Mali, un village dogon entièrement rasé

Au moins 95 personnes, toutes des civils, ont été tuées l’attaque du village de Sobane-Kou la région de Mopti, située dans le centre du Mali.

Le village a « quasiment été rasé », selon une source sécuritaire malienne. Au moins 95 habitants du village dogon de Sobane-Kou dans le centre du Mali, ont été tués dans la nuit de dimanche à lundi 10 juin par des hommes armés. « Les corps sont calcinés, nous continuons de chercher des corps », a déclaré, sous le couvert de l’anonymat, un élu de la commune de Koundou (cercle de Koro), où se trouve ce village de quelque 300 habitants.« Selon les civils, ce sont des hommes armés qui sont venus tirer, piller et brûler. C’est vraiment la désolation », a-t-il ajouté.Article réservé à nos abonnés 

Le nord du Mali était tombé, en mars-avril 2012, sous la coupe de groupes djihadistes, en grande partie dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit. Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, malgré la signature, en 2015, d’un accord de paix censé isoler définitivement les djihadistes, dont l’application accumule les retards.

Depuis 2015, ces violences se sont propagées du nord au centre du pays, voire parfois au sud. Elles se concentrent surtout dans le centre, se mêlant très souvent à des conflits intercommunautaires, un phénomène que connaissent également le Burkina Faso et le Niger voisins.

Les violences entre membres de l’ethnie dogon, pratiquant majoritairement l’agriculture, et les Peuls, traditionnellement éleveurs, ont fait des centaines de morts depuis le début de l’année. Le massacre de plus de 150 Peuls à la fin mars non loin de la ville de Bankass (centre), l’attaque la plus meurtrière dans l’histoire récente du Mali, a entraîné en avril la démission du gouvernement de Soumeylou Boubèye Maiga.

Une centaine de morts, des maisons incendiées, des animaux abattus : un village dogon a été « quasiment rasé » dans le centre du Mali, en proie à un cycle d’atrocités entre communautés