Paris, grandeur et décadence de l’imam Larbi Kechat

Larbi Kechat qui règna sans contrôle sur la mosquée de la rue de Tanger au nord de Paris depuis 1977 est contraint par la justice de quitter son magistère.

Le 28 août dernier, la Tribunal de Grande Instance de Paris a déboulonné l’inamovible Imam du quartier Stalingrad qui règna sur la mosquée Ad-Dawa de la rue de Tanger au coeur du 19ème arrondissement de Paris.

Par décision judiciaire, Larbi Kechat ne peut plus continuer à organiser des quêtes sous le chapiteau dressé à la porte de la Villette où il s’était réfugié après avoir été écarté de sa mosquée historique..

Premier avertissement

En 2015 en effet, le tribunal de Paris avait écarté l’Imam de la direction des nombreuses associations (cultuelles, culturelles,..) où cet homme oecuménique cherchait à additionner les financements des monarchies pétrolières et les subventions des organismes laïques.

La nouvelle direction de la Mosquée avait relancé les travaux de la mosquée et ouvert le sous-sol à la prière, ce qui permet le financement de la reconstruction par les quêtes auprès des fidèles

L’ombre des services algériens

La pérennité de Kechat est liée notamment à ses liens avec des colonels du DRS, les services algériens jusqu’en 2015, en poste à Paris avant d’être promus généraux à leur retour à Alger. Deux d’entre eux avaient même promis à Kechat de le nommer recteur de la mosquée de Paris quand le départ de Boubakeur, l »actuel titulaire, avait été envisagé sérieusement.

L’ex DRS espérait tirer profit des bonnes relations de notre Imam avec Issam al Attar, un leader des Frères Musulmans syriens qui dirige le Centre Islamique d’Aachen en Allemagne. Avant même la crise syrienne, les services algériens s’intéressaient aux départs des jeunes musulmans d’Europe en Orient, et notamment en Syrie.

Une omerta générale

La chute apparemment anodine d’un « imam-recteur » de quartier renvoie en fait à la vision strictement sécuritaire de la gestion de l’Islam en France. Les juges parisiens viennent de faciliter la rude tache de leurs homologues algériens qui disent avoir besoin de temps pour faire cesser les dérives imaginées par les partisans du général Toufik, chef de l’ex DRS pendant un quart de siècle.

Il est étonnant que les médias communautaires aient choisi de passer sous silence les décisions judiciaires défavorables à « l’imam-recteur. Lors de ses premiers ennuis en 2015, les chefs de l’Islam de France créèrent un compte Youtube pour prendre sa défense alors que des explications lii étaient demandées sur le devenir des fonds de la Mosquée