L’ex président Aziz boude la Mauritanie

Alors que le président Ghazouani, le successeur qu’il avait pourtant choisi, semble peu à peu renouveler le personnel politique, l’ancien chef de l’Etat, ne met plus les pieds en Mauritanie.

C’est la dernière lubie du président mauritanien sortant. Mohamed Ould Abdelaziz a décidé de s’installer en Angleterre pour apprendre l’anglais. Un choix bizarre pour l’ancien président qui aurait pu bénéficier d’un ou de plusieurs professeurs à domicile à Nouakchott.

Selon un ancien ministre mauritanien qui a longtemps fréquenté Aziz, il ne s’agit nullement d’un subit coup de cœur pour la langue de Shakespeare, mais le président sortant ne supporte pas de se retrouver en Mauritanie sans jouir de privilèges présidentiels. « Aziz ne peut pas vivre dans l’ombre de Ghazouani dont il a toujours été le chef. Il a goûté aux lumières et l’anonymat lui est aujourd’hui insupportable », explique ce responsable mauritanien.

Le gout des voyages

Depuis l’arrivée de Ghazouani au palais présidentiel, Mohamed Ould Abdelaziz a été tour à tour en vacances en Turquie, pour rencontrer des hommes d’affaires, en France et en Espagne. Etrangemetn il ne s’est pas rendu aux Emirats, où il a pourtant déposé, alors qu’il était encore àla tète deu pays, ses modestes économies.

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Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)