Le spectre de la famine à Gaza

La situation humanitaire dans l’enclave palestinienne continuait de s’aggraver samedi 24 février, tandis que l’Unrwa a annoncé l’arrêt de l’acheminement de l’aide au nord de cette dernière.

L’armée israélienne continue samedi à bombarder la bande de Gaza où les craintes d’une famine grandissent en raison du manque d’aide humanitaire vitale pour la population palestinienne après plus de quatre mois de guerre entre Israël et le Hamas.

La situation humanitaire ne cesse d’empirer dans le territoire assiégé où 2,2 millions de personnes, soit l’immense majorité de la population, sont menacées d’une  » famine de masse  » faute d’approvisionnements suffisants en eau et nourriture, selon l’ONU.

 

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L’Unrwa a par ailleurs annoncé suspendre l’aide au nord de Gaza, invoquant l’incapacité des camions à acheminer l’aide, dans une interview donnée par la directrice des relations extérieures de l’organisation, Tamara al-Rifai, au média britannique The Guardian.

L’aide humanitaire, dont l’entrée par le terminal de Rafah à l’extrême sud de Gaza est soumise au feu vert d’Israël, est toujours insuffisante et son acheminement vers le nord est difficile en raison des destructions et des combats.

Inquiétude à Rafah

Le ministère de la Santé à Gaza a affirmé samedi qu’un enfant de deux mois, Mahmoud Fatouh, était mort de malnutrition à l’hôpital al-Chifa de Gaza-Ville.

Vendredi, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme Volker Türk a dénoncé  » le blocus et le siège imposés à Gaza  » par Israël pouvant  » représenter une utilisation de la famine comme méthode de guerre  » qui est, a-t-il rappelé, un  » crime de guerre « .

L’inquiétude grandit aussi à Rafah, à la frontière fermée avec l’Egypte, où se massent dans des conditions précaires au moins 1,4 million de personnes, la plupart des déplacés, qui sont menacées d’une opération militaire terrestre d’envergure voulue par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.

Adel Zaanoun, Emmanuel Duparcq, avec AFP