisans de l’actuelle présidente, la canadienne Michaëlle Jean, se mobilisent pour sa reconduction. Ils estiment tout d’abord qu’une candidature rwandaise n’est certainement pas de nature à favoriser le rayonnement de la langue française, peu enseignée au Rwanda, un pays anglophone. Ce qui n’est pas tout à fait faux.

Mauvais payeur

Des fonctionnaires de l’OIF, par ailleurs, notent que le Rwanda a fait preuve d’un certain laxisme dans l’acquittement de sa modeste contribution de 30000 euros, et ce, pendant des années. En 2014, par exemple, l’Organisation a dû accorder à ce pays une réduction de 50 % et s’entendre sur un calendrier de paiement régulier. Dans une récente réunion, le Comité sur les arriérés est revenu à la charge pour exiger du Rwanda le paiement de ses arriérés pour les années 2015, 2016, 2017 et 2018.

Des diplomates français s’élèvent contre le possible soutien de la France à la probable candidature de la ministre rwandaise des Affaires étrangères. Depuis le génocide de 1994 et l’arrivée au pouvoir des autorités politiques actuellement au Rwanda, la France a déployé des efforts considérables pour rétablir le dialogue avec ce pays. Pourtant à ce jour, le Rwanda s’oppose toujours au rétablissement de relations diplomatiques normales.

Enfin des associations humanitaires condamnent toute éventuelle candidature rwandaise à la présidence de l’OIF. A les entendre, un des régimes les plus répressifs d’Afrique ne peut pas voir un de ses représentants être élu à la présidence de l’OIF.

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