L’augmentation extraordinaire des frais consulaires que doivent acquitter les Tunisiens à l’étranger provoque une levée de boucliers
Un article de Wicem Souissi
Impôt indirect, la tarification pour des services publics administratifs subit une inflation vertigineuse. A titre indicatif, les frais pour un passeport, valide 5 ans, passent du simple au triple. De 30 à 88 euros. Soit le double du coût d’un passeport français (96 euros), dont la durée de validité est, elle, de 10 ans.
Est-ce, après le Covid-19 venu, lui aussi, de l’étranger, un signe avant-coureur d’une hyperinflation en Tunisie même ? Ce qui est sûr, c’est que l’inflation s’approche des deux chiffres en ce moment. Les prix du prêt-à-porter fabriqué en Tunisie ont, eux, augmenté de 15 à 20%, ces dernières semaines, selon les observateurs de la consommation, qui soulignent qu’il s’agit d’une simple hausse des marges bénéficiaires et non des coûts de production.
Heureux immigrés
Mais cette hausse sans précédent des tarifs consulaires relèvent d’un autre constat : les émigrés, comme s’ils ne comptaient pas de pauvres parmi eux, sont perçus, sur leur propre sol, comme des vaches à lait. Comme jamais aujourd’hui, du fait de la dépréciation du dinar, qui vaut aux alentours d’un tiers de 1 euro.
D’ailleurs, dans ce sillage de perception, au propre et au figuré, les Tunisiens qui reviendraient au pays ces jours-ci devront certes subir un confinement sanitaire obligatoire, mais l’hôtel sera à leurs frais, là encore comme si la pauvreté ne pouvait pas les atteindre. Heureux immigrés !
Voici la pétition contre l’augmentation des droits de chancellerie imposée par le ministre des finances tunisien
