Un rapprochement diplomatique entre Israel et l’Arabie Saoudite serait-il sur le point d’éclore ? La parution simultanée dans les deux plus grands journaux américains, le Wall Street Journal et le New York Times d’articles de fond sur les discussions à trois (Etats Unis, Israël, Arabie Saoudite) laissent penser qu’un accord est sur les braises.
Selon le Wall Street Journal qui a tiré le premier, le prince héritier saoudien, Mohamed Bin Salman (MBS) cherche à monnayer un traité de paix avec Israël en échange d’un programme nucléaire civil, moins de restrictions sur les ventes d’armes américaines et des garanties de sécurité de la part du président Biden.
Les exigences saoudiennes supposent que l’administration américaine évolue fortement sur un certain nombre de dossiers.
- L’aide à l’introduction d’une industrie nucléaire civile en Arabie Saoudite n’est pas nouvelle. Depuis une dizaine d’années, les Saoudiens souhaitent acquérir une expertise dans ce domaine. Mais les Etats Unis qui craignent une prolifération militaire ont toujours opposé leur véto à cette demande. Israel a également longtemps été opposé à la nucléarisation – fusse-t-elle civile – des pays du Golfe. Même si M. Biden était prêt à respecter les conditions du prince Mohammed, il rencontrerait probablement une forte résistance au Congrès, où de nombreux démocrates ont récemment fait pression pour dégrader les relations avec le royaume saoudien. Mais l’urgence face au risque militaire iranien pourrait amener des changements de stratégie tant du côté américain que du côté d’Israel.
- Des garanties de sécurité face à l’Iran. L’Arabie Saoudite veut également la garantie que les États-Unis viendront au secours du royaume en cas de guerre avec l’Iran. L’obtention de telles assurances américaines ont été jusqu’à présent repoussées. Une option en discussion serait de faire de l’Arabie saoudite un « allié majeur » de l’OTAN. L’idée d’élaborer un statut spécial pour des pays comme Israël, le Qatar, la Jordanie et à d’autres pays amis des intérêts américains, est actuellement à l’étude.
- L’accès élargi à l’armement américain. Les Saoudiens se plaignent également de ne pas avoir accès au dernier cri militaire américain. Les Etats Unis ont toujours veillé à ce que Israel bénéficie d’un accès privilégié aux innovations technologiques de façon à ne pas dégrader son niveau de risque vis-à-vis de ses voisins arabes. Mais là encore, l’urgence iranienne pourrait modifier les positions. Même si l’administration Biden était prête à transiger, bein que beaucoup d’élus démocrates et républicains considèrent le royaume comme un allié peu fiable. M. Biden lui-même a fait dérailler les ventes d’armes à l’Arabie saoudite lorsqu’il a pris ses fonctions en 2021, et le Congrès a fait pression pour mettre fin aux contrats d’armement avec Riyad.
Les exigences séoudiennes ne sont pas un « non » indirect à Israël. Dans le passé, les saoudiens avaient présenté un plan de paix qui obligeait Israel à accorder le « droit aux retour » aux cinq millions de réfugiés palestiniens officiellement recensés. Cette demande avait été rejetée par Israël.Aujourd’hui, la perception d’un risque en provenance de l’Iran rapproche Séoudiens et Israéliens.
L’opinion publiquen séoudienne hostile à Israël
Reste la question de la stabilité du régime saoudien. Mohamed Ben Salman demeure à la merci d’une révolution de palais. Un accord conclu sur les ventes d’armes, le nucléaire ou la paix avec Israël renforcerait MBS sur le plan régional. Il reste que l’opinion publique saoudienne, bien que sous contrôle, demeure mitigée à l’idée d’un rapprochement avec Israël. Dans un sondage réalisé en novembre par le Washington Institute for Near East Policy, 76% des Saoudiens étaient défavorables aux accords d’Abraham qui ont organisé la paix entre Israël et quatre pays arabes.
Benjamin Netanyahu a l’espoir qu’un tel accord couronnerait des décennies d’efforts diplomatiques secrets pour accroitre la sécurité d’Israël et marginaliser la question palestinienne. Dans un entretien accordé jeudi à La Repubblica, le Premier ministre israélien a même déclaré qu’un accord avec l’Arabie saoudite «conduira à un accord avec les Palestiniens ». C’est ce qu’on appelle le droit de rêver !
Ce qui est vrai le 9 mars 2023, ne l’est plus le 11 mars 2023.
L’arabie Saoudite à foutu une douille dans le fion d’Israel#Apartheid et le reveil va être douloureux pour l’axe américano sioniste.
La paix Irano-saoudien est une très grande victoire pour le monde musulman.
Je ne suis pas musulman, plutôt aux antipodes de l’arabislamisme, mais je suis content que la paix soit choisie comme levier pour régler les différends entre les deux puissances. Les guerres sont toujours payées par les civils.
Ceci dit, une fois réglé le problème entre les 2 pays, il faudrait vite s’occuper du Yémen et Syrie. Un État Palestinien est un acte de justice, en paix avec son voisin Israël serait le couronnement du processus moyen-oriental vers la modernité.
Finis les temps où l’on exportait les tensions vers les pays pauvres, en créant des guerres. Sauf les leaders lâches s’offrent à cette logique, qui du reste rend plus faible leurs trônes troués.
Je ne suis pas musulman, plutôt aux antipodes de l’arabislamisme, mais je suis content que la paix soit choisie comme levier pour régler les différends entre les deux puissances. Les guerres sont toujours payées par les civils.
Ceci dit, une fois réglé le problème entre les 2 pays, il faudrait vite s’occuper du Yémen et Syrie. Un État Palestinien est un acte de justice, en paix avec son voisin Israël serait le couronnement du processus moyen-oriental vers la modernité.
Finis les temps où l’on exportait les tensions vers les pays pauvres, en créant des guerres. Sauf les leaders tâches s’offrent à cette logique, qui du reste rend plus faible leurs trônes troués.
que devient cette analyse après les récents accords entre l iran et l arabie saoudite signés sous la bienveillance de la chine hier?
Vous vous êtes complètement plantés : l’Arabie Saoudite et l’Iran viennent d’annoncer la reprise de leurs relations diplomatiques et la mise en œuvre de divers accords signés précédemment…