Saadani (suite), procès du chef du FLN, jeudi, contre Mondafrique

Le jeudi 10 septembre, la plainte du chef du FLN, Amar Saadani, contre Mondafrique sera jugée par le tribunal de Paris. Saadani conteste un papier où nous indiquions qu’il possédait des biens immobiliers à Paris.Ce qu’il a reconnu publiquement dans la mesure où la publication des statuts de la SCI ne lui offraient guère d’autre choix. Mondafrique avait par ailleurs révélé que le patron de la principale formation politique algérienne possède une carte de résidence de dix ans à Paris.  C’est l’Elysée qui, sous le règne de Nicolas Sarkozy, début 2011, a couvert l’attribution de ce document à l’actuel secrétaire général du FLN. Depuis, Abderrahmane Dahmane, ancien conseiller à l’intégration de Nicolas Sarkozy à l’Elysée entre 2007 et Mars 2011, nous l’avait confirmé : « C’est moi, explique ce dernier, qui ai reçu la demande de Saadani via un de ses proches, Cherif Meziane, alors consul général d’Algérie en France. Après avoir informé Claude Guéant et Nicolas Sarkozy, j’ai transmis la demande au chef de cabinet du Préfet de Police de Paris, qui traite habituellement ce genre de demandes ». Et d’ajouter: « Saadani est loin d’être le seul dignitaire algérien à bénéficier d’un titre de séjour en France ». Pourquoi Amar Saadani, actuellement patron du FLN, vient-il fin 2010 réclamer un titre de séjour, alors qu’il bénéficie d’un passeport diplomatique comme ancien président de l’Assemblée? En fait, seule la chronologie des scandales qui éclatent en Algérie au début du troisième mandat de Bouteflika (2009-2014) éclaire sa démarche. Mis en cause en 2008 dans le dossier des détournements de la Générale des Concessions Agricoles, Amar Saadani se rapproche du clan Bouteflika. Hélas, ce calcul se révèle très aléatoire. La protection présidentielle ne suffit pas à protéger de poursuites judiciaires les proches de la présidence. Ainsi les luttes de clan provoquent, en 2010, la démission du ministre de l’énergie, Chakib Khelil, bien qu’il soit l’intime du président Bouteflika. Du coup, un Amar Saadani prudent a souhaité préparer, début 2011, une possible retraite en France, avec une carte de résidence en poche.