Près de six mois après la mort du président Idriss Deby Itno et la mise en place du Conseil militaire de transition (CMT), dirigé par son fils Mahamat Deby Itno, le Tchad vient enfin de désigner les 93 membres du Conseil national de transition (CNT) qui fera office de parlement de transition.
C’est véritablement maintenant que commence donc la transition avec la mise en place de cette assemblée nationale provisoire qui aura en charge la rédaction d’une nouvelle Constitution, des textes électoraux ainsi que le vote des mesures de décrispation permettant le retour au Tchad des exilés politiques et des groupes politico-militaires. La mise en place effective du CNT, unanimement saluée comme une avancée dans la gestion de la transition, n’apaise pas toutefois les inquiétudes sur la capacité de la junte qui dirige le Tchad à respecter son engagement international de boucler l’agenda devant permettre la tenue des élections législatives et d’une présidentielle libres, transparentes et démocratiques dans un délai de dix-huit mois.
La réconciliation nationale en attente
On est d’autant plus sceptiques que six mois se sont écoulés entre l’annonce du décès du président Deby le 20 avril 2021 et la mise en place du dernier organe de la transition, après le CMT et le gouvernement civil dirigé par le Premier ministre Albert Pahimi Padacké.
Autre grand dossier de la transition, la réconciliation nationale n’a pas encore commencé : à ce jour ni le calendrier, ni le format, ni l’agenda encore moins la qualité des participants au futur dialogue national ne sont connus.
Tchad : la transition militaire en panne sèche
