Togo : deuxième jour de manifestation interminable à Lomé

L’opposition togolaise est dans la rue qui demande le départ du régime Faure Gnassingbé.

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Une deuxième journée de protestation a eu lieu à Lomé, à laquelle s’est ajoutée une nouvelle revendication : le départ de Faire Gnassingbé, le président togolais. Malgré l’annonce de la convocation du parlement en séance extraordinaire, rien n’émousse les manifestants.
Et pour preuve, la deuxième journée de manifestation ne s’est terminée que sur intervention policière. Les manifestants ont dans la soirée refusé de se retirer. Ce qui était une marche s’est alors transformé en sit-in. Aux côtés des responsables politiques comme Jean-Pierre Fabre, Johnson Adjamagbo, les manifestants ont érigé des tentes de fortunes et prévoyaient passer la nuit sur place. Une marrée humaine s’installe alors de la colombe de la paix jusque plus au sud, paroisse Saint-Augustin d’Amoutiévé.
Une soirée qui tourne court
Alors que les dispositions légales prévoient la fin des manifestations publiques à 18h TU et que les autorisions de manifestations ne prenaient pas en compte de sit-in, les manifestations ont voulu rester dans la rue toute la nuit. Vers 20h TU, les forces de sécurité ont chargé à coup de matraque et de gaz lacrymogène pour déloger ceux qui encore étaient sur place.
Dans plusieurs artères de la capitale, la manifestation interminable s’est transformée en course-poursuite entre manifestants et force de l’ordre. Une longue nuit marquée donc par des scènes d’affrontement dans certains quartiers. Toutefois, aucun d’incident grave n’a été noté, les forces de sécurité n’avait en face que de groupuscules de résistance.
Vendredi, à part le quartier de Bè-jadis bwstillon de l’opposition-, la capitale togolaise s’est réveillée plutôt dans le calme, mais dans l’anxiété. Internet reste toujours coupé et la communication de manière générale perturbée, avec cette fois la non-disponibilité des services de messageries sur les mobiles.

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Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)