Depuis plusieurs mois, la situation en Centrafrique ne cesse de se détériorer. Au point le département d’Etat recommande à ses ressortissants de quitter le pays
Les tueries se multiplient dans le sud-est et dans le nord-ouest. Les Casques bleus payent aussi un lourd tribut avec 13 tués en moins de 12 mois. Encore dernièrement, le 25 novembre 2017, un convoi de Casques bleus égyptiens de la Minusca a été victime d’une embuscade, près de Bangassou, faisant un mort et trois blessés, chez les Egyptiens.
Montée des périls
Longtemps épargnée et devenue progressivement une ville aux innombrables et très lucratifs bars et autres lieux nocturnes, Bangui vit désormais dans la peur. Les lieux de repos des paisibles 12 000 Casques bleus, ne sont plus des havres de paix. Le 11 novembre 2017, un attentat dans un bar de la capitale a fait sept tués Centrafricains et de nombreux blessés. Le 26 novembre 2017, une chasse en ville aux véhicules de l’ONU a été organisée par des jeunes voulant venger le décès d’un des leurs, victime d’un accident qui n’impliquait pourtant pas la Minusca.
La tension vis-à-vis des onusiens et des étrangers monte dangereusement. La vindicte populaire n’aura bientôt plus de limites.
Alertes maximales
Devant cette détérioration de la situation, les Etats Unis d’Amérique et le Canada viennent de relever le niveau d’alerte pour leurs ressortissants. Les Warnings sont désormais au rouge vifs. Le Département d’Etat recommande de quitter le pays. Ceux qui sont contraints d’y rester doivent respecter une restriction de circulation avec un couvre-feu interne. L’ambassade US de Yaoundé est en pré-alerte de leur évacuation. Quant aux Canadiens, l’alerte est devenue maximale depuis le 26 novembre 2017. Ils doivent désormais totalement éviter ce pays.
Bangui protégé jusqu’à quand?
Évidemment, l’ambassade de France à Bangui, qui est entrée dans une impressionnante hibernation dans tous les domaines, maintient ses conseils souples émis en avril 2017 . « A Bangui, il faut rester vigilant et éviter les attroupements… ». Il est à craindre que l’hostilité des Centrafricains envers la Minusca soit de plus en plus violente et gagne Bangui, seul territoire où la souveraineté de ce qui reste de l’Etat centrafricaon s’exerce encore? Du moins durant la journée.
Les soutiens, sans cesse réitérés, de l’ONU et de la France, au régime corrompu et réduit à un clan ethno-affairiste risquent de donner bientôt raison à clairvoyance des nord-américains.