L’achat à Malte de 62 passeports par les Saoudiens

Dans un article d’Ouest France, on apprend que les milliardaires saoudiens continuent à acheter des passeports à Malte.

Le milliardaire saoudien Muhammad al-Agil, président du groupe commercial Jarir, a acheté 27 passeports maltais pour sa nombreuse famille.   

Les familles saoudiennes al-Muhaidib et al-Agil sont officiellement européennes et peuvent circuler librement dans l’Union. Les patriarches ont acheté 62 passeports pour leur clan, à Malte, porte d’entrée de l’UE, selon le journal officiel maltais qui vient de publier la liste des nouveaux citoyens de l’année 2017.

650 000 € par passeport

Coût de cette acquisition ? Des millions ! Il faut 650 000 € pour un passeport adulte, 25 000 € seulement pour un enfant, dans le cadre du Programme des investisseurs individuels, système controversé de visas dorés. Des queues de cerise pour ces clans d’affairistes. Selon le magazine Forbes, les al-Muhaidib et les al-Agil ne seraient pas seulement les plus riches familles du royaume saoudien, elles figureraient aussi parmi les plus grosses fortunes de la planète.

Les comptes en banque de Sulaiman, le président du groupe al-Muhaidib (lien en anglais) – construction et alimentaire -, afficheraient plus de trois milliards d’euros. Les al-Agil contrôlent l’empire commercial Jarir, coté à la bourse saoudienne et dont la valeur dépasse 1,5 milliard d’euros. Il est dirigé par les frères Muhammad (président du groupe), Abdulkarim, Abdulsalam, Abdullah et Naser. « La plupart de ces Saoudiens qui détiennent un passeport maltais sont des enfants qui n’ont sans doute jamais mis les pieds sur l’île », insiste le journal Times of Malta, qui a épluché les listes.

Un système au cœur des soupçons de corruption

Le gouvernement maltais a lancé ce système de passeports dorés, en 2014. Peu d’informations filtrent sur ce moyen controversé de devenir un Européen. Il était au centre des allégations de corruption contre le gouvernement du dirigeant maltais Joseph Muscat, par la journaliste Daphne Caruana Galizia, assassinée en 2017. Malte refuse de faire la distinction entre celui qui a payé pour sa citoyenneté maltaise et celui qui l’a acquise, au terme d’une longue procédure légale, comme chaque migrant…