Élections Israël : ces sondages qui fabriquent de l’incertitude

An Emirati official stands near an air-plane of El Al, which carried a US-Israeli delegation to the UAE following a normalisation accord, upon it's arrival at the Abu Dhabi airport in the first-ever commercial flight from Israel to the UAE, on August 31, 2020. - A US-Israeli delegation including White House advisor Jared Kushner took off on a historic first direct commercial flight from Tel Aviv to Abu Dhabi to mark the normalisation of ties between the Jewish state and the UAE. (Photo by Karim SAHIB / AFP)

Quatre sondages différents montrent que le bloc de quatre partis réunis autour de Benjamen Netanyahu, leader du Likoud, remporterait 60 sièges au parlement israélien. Il lui en manquerait un pour conquérir une majorité absolue.

Si l’on en croit un sondage rendu public jeudi 27 octobre par le radiodiffuseur public Kan et trois sondages publiés vendredi 28 par Maariv, Channel 12 News et Channel 13 News, Benjamin Netanyahu, chef de l’opposition israélienne et ancien Premier ministre se retrouverait le 1er novembre au soir, à un seul siège d’une majorité absolue dans sa tentative de revenir au pouvoir. En d’autres termes, l’hyper-parlementarisme israélien se révèlerait incapable – une cinquième fois en quatre ans  – de donner une majorité à un bloc de droite ou de gauche.

Depuis 2019, année au cours de laquelle Benjamin Netanyahu a été accusé de corruption, de fraude et d’abus de confiance – « Bibi » comme ses partisans l’appellent, a toujours affirmé que ces accusations relevaient de procédures « truquées » et de chasse aux sorcières – Israël est aux prises avec une spirale électorale qui semble sans fin.

En l’état actuel des forces, Netanyahu fédère un bloc de partis de droite, de partis religieux auquel s’associe le parti nationaliste d’Itamar Ben-Gvir que ses adversaires qualifient de raciste.

De l’autre, la coalition de gauche dirigée par l’actuel Premier Ministre Yair Lapid, remporterait 56 sièges. Elle ne peut prétendre constituer une majorité que si les électeurs arabes se lèvent en masse le 1er novembre pour aller voter. Les Arabes israéliens qui dédaignent volontiers le processus électoral (ils sont à peine 39% à aller voter contre plus de 60% pour le reste de la population) considèrent qu’aucun parti n’est en mesure de résoudre leurs problèmes : la violence criminelle qui sévit dans les villages arabes et leur difficulté à se reconnaître citoyens d’un pays qui est en guerre avec le Hamas et le Jihad Islamique palestinien.

Une mobilisation possible des arabes israéliens

Mais, un nouveau sondage publié jeudi par l’Institut israélien pour la démocratie affirme que le taux de participation électorale de la population arabe pourrait atteindre 50 % le 1er novembre, un taux bien supérieur aux 39 % des sondages précédents.

La raison avancée pour ce sursaut tiendrait à la soudaine percée d’Itamar Ben Gvir à qui les sondages prédisent 14 sièges au moins. En d’autres termes, plus la peur de la violence arabe pousse la population israélienne en direction de l’extrême droite, plus les arabes se mobiliseraient pour la gauche afin d’éviter le basculement à droite de la société israélienne. 

Un regain de violence dans les territoires occupés peut également influer sur le résultat des élections. Samedi 29 octobre, à Kiryat Arba, un terroriste a ouvert le feu blessant quatre personnes. L’une d’elles est décédée de sa blessure. Le terroriste a été abattu par les services de sécurité.