Mali, des détournements gigantesques sur le matériel militaire

La Cour suprême du Mali vient de condamner l’Etat malien à payer à une société qui lui a fourni du matériel militaire, comme l’a révélé RFI. Son dû : plus de 25 milliards de francs CFA. Sur fond de surfacturation

 La plus haute juridiction du Mali a rendu son verdict : l’Etat malien est condamné à payer la faramineuse somme de 25 milliards de francs CFA, comme solde de contrat à la société Guo-Star. Son gérant, Amadou Baïba Kouma, recevra également de l’Etat malien, la somme de 600 millions de francs CFA à titres de « dommages et intérêts ».

L’avion présidentiel en cause

Une certitude en tout cas: en 2014, la société Guo-Star a livré au gouvernement malien du matériel militaire, sur fond de « surfacturation ». Le vérificateur général, qui est le monsieur anti-corruption au Mali, a saisi le procureur de la République. Dans le collimateur de la justice malienne, se trouve depuis des mois le dossier de l’achat de l’avion présidentiel qui a donné lieu à des détournements suspects.

Qui est derrière ces contrats du siècle? Quels sont les clans au sein du pouvoir à Bamako qui touchent des commissions ahurissantes sur le matériel militaire, alors même que l’armée malienne a un tel besoin d’équipements neufs pour lutter contre la menace djihadiste au Nord du pays et désormais sur l’ensemble du territoire?

Sur la thématique de la corruption au Mali, nous vous invitons à regarder la vidéo de Mondafrique  » L’Imam Mahmoud Dicko : « Le peuple coupé de l’élite »

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Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)