Mali, Soumeylou Maïga, ancien Premier Ministre, mort en détention

Depuis son incarcération le 26 août dernier, l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga n’avait plus été entendu par une autorité judiciaire.

Pour ses avocats et ses proches, cette absence de progrès dans la procédure judiciaire confirmait la machination politique qui se  cache derrière les poursuites pour « faux, escroquerie, usage de faux et favoritisme » visant l’ancien ministre de la défense du président Ibrahim Babacar Keita (IBK).

Une menace pour la junte militaire

Après avoir classé l’enquête sur les conditions d’achat en 2013 de l’avion présidentiel et du matériel militaire, la justice malienne a récemment rouvert très opportunément ce dossier au motif qu’elle a trouvé de nouveaux éléments. Depuis le décès en décembre 2020 de Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition malienne, Boubeye Maïga était considéré comme un des candidats le plus sérieux à la présidentielle prévue en 2022 pour trouver un successeur au colonel Assimi Goïta qui dirige la période de transition.  

L’ancien Premier ministre avait perdu près de dix kilogrammes depuis son incarcération et souffre de problèmes respiratoires en raison de la mauvaise qualité de l’air ambiant dans la cellule qu’il partage avec 80 autres co-détenus. En dépit des appels répétés et insistants de la CEDEAO et de la MINUSCA pour la remise en liberté de l’ancien Premier Ministre, la junte militaire était restée inflexible.