Dans un Gabon où Nourredin Bongo, le fils du Président Ali Bongo, prend les commandes dans l’ombre de son p§re malade, il n’est pas bon d’être opposant, même rallié au régime. Jean Eyeghe Ndong avait participé à une émission télévisée qui devait être diffusée il y a quelques jours sur la télévision d’Etat gabonaise. Celle-ci a été déprogrammée sans aucune explication officielle.
Jocksy Ondo-Louemba
Cela devait être le bouquet final de son grand retour dans la sphère du pouvoir. Jean Eyeghe Ndong, ancien Premier ministre du Gabon, ancien candidat à l’élection présidentielle gabonaise, ancien membre de l’opposition et soutien de d’André Mba Obame (disparu en 2014) et de Jean Ping avait enregistré une émission télévisée dans laquelle il expliquait les raisons de son changement de positionnement politique.
Bande annonce prometteuse
Tout était pourtant prêt pour ce qui était annoncé comme un grand moment de télévision à tout le moins comme une émission qui allait avoir de l’audience au Gabon : « Plateau spécial », journalistes triés sur le volet et bien sûr enregistrement préalable. A cela, s’ajoutait une promotion assurée aussi bien à la télévision que sur la toile pendant longtemps « terre » des « remetteurs de cause » (entendez opposants politiques ou citoyens critiques.). Dans la bande-annonce de l’émission qui promettait d’être forte en révélations on pouvait entrevoir un Jean Eyeghe Ndong en pleine verve…
Boycott et censure
Et puis patatras, A 21 h 00 sans annonce préalable, les spectateurs ont été de surpris de constater que l’ « émission spéciale » tant annoncée a simplement été déprogrammée. Si ni la télévision gabonaise, ni les autorités de la communication et ni l’intéressé n’ont fourni d’explications. Toutefois, certaines indiscrétions sont parvenues à Mondafrique. Selon une haute personnalité proche du premier cercle du pouvoir gabonais : «L’objectif pour le patron [Ali Bongo, NDLR] et donc pour nous, c’est de montrer aux populations qu’aucun opposant n’en vaut la peine, ce programme qui a certes reçu l’aval des autorités a déplu en amont, car on lui donne une stature d’homme d’Etat, ce qui est contre-productif. C’est cet argument qui a prévalu. Le rendu n’était pas bon ». Non sans ajouter, « si notre régime dure depuis 52 ans, c’est parce qu’on fait attention à tout, le diable est dans les détails ».
On ne saurait être plus clair.