Au lendemain des opérations israéliennes qui ont tué dix Palestiniens en Cisjordanie, une synagogue de Jérusalem-Est a été la cible d’une attaque qui a fait au moins sept victimes dans un contexte d’escalade de la violence entre Israéliens et Palestiniens. La journée avait, plus tôt, été marquée par des bombardements israéliens sur Gaza en réponse à des tirs de roquettes imputés au Hamas. Le porte-parole du Hamas dans la bande de Gaza, Hazem Qassem, a déclaré que l’attaque contre la synagogue était « une vengeance et une réponse naturelle » au meurtre de neuf Palestiniens à Jénine
Sept personnes de confession juive ont été assassinées devant une synagogue de Jérusalem-Est vendredi 27 janvier. L’agresseur, un résident palestinien de Jerusalem a tiré avec une arme de poing avant de s’enfuir en voiture. Il a été intercepté par la police quinze minutes après et abattu après un échange de coups de feu.
Ce meurtre de civils juifs est considéré par les médias comme une réponse au raid mené jeudi 26 janvier par l’armée israélienne contre des miliciens du Jihad Islamique Palestinien (JIP) à Jenine (Cisjordanie). Neuf personnes dont au moins 7 miliciens du Jihad Islamique ont trouvé la mort à l’occasion de cette opération destinée à prévenir un attentat.
Cette aggravation des tensions entre Palestiniens et Israéliens a amené le porte-parole du président de l’Autorité Palestinienne , Mahmoud Abbas, à annoncer que l’Autorité Palestinienne cesserait toute coopération sécuritaire avec Israël. L’Autorité Palestinienne et l’armée israélienne travaillent en étroite collaboration depuis de nombreuses années pour combattre différents groupes qui entendent mener une lutte armée contre l’ « occupation ». Les responsables de la sécurité israélienne affirment que la coordination avec Ramallah – très impopulaire dans le public palestinien – est un pilier clé de la stabilité dans la région.
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas avait menacé de couper les liens de sécurité à plusieurs reprises lors de crises avec Israël, mais n’a pas jamais donné suite. L’armée israélienne a refusé de commenter.
Les tensions en Cisjordanie n’ont pas cessé depuis qu’une série d’attaques perpétrées par des Palestiniens de la région de Jénine et par des Arabes israéliens ont fait 19 morts en Israël entre mars et mai 2022. L’armée israélienne a riposté à ces agressions par l’opération Wavebreaker, qui comme son nom l’indique vise à casser l’infrastructure d’une éventuelle vague.terroriste.
Depuis le lancement de Wavebreaker, 146 militants palestiniens ont été tués en 2022 en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Depuis le début de 2023, 29 miliciens islamistes palestiniens auraient été tués, selon un décompte du Wall Street Journal. Selon B’Tselem, une ONG israélienne de défense des droits de l’homme, le nombre de Palestiniens décédés de mort violente en 2022 est le plus élevé depuis 2004.
Israël affirme que ses opérations en Cisjordanie sont nécessaires pour lutter contre la menace croissante des groupes islamistes palestiniens, en particulier dans les zones où l’emprise de l’Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud. Abbas s’est affaiblie. Les responsables palestiniens affirment que les opérations militaires israéliennes sapent leur contrôle et contribuent à alimenter un cycle de violence.