La République démocratique du Congo, la grande absente de la francophonie

Près de dix mois après son entrée en fonction, le président Félix Tshisekedi n’a toujours pas désigné son Représentant personnel auprès de la Francophonie, pour veiller aux intérêts stratégiques de la République démocratique du Congo (RDC)

Une chronique de Isidore KWANDJJA NGEMBO

Le plus grand pays francophone au monde, de par son importance numérique et son poids démographique, a très peu d’influence au sein de l’OIF. À ce jour, il n’y a aucun ressortissant congolais qui occupe un poste de direction, ni dans les différentes directions à l’administration centrale à Paris, ni dans les quatre Représentations permanentes auprès des Nations unies à New York et à Genève, à l’Union européenne à Bruxelles et à l’Union africaine à Addis-Abeba, ni dans les Bureaux régionaux à travers les cinq continents, ni dans les Organes subsidiaires de l’Organisations et ni même dans le Cabinet de la secrétaire générale de la Francophonie.

En effet, comme il est d’usage dans l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), les chefs d’État et de gouvernement membres désignent leurs Représentants personnels auprès de la Francophonie, pour veiller au suivi et à la mise en œuvre des résolutions et recommandations adoptées par ceux-ci, lors du Sommet de la Francophonie qui a lieu tous les deux ans.

Les ejeux de la francophonie en 2021

Il y a donc urgence et nécessité que le président de la République désigne son Représentant personnel à la Francophonie, surtout que la RDC, en acceptant d’organiser les Jeux de la Francophonie en 2021, devra mettre les bouchées doubles pour rattraper le retard et faire en sorte que ces Jeux se tiennent dans des bonnes conditions.

Interrogé à ce propos par une télévision locale congolaise, l’ambassadrice Isabel Tshombe, qui occupe actuellement cette fonction depuis 2000, a répondu que :  » Je crois en bon petit soldat, j’ai fait ce qu’il fallait. Il est temps de passer à autre chose « .

Cette brave dame qui a représentée son pays pendant près de 20 ans à la Francophonie, ne demande qu’une chose : lui trouver une ou un remplaçant et lui donner l’opportunité de relever d’autres défis auxquels le pays est confronté.

C’est donc pour dire que ça ne devrait pas être un choix hasardeux. Le président Tshisekedi devra choisir une personne en qui il a confiance, mais une personne ayant une très bonne connaissance de la Francophonie, du travail effectué par celle-ci et qui est familière aux arcanes de la diplomatie francophone. Une personne qui démontre un intérêt particulier pour le bon fonctionnement de la Francophonie et pourra mieux le conseiller et s’assurer que la RDC puisse prendre une part active aux différents programmes mis en oeuvre au sein de l’OIF.