Révélation: la prise de pouvoir ratée de Youssef Chahed

 
En juin 2019, l’ancien président de la République feu Béji Caïd Essebsi, hospitalisé après un malaise, avait été annoncé mort à tort et la capitale. Le Premier ministre, Youssef Chahed, tente de prendre le pouvoir. Récit
 

« Le président de la République a été victime, le matin du 27 juin 2019, d’un grave malaise et a dû être transféré à l’hôpital militaire de Tunis », a annoncé la présidence de la République dans un communiqué diffusé ce même jeudi en début d’après-midi. La semaine dernière, Beji Caïd Essebsi, dit BCE ,avait été emmené à l’hôpital officiellement pour « des examens », mais il en était ressorti dès le samedi 22 juin, sur l’insistance de sa famille.

D’après des sources médicales, dont Mondafrique disposait à l’éépoque, « le président Beji Caïd Essebsi se trouve sous assistance respiratoire permanente, même s’il reste conscient. Personne ne peut dire combien de temps, il peut rester dans cet état entre la vie et la mort. On ignore si l’issue de ce nouvel épisode médical sera fatal ou pas ».Une certitude, la vacance du pouvoir était réelle

Une confusion totale

Les trois attentats qui ont eu lieu en Tunisie le jour même et  propagé les rumeurs sur le décès de BCE ajoutait encore à la confusion générale. Ce même mois de juin 2019, la ville de Tunis avait été secouée par un attentat terroriste à l’avenue Habib Bourguiba, au cœur du centre ville.

Deux ans plus tard, voici ce que révèle le livre “Deux Républiques, une Tunisie”, dont l’auteur est Mohamed Ennaceur, une figure estimée de la classe politique tunisienne: Youssef Chahed, alors chef du gouvernement, aurait tenté avec les députés de son parti Tahya Tounes et ses alliés islamistes d’Ennahdha de tenir une plénière extraordinaire pour constater la vacance du pouvoir. Le but aurait été d’introniser Chahed à Carthage à la place de feu Béji Caïd Essebsi.

Le fait que ces révélations viennent de Mohamed Ennaceur, ancien titulaire du perchoir et président de la République par intérim après le décès, le 25 juillet 2019, de BCE, .ont jeté le trouble en Tunisie.  Ces informations lui ont été confiées par Abdelkarim Zbidi, ancien ministre de la Défense, qui est resté à l’époque très loyal vis à vis du Président en place.

Le scénario a été confirmé par l’ancien président de l’Union Patriotique Libre (UPL), Slim Riahi, personnalité flamboyante et richissime qui aurait été auu départ financé par des fonds libyens. Actuellement en cavale et pas toujours fiable, Riahi prétend avoir rejeté les pratiques de coup d’État contre le pouvoir de feu Béji Caïd Essebsi, depuis, plusieurs dossiers ont été montés contre lui.

Des membres du parti dirigé par Youssef Chahed sont montés au front pour s’attaquer à l’ex président de Parlement, un homme d’État au parcours politique irréprochable depuis la présidence de Bourguiba dont il fut proche

Tunisie, l’ascension (ir)résistible de Youssef Chahed