Ce n’est pas tant l’appartenance de Thomas Bauer à l’UDC, le parti le plus à droite de l’échiquier politique suisse, qui interpelle, que son ancienne fonction : partner auprès du cabinet d’audit Ernst & Young. Or, c’est lui qui s’est occupé de la faillite d’International Sport and Leisure (ISL) en 2001. Cette société, basée dans le canton de Zoug, gérait pour la FIFA les droits TV et les droits marketing des coupes du monde de football. ISL a laissé un trou de plus de cent millions d’euros.
Impunité pour tous
Malgré l’immense scandale (détournements d’argent et pots-de-vin) qui a éclaboussé la planète foot, les principaux responsables d’ISL et de la FIFA s’en sont sortis pratiquement indemnes. Un moment inquiété, Sepp Blatter, le président de la FIFA, a été blanchi en 2013. Quel rapport avec Thomas Bauer ? Le dossier de la faillite d’ISL vient tout juste d’être bouclé. Les créanciers sont en train de découvrir que le responsable d’Ernst & Young ne s’est guère mobilisé en quatorze ans pour retrouver l’argent détourné, et que leurs créances ne seront remboursés qu’à hauteur de 2 à 3 %
. Il y avait peut-être urgence à sauver le soldat Bauer, en le propulsant à la tête de la FINMA au moment où les révélations se succèdent sur la corruption au sein de la FIFA