Moins d’un mois après la célébration à grand renfort de publicité, notamment par le président Macron, de l’élimination son chef, Abou Adnan Al-Saharaoui, l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS) vient de faire la démonstration qu’il reste encore un mouvement très actif dans la zone des trois frontières (Burkina Faso, Mali et Niger).
Environ 69 civils et 17 militaires nigériens ont été tués en milieu de semaine sur la frontière nigéro-malienne lors d’une attaque qui porte l’empreinte de l’EIGS. Cette opération, particulièrement meurtrière, vient s’ajouter à d’autres attaques visant des populations civiles au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Outre la démonstration de sa survie après « la neutralisation » de son chef par Barkhane, la répétion des attaques dans la zone des trois frontières atteste de la limite de la stratégie décidée au sommet France/G5 Sahel organisé en janvier 2020 à Pau, dans le sud-ouest de la France, qui demandait de faire de l’EIGS une cible privilégiée. Par ailleurs, l’attaque de Banibangou, au Niger, et celles qui l’ont précédée prouvent que l’arrivée sur place en mars dernier d’un continent tchadien de 600 hommes n’a pas changé le rapport de forces dans la zone des trois frontières entre les groupes djihadistes et les armées nationales sahéliennes