« Un partenariat nucléaire » Pékin Moscou

Citant des sources auprès des services français de renseignement, l’hebdomadaire français « Le Canard Enchainé », généralement très bien informé, décrit le scénario du pire.
 
Ce scénarion du pire est celui de la patronne des seize agences de barbouzes américaines, Avril Haines, et du commandant en chef des forces nucléaires aux États Unis, l’Amiral Charles Richard. Un « partenariat stratégique » en matière d’armement nucléaire serait envisagé par Moscou et Pékin. Le 8 mars dernier, Madame Haines a été entendue à huis clos sur cette question par la Chambre des représentants, l’équivalent de l’Assemblée Nationale française  
 
La facture d’un renforcement de l’alliance avec Mpscou serait très lourde pour Pékin, pris en tenaille entre la tentation d’une  solidarité anti-occidentale sans failles et ses intérêts économiques bien compris.
 
La Chine, qui avait, avant la guerre en Ukraine, loué  » l’amitié éternelle » entre Pékin et Moscou

La Chine ambivalente

 
La Chine, qui avait, avant la guerre en Ukraine, loué « l’amitié éternelle » entre Pékin et Moscou, est cependant bien embarrassée par l’aventurisme du président Vladimir Poutine même si ses médias dénoncent avec force la responsabilité américaine dans ce conflit.. L’économie de la République populaire est profondément intégrée à la mondialisation des échanges. es sanctions prises contre la Russie vont avoir des conséquences pour tout le monde. Ses liens commerciaux avec la Russie, même s’ils n’ont cessé de se renforcer, restent somme toute modestes quand on les compare avec ceux existant entre la Chine et l’Union européenne.
 
Bref, la Chine, même si elle s’accorde avec la Russie pour s’allier contre l' »Occident » honni, forcément honni, a beaucoup à perdre en cas de poursuite de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, compte tenu des menaces sur le commerce mondialisé, la vache à lait de l’empire chinois.
 
Deuxième motif d’inquiétude pour Pékin, même si la Chine a proclamé, au début de l’invasion, « comprendre la Russie » : toute violation de souveraineté constitue aux yeux des Chinois une « ligne rouge » à ne pas franchir. Le régime chinois ne peut en effet entériner, sur le principe, pareille violation du territoire d’un pays indépendant par un autre. Les hiérarques du Parti communiste ont toujours à l’esprit ce qui pourrait servir de précédent à une quelconque attaque de l’un de ses « voisins ennemis » sur ses zones frontières, l’Inde et le Vietnam…
 
Entre la volonté d’afficher son soutien à l' »ami » Poutine et son obsession de sa propre souveraineté, Pékin reste donc sur une ligne de crête ambivalente. Pour l’instant, la Chine renonce à jouer les messieurs bons office entre Kiev et Moscou, tout en se disant prêt à « faciliter le dialogue » en vue de la résolution du conflit. Elle s’est ainsi abstenue de voter aux Nations Unies, démontrant sa réserve à l’égard de l’agression russe. Mais tout en condamnant les sanctions prises contre Moscou.