Le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, s’en prend aux Israéliens,

Pris de court dans ses ambitions de devenir un médiateur dans le conflit au Proche-Orient, la Chine durcit le ton contre Israël
 
Après avoir affirmé, samedi 14 octobre par téléphone, au secrétaire d’Etat américain Antony Blinken que Pékin  » s’oppose à tout action contre les civils et condamne toute pratique violant le droit international », le ministre chinois des affaires étrangères Wang Yi semble avoir abandonné toute prétention d’afficher une position d’équilibre à propos du conflit entre Israël et Hamas.
Pour le chef de la diplomatie chinoise, il est clair que « le fond du problème réside dans le fait que justice n’a jamais été rendu au peuple palestinien », comme il l’a rappelé le même jour lors d’un autre appel téléphonique, cette fois ci avec un conseiller du président brésilien Lula Da Silva.
 
Toujours samedi, le très actif chef de la diplomatie pékinoise a enfoncé le clou en rencontrant à Pékin son homologue de la diplomatie européenne, Joseph Borrel : « Les Israéliens ont obtenu des garanties pour leur survie, mais qui va s’occuper de la survie des Palestiniens », s’est il interrogé, ajoutant, sarcastique : « Le peuple juif n’est plus sans maison, mais quand la nation palestinienne va-t-elle retrouver la sienne?… »
 
Dimanche, un compte rendu d’une autre conversation téléphonique du décidément infatigable Wang Yi est venu confirmer le durcissement de la position de la Chine, pays qui s’est significativement rapproché d’Israël ces dernières années et a investi économiquement dans l’état hébreu : L’action d’Israël est allée « au-delà du domaine de l’auto-défense » et ses dirigeants doivent « cesser de punir collectivement la population de Gaza », a-t-il asséné auprès de son homologue saoudien Faisal Bin Farhan. 
 
Le soutien de Pékin aux Palestiniens n’a certes rien de surprenant quand l’on se souvient que la Chine maoïste se tenait fermement, au temps de la guerre froide, derrière les partisans de Yasser Arafat. Mais alors que l’Empire du milieu ne cesse d’avancer ses pions économiques et politiques dans le vaste monde, Pékin s’est à la fois rapproché d’Israël tout en donnant les signes d’une volonté de fournir une alternative à la prééminence des Etats-Unis dans la région. Comme l’a démontré le succès de la récente médiation chinoise qui a permis à l’Iran et à l’Arabie saoudite d’enterrer la hache de guerre. 
 
Mais la sanglante attaque du Hamas et la brutalité de la réponse israélienne, dont l’on a pas encore vu la fin, aura fait voler en éclat les ambitions de la Chine. Dont l’entregent diplomatique dans la région n’était de toutes façons pas excessivement pris au sérieux par les différents acteurs, à commencer par les Israéliens.

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