Les ONG et les journalistes interdits de Mauritanie

Anti slavery militants demonstrate on August 3, 2016 in Dakar against the imprisonement of fellow activists in Mauritania as they hold placards with their names. (Photo by SEYLLOU / AFP)

Le refus opposé, le 18 mars, à la délégation d’Amnesty International qui demandait à entrer en Mauritanie n’est pas une première dans un pays qui a pris l’habitude de refouler les ONG et les chercheurs.

Voici la liste des refoulements les plus récents d’organisations humanitaires ou de journalistes désireux d’entrer en Mauritanie pour enquèter sur la situation du racisme ou de l’esclavage. La question des « séquelles » de l’esclavage, officiellement aboli en 1981 en Mauritanie et considéré comme un délit seulement depuis 2007, constitue un sujet de tensions récurrent entre les autorités et les organisations de défense des droits humains, qui déplorent des survivances du phénomène.

Le 17 aout 2015, Michel Lawrence Hoffman président de l’organisation des droits de l’homme Vivere basée à Lausanne, est arrivé à Nouakchott pour assister au procès en appel de Biram Ould Dah, président de IRA Mauritanie et de son vice-président, Brahim Ould Bilal

Michel Lawrence Hoffmana été maintenu à l’aéroport de Nouakchott pour « défaut de visa. » Il a finalement été expuls

http://cridem.org/C_Info.php?article=674427


Le 28 avril 2017, Mmes Foray et Gosse qui effectuaient des recherches sur l’esclavagisme et le racisme ont été expulsées également de Mauritanie.

Les deux chercheuses ont été convoquées dans les bureaux de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) à Nouakchott. Suite à leur entretien avec un représentant de la DGSN, Mmes Marie Foray et Tiphaine Gosse ont été déclarées persona non grata et priées de quitter le pays dans un délai de cinq jours. Le représentant de la DGSN aurait également déclaré qu’il « n’y a pas d’esclavage en Mauritanie ».

https://www.fidh.org/fr/themes/defenseurs-des-droits-humains/mauritanie-expulsion-de-mmes-foray-et-gosse-pour-recherches-sur-l

Le 8 septembre 2017, une délégation américaine des droits de l’homme bloquée à l’aéroport Oumtonsy

Cette délégation privée, organisée par l’Institut d’Abolition basé à Chicago et l’ONG des droits civiques Rainbow PUSH, devait effectuer une visite en Mauritanie  pour en savoir plus sur les efforts faits pour éradiquer l’esclavage et ses séquelles, et promouvoir la cohésion raciale.

Cette délégation devait rencontrer l’Ambassadeur des États-Unis à Nouakchott, les hauts responsables du gouvernement mauritanien et les dirigeants de la société civile mauritanienne. 

Le gouvernement américain s’est dit à l’époque déçu et préoccupé par « la décision de refuser à ces militants humanitaires l’entrée au pays. »

http://fr.alakhbar.info/12806-0-Mauritanie-Une-delegation-americaine-des-droits-de-lhomme-bloquee-a-laeroport-Oumtonsy.html

Le 28 mars 2018, un photojournaliste franco-marocain, Seif Kousmate, a été expulsé de Mauritanie vers le Maroc alors qu’il tentait d’enquèter sur l’esclavage .https://www.google.com/amp/s/www.voaafrique.com/amp/4320632.html

Le 18 mars 2019, une mission d’Amnesty International refoulée à l’aéroport, alors qu’elle souhaitait effectuer une mission sur les droits humains dans ce pays?

Les deux membres d’Amnesty, François Patuel, chercheur du bureau de l’organisation en Afrique de l’Ouest, et Kiné-Fatim Diop, chargée de campagne, respectivement de nationalité française et sénégalaise, ont été refoulés et renvoyés à Dakar le jour même

https://www.google.com/amp/s/amp.lefigaro.fr/flash-actu/mauritanie-une-mission-d-amnesty-international-refoulee-a-l-aeroport-20190319